Auteur : Floriane Soulas
Éditeur : Scrineo
Genre : Fantasy
Pages : 592 (grand format)
Le résumé : 1467, Japon. Hikari, une mystérieuse jeune femme, vit avec ses sœurs dans une forêt peuplée de petits Dieux de la province d'Izumi. Fascinée depuis toujours par les humains, elle s'intéresse de près aux villageois installés au pied de la montagne, et plus particulièrement à Jun, l'un des bûcherons. Mais le contact avec les hommes est formellement interdit par son clan... 2016, Tokyo. Depuis toujours, Mina a le pouvoir de voir et de côtoyer les yokaï, esprits et monstres du folkore japonais. Solitaire à cause de ce don qu'elle doit cacher à tous, la jeune fille ne se sent pas à sa place dans la société. Jusqu'au jour où un esprit tente de s'introduire dans ses rêves et que Natsume, une fille de sa classe, l'entraîne dans une chasse au démon à travers la capitale... Deux univers qui se croisent, deux destins qui s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation.
Ma chronique : Je continue à tailler large dans le gras de ma PAL avec ma lecture de ce beau pavé aux airs nippons : Les Noces de la Renarde de Floriane Soulas. Principalement connue pour son parcours de booktubeuse et ses débuts d'autrice avec son roman Rouille, Floriane Soulas remet le couvert avec un récit qui sent bon le cerisier japonais. C'est souvent léger, parfois écœurant, mais assez plaisant à lire malgré tout. Le secret est de ne pas en attendre des tonnes et de se laisser bercer sans résistance. Un monde de yokaïs en tout genres vous attend et manquer le départ serait dommage - à défaut d'être dramatique.
Province d'Izumi, 1467. Le clan de kitsunes dont fait partie Hikari est en liesse. L'union de la jeune Rika avec un kami du clan du nord vient d'être scellée, et déjà l'enthousiasme gagne la forêt et le sanctuaire qu'elle renferme. Seulement Hikari ne parvient pas à partager comme il se devrait la joie de ses sœurs. Car plus bas sur la montagne, il y a le village de hommes. Ces hommes qui la fascinent malgré l'interdit et les menaces de la cheffe de clan et qui chaque jour s'aventurent plus profondément dans la forêt. Ces hommes d'ordinaire tout juste bons à être tolérés, mais qu'Hiraki approche toujours d'un peu plus près, jusqu'à faire la connaissance d'un mortel doux et avenant. Tokyo, 2016. Mina vit recluse et se cache du monde derrière le rideau de ses cheveux et les étoffes qu'elle porte. Gants, cols roulés, tout est bon pour éviter le moindre contact avec autrui. Assaillie par des souvenirs qui ne lui appartiennent pas lors de ses rares moments d'égarement, Mina a appris a se faire discrète et, surtout, à éviter d'accorder ne serait-ce qu'un regard aux fantômes et yokaïs qui peuplent Tokyo. Hélas ses fragiles habitudes s'écroulent lorsqu'une camarade de classe l'embarque dans une affaire défiant l'entendement même des plus grands seigneurs de la nuit. Quel lien entre les meurtres de yokaïs et ce démon qui la poursuit jusque dans ses rêves ? Quel rapport avec ce renard dont elle vient de croiser la route ? Les réponses abondent mais pour être prête à les entendre, Mina devra tracer son propre chemin à travers un monde dont elle n'a jamais voulu faire partie ...
Hikari, c'est la fraîcheur des sous bois un matin d'hiver ; Mina, la touffeur du métro un après-midi d'été. Deux époques et autant de billets pour une évasion immédiate qu'on ne peut qu'apprécier.
Hélas les maladresses sont légion et Les noces de la Renarde souffre de nombreux choix peu convaincants voire irritants. Japon oblige, les gentilles lycéennes sont de sortie ... et à vrai dire, beaucoup trop de sortie. Leur crédibilité frôle le néant et on a bien du mal à se mettre dans leurs bottes. Avec un personnage principal dans le lot, je vous laisse imaginer le malaise. Mina et ses comparses ne sont là que pour introduire un monde purement fantastique, on sent les personnages malheureusement très peu travaillés, raccourcis au possible au seul profit de l'univers du récit et c'est bien dommage. A cela s'ajoute une intrigue en total déséquilibre face à la taille du roman : que de longueurs et de répétitions pour un récit qu'on aurait facilement pu amputer de deux cent bonnes pages sans que cela ne change rien. C'est long, c'est lent, ça lasse. Et cette manie d'interrompre le lecteur à grand renfort d'astérisques alors qu'un lexique ou une petite phrase descriptive aurait fait des merveilles ... ça n'aide en rien à se remettre en selle et baaah, j'en ai encore des boutons d’exaspération. Lorsqu'on me tire sec d'un univers que j'apprécie pour m'expliquer ce qu'est un bento, un délégué ou du thé matcha, j'ai envie de mordre, de taper et de pester à tout va. ~ Vous avez vu, je ne m'en remets toujours pas !
Erreur de casting, gestion laborieuse de l'intrigue, intrusions incessantes ; entre les uns et les autres j'ai été à deux doigts de lâcher le roman en dépit de tout le bien que me faisait son univers.
Mais j'ai pas lâché. J'ai poursuivi ma lecture parce que Les Noces de la Renarde c'est avant tout de la magie, des légendes et une petite incursion culturelle qui vaut le détour pour les non-initiés. J'en connaissais déjà sans doute trop sur le Japon pour mon propre bien et celui de ce roman, tout comme je ne faisais finalement peut-être pas partie du public ciblé. Mon erreur a été de croire Les noces de la Renarde dans la même veine que Rouille ; d'en attendre trop, d'en attendre autre chose que ce qu'il est finalement : un récit fantastique japonisant que dégusteront des lecteurs en quête d'un premier contact facile avec le pays du soleil levant. Pour ceux qui se sont déjà fait les dents, tentez plutôt votre chance avec Les neiges de l'éternel de Claire Krust.
Note : 14/20
Date : 10 mai 2019 - 14 mai 2019
Il me fait de l’œil depuis sa sortie, ce roman et Rouille sont tous les deux dans ma wish-list, j'espère bientôt avoir l'occasion de découvrir la plume de Floriane (et d'aimer l'un ou l'autre, ou les deux !).
RépondreSupprimerC'est en effet bête pour les explications de mots, ayant aussi ma petit culture japonaise je sens que cela va être légèrement désagréable. Et dommage pour le choix de personnalité des lycéennes japonaises, ça aussi je vais moins apprécier...
Olalala que c'était casse-pied vraiment, toutes ces explications :O ! Au moins tu es au courant avant de commencer ta lecture : tu seras peut-être plus cool que moi à ce niveau-là ! Le reste est très bien si on n'en attend pas trop ou si on n'a jamais trop mis les pieds dans ce genre de récit :-). J'ai largement préféré Rouille, que je te recommande au passage !
SupprimerPour les interruptions je comprends et partage ta frustration, j'ai la même réaction avec les digressions qui sont entre parenthèses... Il me tente pas mal, comme Rouille d'ailleurs. J'espère pouvoir découvrir l'un ou l'autre, ainsi que Les neiges de l'éternel qui a l'air sympathique ^^
RépondreSupprimerComme entrée en matière avec l'autrice, je te conseille Rouille ! Pour un premier roman, il est très réussi - puis bon, du STEAMPUNK, on dit jamais non x) !
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