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  • 21 déc. 2018

    Snowblind de Christopher Golden

    Auteur : Christopher Golden
    Éditeur : Bragelonne (2018)
    Genre : Fantastique, Epouvante
    Pages : 428 pages (format poche)

    Le résumé : Au cours d’une terrible nuit d’hiver, la petite ville de Coventry fut frappée de plein fouet par une tempête de neige. D’une rare violence, celle-ci emporta avec elle plus d’une dizaine de victimes, à jamais perdues dans l’immensité blanche. Des familles entières furent brisées en une seule nuit, et l’existence des habitants de la petite ville en fut changée à jamais. Douze ans plus tard, la vie a repris son cours à Coventry, même si subsiste chez les survivants une angoisse aussi sombre qu’irrationnelle à l’approche de l’hiver. C’est alors qu’une nouvelle tempête s’annonce, plus terrifiante encore que la précédente… car cette fois, les disparus de cette fameuse nuit maudite sont de retour.

    Ma chronique : J'ai acheté Snowblind sans en avoir réellement entendu parler avant, sur un coup de tête et parce qu'il correspondait pile poil au genre de lecture que je recherche pour le Cold Wnter Challenge - de la neige et du frisson. Et pour une fois, j'ai tapé pas loin du mille. Snowblind a été une lecture enthousiasmante que j'ai beaucoup appréciée. 

    Coventry est une petite ville paisible de la Nouvelle-Angleterre dont les habitants envisagent l'avenir d'un air serein. Allie et Niko filent le parfait amour et s'apprêtent à unir leurs deux familles, Ella et TJ ploient sous l'attirance qui les pousse dans les bras l'un de l'autre, Doug et Chérie coulent des jours heureux, la famille Wexler est plus soudée que jamais et le jeune agent de police Joe Keenan entend bien que le calme et la sérénité perdurent. Hélas un blizzard sans précédent s'abat sur la ville, peuplé de créatures de glace aussi terrifiantes que malveillantes. Elles font une dizaine de victimes. Douze ans plus tard, les survivants de cette nuit de cauchemar ont refait leur vie - ou ont essayé. Ils vivent avec la perte des être chers partis trop tôt au creux du cœur et à chaque neige, c'est tout Coventry qui retient son souffle. Or une tempête plus violente encore que la précédente a été annoncée. L'occasion pour les disparus de revenir à Coventry ...

    Ils sont malins, ces éditeurs ! Surtout ceux de chez Bragelonne, et surtout lorsqu'il est question de fournir des résumés accrocheurs. Avouons-le, à la lecture de celui de Snowblind, on s’imagine volontiers le retour des disparus du blizzard façon zombies, fantômes vengeurs ou autres joyeusetés du genre - un peu à l'image des vampires de King dans Salem. C'est accrocheur, c'est vendeur, mais c'est très loin de la réalité du roman. Car oui, malgré ce qu'en laisse croire le synopsis, ceux que la tempête a emportés n’œuvrent pas à la destruction de Coventry ; bien du contraire, ils lui sauvent la face. Et dieu sait que dans le  camp adverse, ça ne rigole pas : les hommes de glace, comme Golden les nomme, sont vils, sournois, malveillants et croyez-moi quand je vous dis que vous ne voulez pas croiser leur route. Sans mauvais jeu de mots, il y a de quoi sérieusement frissonner lorsqu'ils font leur apparition ... mais hélas, il y a également de quoi ruer, presque, d'avoir si peu de réponses les concernant. Que le récit de Golden n'ait pas pour objet de proposer du réaliste, j'en conviens tout à fait, mais de là contenter son lectorat d'un simple "bah voilà, c'est des hommes de glace qui habitent les tempêtes de neige, il ont toujours été là et ils le seront toujours", bof. Très léger, trop léger.

    Ceci dit, questions personnages, nul doute que la réussite est là. Durant la première centaine de pages, Christopher Golden prend le temps d'introduire chaque protagoniste et, plus important, de développer les liens qui les unissent tous. Il crée un background solide et pertinent à son roman, et introduit le lecteur à l'histoire de chaque famille, de chaque couple, de chaque personnage. Une démarche d'autant plus importante que ces mêmes protagonistes, on les retrouve douze ans plus tard, transformés par le deuil et la perte. L'auteur fait de son lectorat le témoin de l'évolution de chacun, et c'est une jolie réussite. Côté rythme, si certains ont en conséquence trouvé le roman lent, ça n'a pas été mon cas. Coventry méritait qu'on s'attarde sur ses habitants et Christopher Golden l'a fait avec  pas mal de justesse, sans trop de larmoiements ni de précipitation. L'ambiance "petite ville isolée en proie au désastre" y a beaucoup gagné, à l'image de la ville de Derry dans Ça de Stephen King.

    Finalement, j'ai trouvé dans Snowblind ce qui m'a manqué dans Hex de Thomas Olde Heuvelt (chroniqué par ici). L'angoisse monte crescendo à mesure que la neige tombe sur Coventry - à quelque époque que ce soit - et Christopher Golden a su quand s'arrêter. Il a su quand il était temps d'envoyer le pâté, comme on dit par chez moi, et le timing est très satisfaisant. Tout finit par s'imbriquer sans accroc, tout coule selon une suite logique à la fois implacable et plutôt terrifiante. Golden a une jolie maîtrise des codes de l'horreur, et sans en être arrivée au point de me cacher sous ma couette, Snowblind a su me faire frissonner - je ne suis pourtant pas un public facile.

    Non, vraiment, ce livre fut une bonne lecture. Si je devais me montrer tatillons - ce que j'ai déjà fait, d'ailleurs, en regrettant le manque de profondeur des hommes de glace - je dirais sans doute que la conclusion du roman manque de punch. Elle a fait les frais d'un poil de précipitation en trop quand, à l'image de l'entièreté du récit, il aurait été si bon de prendre son temps. Bref, très sympathique pour l'hiver, mais à consommer avec modération si vous avez les nerfs fragiles !

    Note : 16/20

    Date : 16 décembre 2018 - 19 décembre 2018

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