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  • 4 mars 2018

    Confessions d'un automate mangeur d'opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit


    Auteur : Fabrice Colin, Mathieu Gaborit
    Éditeur : Bragelonne (2018)
    Genre : Steampunk
    Pages : 408 (format poche)

    Le résumé : Paris, 1889. Un monde en transition, où les fiacres côtoient les tours vertigineuses des usines. Une ville brumeuse envahie par les aéroscaphes, d’étranges machines volantes qui quadrillent le ciel, et des nuées d’automates cuivrés... C’est dans cet univers révolutionné par l’éther, la substance verte aux propriétés miraculeuses, que la comédienne Margaret Saunders doit résoudre le mystère de la mort de sa meilleure amie, tombée d’un aérocar en plein vol. Sur la piste d’un créateur de robots dément, Margo, secondée par Théo, médecin dans un asile d’aliénés, va découvrir au péril de sa vie les dangers cachés de l’envoûtante vapeur.


    Ma chronique : Tout juste achevé, me voilà à contempler ce récit pendant un moment. A me questionner, à dresser mentalement listes sur listes. A me représenter de nouveau certains passages, certaines scènes appréciées ou, au contraire, détestées. A faire le point, simplement, à chercher à savoir si, oui ou non, Colin et Gaborit ont réussi leur coup. Le verdict ? Un bilan mitigé mais, dans l'ensemble, un roman qui se lit sans difficultés et avec plaisir.

    Fin du dix-neuvième siècle. Dans les rues d'un Paris alternatif où fiacres, automobiles et passants côtoient aéroscaphes, aérocars et automates, on ne jure plus que par l'éther. Source de toute technologie moderne, cette substance déchaîne les passions des hommes de science et des industriels. On l'emploie à toutes les sauces, le destine à tous les usages : du combustible animant un jouet à celui amorçant une bombe. Seul contre tous, Théophraste Archimbault, un aliéniste réputé, s'élève face à ce non-sens. A l'en croire, l'éther pourrait porter atteinte à la psyché humaine, et ce de façon irréversible ; un discours loin d'être accueilli avec bienveillance par ses confrères. Mais alors qu'il poursuit tant bien que mal ses travaux, sa sœur Margaret l'entraîne malgré lui dans une affaire qui la tient à cœur : celle du décès de sa meilleure amie, précipitée dans le vide par ... un automate ? Et tandis que les révélations s'enchaînent et que les menaces se précisent, Théophraste y trouve son compte. Il en est certain : l'éther est au cœur de cette enquête, et il le prouvera. 

    Une chose est sûre, Colin et Gaborit ont le sens du spectacle ; pas le temps de s'ennuyer un instant dans Confessions d'un automate mangeur d'opium. L'action est distillée avec soin et les temps morts offrent un contraste bienvenu (et essentiel !) aux temps forts. De quoi donner au lecteur une furieuse envie de poursuivre sa lecture coûte que coûte et sans discontinuer. Ajoutez à cela un format plutôt court et une toile de fond policière, et vous obtenez un roman qui se lit presque d'une traite.

    Mais malgré les quatre mains mises à l'ouvrage, les auteurs donnent l'impression d'avoir fait le travail à moitié. De ne pas avoir rempli le contrat, ou en tout cas pas jusqu'au bout. Certains éléments introduits en début de récit auraient mieux valu être tus, car en ne les exploitant pas Colin et Gaborit les déforcent, les déconstruisent et perdent, eux, en crédibilité. Je pense notamment à la relation (presque) amoureuse et incestueuse que semblent partager Margaret et Théophraste. Les auteurs lâchent au lecteur deux-trois passages louches et lourds de sens dans les trente premières pages du roman et puis ... le plantent là. Il n'en saura pas plus, et l'idée ne sera pas exploitée. Pas plus qu'elle n'interviendra dans l'évolution des protagonistes. De quoi s'interroger sur les choix de Colin et Gaborit ainsi que sur le sens de leurs écrits.

    Qui dit Steampunk dit, forcément, grosses attentes. Parce que le Steampunk, c'est l'imaginaire au service du siècle passé. C'est une fenêtre excentrique sur l'Histoire, sur le monde tel qu'il aurait pu l'être autrefois, si science et magie s'étaient mêlées l'une à l'autre. Je m'attends à lire et découvrir un univers profond, riche de détails et de descriptions immersives, tout en vapeur, métal et machineries. Mais Colin et Gaborit délaissent cet univers, préférant centrer leur plume sur l'action, ce qu'il font par ailleurs fort bien. Livré à lui même, le lecteur a donc carte blanche : à lui d'imaginer ce qu'il désire, comme il le désire. Et on adhère à cette philosophie, ou pas. Me concernant, j'étais plutôt déçue.

    Enfin, parce que je ne peux décemment pas faire comme si de rien n'était, parlons un instant de charisme. Il est des personnages de papier qui vous marquent. Qu'on pourrait presque croire réel. Parfois, un coup de cœur ne tient qu'à eux ; tandis que d'autres fois, c'est l'inverse qui se produit. Dans ce récit, pas de chance, un antagoniste manquant cruellement de charisme m'a fichu la moitié du roman en l'air. D'une seule réplique.

    "Adieu, mes amis ! Vous l'emportez, pour cette fois. Mais je reviendrai, je vous en fais la promesse!"

    C'est moi ou on est dans un mauvais épisode des Totally Spies ?

    Néanmoins, avec le recul et malgré tous ces défauts, impossible de ne pas se rendre à l'évidence : on termine ce récit en moins de temps qu'il n'en faut pour en prononcer le nom. On ne voit pas le temps filer lors de sa lecture, et, à titre personnel, c'est l'un des éléments auxquels j'attache le plus d'importance. Quitte à faire fi du reste.

    Note : 12/20

    Date : 02 mars 2018 - 03 mars 2018

    2 commentaires:

    1. Décidément, je ne suis pas prête à me lancer dans ce roman ! Le pauvre, il dort dans ma PAL depuis des lustres, et ta chronique n'est guère engageante. Je crois qu'il va attendre encore un peu ! :p

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      1. C'est vrai qu'il ne casse pas trois pattes à un canard ... mais bon, entre deux lectures difficiles, ça passe tout seul ! ^^

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