Les abandons - Octobre 2019 : Les Faucons de Raverra de Mélissa Caruso

Lu dans le cadre du « Féminibooks Challenge »

Abandonner un livre, j'aime vraiment pas ça. Après des années passées à courir après les avis de confiance, les éditeurs et auteurs avec lesquels ça match pratiquement à tous les coups, faire un mauvais choix et regretter par après d'être tombée dans le panneau, j'apprécie pas et je m'énerve dans mon coin de ne pas y avoir vu clair dès le début - mais bon, c'est le jeu ma pauvre Lucette, comme on dit !

Dernier caprice, dernier échec finalement assez prévisible en date : le premier tome de la trilogie des Faucons de Raverra de Mélissa Caruso, édité par Bragelonne dans leur nouvelle collection Young Adult Big Bang - et par extension le second tome qui lui aussi traînait dans ma PAL. Comme pour chaque billet consacré aux abandons, l'idée ici n'est pas de partir sur une chronique complète mais de vous résumer sans trop entrer dans le vif su sujet le pourquoi du comment de mon lâchage en cours de route. Pour ce qui est des Faucons de Raverra ça ira assez vite, n'en déplaise aux dizaines d'avis dithyrambiques pêchés sur Livraddict, Babelio and co. ~ tu le sais pourtant que l'avis ne fait pas le moine, Choupaille ! Petit disclaimer habituel avant de commencer : vous êtes libres de vous faire votre propre avis sur ce roman et le fait qu'à titre strictement personnel je sois passée totalement à côté ne signifie pas que je refuse à quiconque le droit d'apprécier cette trilogie et de le crier sur tous les toits. Chacun ses canons de beauté littéraires, ses goûts et ses couleurs ; paix à tous et longue vie à la littérature de l'Imaginaire !

Je pourrais tourner trois paragraphes durant autour du pot mais je préfère m'épargner cette tâche en allant droit au but : l'insurmontable problème auquel je me suis heurtée dans ma lecture du premier tome des Faucons de Raverra, c'est qu'il est en plein dans un genre littéraire avec lequel j'ai constamment beaucoup de mal : la Young Adult. J'ai déjà fait de belles découvertes en la matière, raison pour laquelle je m'obstine de temps à autres à passer commande en quête de petites pépites, mais la YA et la fantasy déjà-vues comme je les ai découvertes dans Les Faucons de Raverra, c'était juste pas possible pour moi. La sorcière captive est la synthèse de tout ce qui m'horripile personnellement dans le genre : la narration à la première personne qui est loin de casser trois pattes à un pauvre canard, l'héroïne franchement pas délurée et sans grande personnalité, la linéarité crasse du récit, la pauvreté attristante de l'univers, les méchants très méchants, les gentils très gentils, les dialogues sans saveur et l'idylle rose chewing-gum qu'il fallait forcément caser quelque part. C'était pauvre, c'était déjà-vu et même franchement irritant par moment, mais surtout excessivement répétitif et prévisible. Les mêmes débats tournent en boucle comme un vieux CD rayé et malgré les quelques petites surprises sympathiques sur ma route, dans l'ensemble je n'ai fait que lutter pendant quatre cent pages avant de me rendre à l'évidence : je ne fais pas partie du public ciblé par cette saga. 

A mes débuts de lectrice de l'Imaginaire c'est un récit que j'aurais adoré, j'en suis certaine, mais en l'état j'ai aujourd'hui trop de lectures de caractère derrière moi que pour apprécier celle-là - on a beau se dire que c'est stérile de comparer pommes et poires, ça reste parfois difficile de s'en empêcher. Ça me désole parce que j'étais pleine d'enthousiasme dès le début, que ces deux tomes étaient un cadeau d'anniversaire et que là ... je sais juste pas quoi en faire. Probablement que je les enverrai à la bibliothèque d'à côté faire le bonheur de quelqu'un d'autre si je ne les empaquette pas pour une future brocante d'ici là. J'espère que cette triste rencontre littéraire n'est pas annonciatrice d'un gros désastre pour ma lecture à venir du Serment de l'Orage de Garbiel Katz, également édité dans la collection Big Bang de Bragelonne - mais bon je vous avoue que je suis plutôt optimiste, on parle de Gabriel Katz, quoi !

Et vous, votre dernier flop en date ?