Auteur : Robert Silverberg
Éditeur : Hélios
Genre : Fantasy, réécriture de conte
Pages : 134 (format poche)
Le résumé : « On dit qu’il pouvait, par son chant, charmer les animaux et les arbres, sa voix fit chavirer les sirènes elles-mêmes. Mais son coeur appartenait à Eurydice, et lorsque la mort vint la lui ravir, Orphée se présenta aux portes des enfers, armé de sa seule lyre, afin de reprendre à Hadès l’âme de sa bien-aimée. »
Ma chronique : Seconde acquisition du Trolls & Légendes à passer à la casserole et déjà une expérience gentiment mitigée. Parler de ce texte va être difficile, tendu, et j'avoue volontiers y aller un peu reculons. Qu'y a-t-il en effet à dire d'un récit que tout le monde connaît, dont on ne s'écarte pas un instant et à côté duquel je suis certainement passée ? Si vous avez la réponse, ça m'intéresse - mais bon, je vais bien parvenir à trouver mes mots.
Robert Silverberg est une grande figure de la science-fiction. On lui doit notamment le cycle de Majipoor et celui de Gilgamesh ainsi qu'une flopée de stand-alone et de nouvelles, parmi lesquels Le dernier chant d'Orphée. Et ce dernier, mes amis, n'est pas le récit tout désigné pour une première rencontre littéraire avec l'auteur. Il y a sûrement du génie chez Robert Silverberg - c'est du moins ce que souligne son succès - mais Le dernier chant d'Orphée est loin de lui rendre justice. On y navigue comme à la surface d'un fleuve tranquille qu'on connait trop bien pour en apprécier la descente, attendant que quelque chose d'inédit se passe, mais toujours inévitablement déçus.
Robert Silverberg est une grande figure de la science-fiction. On lui doit notamment le cycle de Majipoor et celui de Gilgamesh ainsi qu'une flopée de stand-alone et de nouvelles, parmi lesquels Le dernier chant d'Orphée. Et ce dernier, mes amis, n'est pas le récit tout désigné pour une première rencontre littéraire avec l'auteur. Il y a sûrement du génie chez Robert Silverberg - c'est du moins ce que souligne son succès - mais Le dernier chant d'Orphée est loin de lui rendre justice. On y navigue comme à la surface d'un fleuve tranquille qu'on connait trop bien pour en apprécier la descente, attendant que quelque chose d'inédit se passe, mais toujours inévitablement déçus.
Pas besoin de se creuser bien longtemps les méninges pour se remémorer qui est Orphée. La mythologie a le vent en poupe grâce à quantité de romans la mettant à l'honneur, alors le jeune demi-dieu qui murmure à l'oreille de sa lyre, ça, on connaît. On connaît même un peu trop pour notre propre bien et celui du roman qui souffre autant qu'il jouit de la notoriété de son personnage principal. Orphée aux Enfers, Orphée et la Toison d'or ; rien de neuf sous le soleil mais de quoi éveiller une curiosité bien ancrée dans le public-cible de ce roman. Du synopsis à la couverture en passant par le style épuré de Robert Silverberg, tout est là pour harponner un lecteur - et je dirais même pour harponner un lecteur exigeant en quête d'exactitude. L'auteur connaît son sujet sur le bout de ses doigts et c'est un plaisir d'en découvrir les plus menus détails en sa compagnie.
Hélas toute cette maîtrise complique la donne. Il est difficile de se sentir concerné par ce récit dont on sait déjà presque tout et que finalement Robert Silverberg ne rend que plus clair et éclatant. La forme est superbe mais le fond n'apporte rien de neuf et peine même parfois à passionner. On aimerait vivre les aventures d'Orphée avec lui plutôt qu'à travers lui, mais s'impliquer dans le récit est un vrai défi ; on sait ce qui va se passer, on sait pourquoi, on sait comment, et le détachement irréel dont fait preuve Orphée n'aide en rien. Peut-on pour autant en vouloir à l'auteur de ne pas être sorti du sentier tout tracé du mythe ? Non, car tout dans ce texte crie au respect pur et simple du conte originel. L'idée ici n'est pas tant de réinterpréter un mythe bien connu, mais plutôt de le livrer de façon romancée avec intelligence et attention - et finalement, ce n'est peut-être pas si mal.
Il y a des moments plus passionnants que d'autres, des creux, des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, cent trente pages c'est vite lu ... surtout que celles-ci sont loin d'être dégueulasses. C'est très joliment rédigé, peut-être trop fataliste et déterministe à mon goût, mais si c'est l'univers de Robert Silverberg que vous cherchez, partez creuser ailleurs. Y a pas de ça ici, ma petite dame ! Si par contre vous êtes demandeur de mythologie pure et dure plus ou moins romancée, tapez dans Le dernier chant d'Orphée, vous serez contentés et sans doute conquis.
Note : 14/20
Date : 06 mai 2019 - 07 mai 2019
Il s'agit également de l'une de mes dernières lectures ! Je partage ton avis, je crois même avoir donné la même note. J'ai apprécié le style de l'auteur, limpide sensible et lumineux. Mais j'ai trouvé qu'il était resté plutôt scolaire et que le récit aurait été plus captivant si Robert Silveberg s'était plus accaparé du mythe :)
RépondreSupprimerOn est tout à fait d'accord là-dessus ! :-) Pour le moment, en tout cas, je ne pense pas lire les autres romans de l'auteur. Quand bien même ils sont d'un genre complètement différent de celui-ci, Le dernier chant d'Orphée ne m'a pas rendue curieuse à ce point ^^' Mais qui sait, un jour peut-être ... !
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