Auteur : Fabrice
Colin, Mathieu Gaborit
Éditeur : Bragelonne (2018)
Genre : Steampunk
Pages : 408 (format poche)
Le résumé : Paris, 1889. Un monde en transition, où les fiacres côtoient les
tours vertigineuses des usines. Une ville brumeuse envahie par les aéroscaphes,
d’étranges machines volantes qui quadrillent le ciel, et des nuées d’automates
cuivrés... C’est dans cet univers révolutionné par l’éther, la substance verte
aux propriétés miraculeuses, que la comédienne Margaret Saunders doit résoudre
le mystère de la mort de sa meilleure amie, tombée d’un aérocar en plein vol.
Sur la piste d’un créateur de robots dément, Margo, secondée par Théo, médecin
dans un asile d’aliénés, va découvrir au péril de sa vie les dangers cachés de
l’envoûtante vapeur.
Ma chronique : Tout juste
achevé, me voilà à contempler ce récit pendant un moment. A me questionner, à
dresser mentalement listes sur listes. A me représenter de nouveau certains
passages, certaines scènes appréciées ou, au contraire, détestées. A faire le
point, simplement, à chercher à savoir si, oui ou non, Colin et Gaborit ont
réussi leur coup. Le verdict ? Un bilan mitigé mais, dans l'ensemble,
un roman qui se lit sans difficultés et avec plaisir.
Fin du dix-neuvième
siècle. Dans les rues d'un Paris alternatif où fiacres, automobiles et passants
côtoient aéroscaphes, aérocars et automates, on ne jure plus que par l'éther.
Source de toute technologie moderne, cette substance déchaîne les passions des
hommes de science et des industriels. On l'emploie à toutes les sauces, le
destine à tous les usages : du combustible animant un jouet à celui amorçant
une bombe. Seul contre tous, Théophraste Archimbault, un aliéniste réputé,
s'élève face à ce non-sens. A l'en croire, l'éther pourrait porter atteinte à
la psyché humaine, et ce de façon irréversible ; un discours loin d'être
accueilli avec bienveillance par ses confrères. Mais alors qu'il poursuit tant
bien que mal ses travaux, sa sœur Margaret l'entraîne malgré lui dans une
affaire qui la tient à cœur : celle du décès de sa meilleure amie,
précipitée dans le vide par ... un automate ? Et tandis que
les révélations s'enchaînent et que les menaces se précisent, Théophraste y
trouve son compte. Il en est certain : l'éther est au cœur de cette
enquête, et il le prouvera.
Une chose est sûre,
Colin et Gaborit ont le sens du spectacle ; pas le temps de s'ennuyer un instant dans Confessions d'un automate mangeur d'opium. L'action est
distillée avec soin et les temps morts offrent un contraste bienvenu (et
essentiel !) aux temps forts. De quoi donner au lecteur une furieuse envie de
poursuivre sa lecture coûte que coûte et sans discontinuer. Ajoutez à cela un
format plutôt court et une toile de fond policière, et vous obtenez un roman
qui se lit presque d'une traite.
Mais malgré les
quatre mains mises à l'ouvrage, les auteurs donnent l'impression
d'avoir fait le travail à moitié. De ne pas avoir rempli le contrat, ou en
tout cas pas jusqu'au bout. Certains éléments introduits en début de récit
auraient mieux valu être tus, car en ne les exploitant pas Colin et Gaborit les
déforcent, les déconstruisent et perdent, eux, en crédibilité. Je pense
notamment à la relation (presque) amoureuse et incestueuse que semblent
partager Margaret et Théophraste. Les auteurs lâchent au lecteur deux-trois
passages louches et lourds de sens dans les trente premières pages du roman et
puis ... le plantent là. Il n'en saura pas plus, et l'idée ne sera pas
exploitée. Pas plus qu'elle n'interviendra dans l'évolution des protagonistes.
De quoi s'interroger sur les choix de Colin et Gaborit ainsi que sur le sens de
leurs écrits.
Qui dit Steampunk
dit, forcément, grosses attentes. Parce que le Steampunk, c'est l'imaginaire au
service du siècle passé. C'est une fenêtre excentrique sur l'Histoire, sur le
monde tel qu'il aurait pu l'être autrefois, si science et magie s'étaient
mêlées l'une à l'autre. Je m'attends à lire et découvrir un univers profond,
riche de détails et de descriptions immersives, tout en vapeur, métal et
machineries. Mais Colin et Gaborit délaissent cet univers, préférant centrer
leur plume sur l'action, ce qu'il font par ailleurs fort bien. Livré à
lui même, le lecteur a donc carte blanche : à lui d'imaginer ce qu'il désire,
comme il le désire. Et on adhère à cette philosophie, ou pas. Me
concernant, j'étais plutôt déçue.
Enfin, parce que je
ne peux décemment pas faire
comme si de rien n'était, parlons un instant de charisme. Il est des
personnages de papier qui vous marquent. Qu'on pourrait presque croire réel.
Parfois, un coup de cœur ne tient qu'à eux ; tandis que d'autres fois,
c'est l'inverse qui se produit. Dans ce récit, pas de chance, un
antagoniste manquant cruellement de charisme m'a fichu la moitié du roman en
l'air. D'une seule réplique.
"Adieu, mes amis ! Vous l'emportez, pour cette fois. Mais
je reviendrai, je vous en fais la promesse!"
C'est moi ou on est
dans un mauvais épisode des Totally Spies ?
Néanmoins, avec le
recul et malgré tous ces défauts, impossible de ne pas se rendre à l'évidence
: on termine ce récit en moins de temps qu'il n'en faut pour en
prononcer le nom. On ne voit pas le temps filer lors de sa lecture, et, à
titre personnel, c'est l'un des éléments auxquels j'attache le plus
d'importance. Quitte à faire fi du reste.
Note : 12/20
Date : 02 mars 2018 - 03 mars 2018
Décidément, je ne suis pas prête à me lancer dans ce roman ! Le pauvre, il dort dans ma PAL depuis des lustres, et ta chronique n'est guère engageante. Je crois qu'il va attendre encore un peu ! :p
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il ne casse pas trois pattes à un canard ... mais bon, entre deux lectures difficiles, ça passe tout seul ! ^^
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