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  • 8 mars 2022

    Mage de bataille de Peter A. Flannery - Gold never gets old !

     

    Auteur : Peter A. Flannery
    Editeur : J'ai lu
    Genre : Fantasy
    Pages : 648 et 704 pages (format poche)

    Résumé : Falco Danté est un gringalet dans un monde en guerre peu à peu conquis par l'armée infernale des Possédés. Pire, Falco est méprisé, mis à l'écart, à cause de son père qui fut un immense mage de bataille avant de sombrer dans une folie meurtrière. Alors que la Reine tente de rassembler toutes les forces armées pour repousser les Possédés, Falco prend une décision qui va l'amener aux marges du désespoir : il va entrer à l'académie de la guerre, une école d excellence pour les officiers. Là, il devra surmonter ses doutes, ceux de ses amis et même ceux de la Reine. Le monde brûle ; seul un mage de bataille pourra sauver ce qu'il en reste. Falco réussira-t-il à libérer son pouvoir, à invoquer un dragon à sa mesure ou succombera-t-il à la folie... comme son père ? 

    Mon avisMa dernière lecture a été tellement à mon gout que j'ai peur de ne pas lui rendre justice ici. En général meilleur le livre est et plus je galère à restituer mon ressenti, or dans la mesure où ma lecture de Mage de bataille de Peter A. Flannery a été une pure tuerie, faire un retour dessus s'annonce au moins aussi difficile que de revenir sur un Sanderson. Heureusement la blogosphère a déjà pas mal dégrossi le terrain avant moi. Cette chronique sera donc assez simple (straight to the point !), juste ce qu'il faut pour vous inciter l'air de rien à un craquage dans les règles. Car si vous n'avez pas encore lu Mage de bataille, y a urgence ~ c'est pas que je vous mette le couteau sous la gorge, hein ... mais un peu quand même parce que c'était beaucoup trop bien.

    La simplicité, c'est le maître mot du roman. Mage de bataille est un récit de Fantasy hyper classique comme on en connaît tous les grandes lignes. Je vous le donne en résumé : Falco Danté est un jeune homme malade qui vit dans l'ombre de feu son papa (un mage de bataille renégat). L'émissaire de la reine en personne le tire de sa brousse pour l'amener à la capitale sur la route de laquelle il se découvre des pouvoirs rares et insoupçonnés. Formé à l'académie de la guerre par un vétéran et son dragon estropiés, Falco entame sa transformation de mage de bataille au grand dam des thaumaturges, ces mages de seconde zone assoiffés de pouvoir. La proximité des armées du Marquis de la Douleur force Falco et ses amis à prendre rapidement part aux affrontements que supporte seule l'Illice, dans l'indifférence totale de ses voisins vaniteux. Les mages de bataille, essentiels pour déjouer l'emprise terrifiante de l'ennemi sur les hommes du commun, se comptent hélas pratiquement sur les doigts d'un main. Falco est une recrue prometteuse et controversée (rapport à son papa) capable de faire basculer le rapport de forces en présence.

    Alors bon, si j'en crois mon carton du "bingo de la Fantasy", j'ai ça : héros paumé dans son village paumé, check - royaume en peril, check – querelles de voisinage, check - déferlente de méchants (option sale gueule), check – mentor(s) à figure paternelle, check - métamorphose du héros, check – chamailleries et trahisons internes, check - boss de fin super villain, check – dragons CHECK CHECK CHECK CHECK CHECK (ding ding ding, bingo ! Tout y est !) ! Mage de bataille ne repense donc pas la Fantasy, c'est un fait, mais il en chope le meilleur et condense ça en mille-trois-cents pages de pur plaisir (le tout réparti en deux tomes VF qu'il faut absolument s'enfiler d'une traite). Les lecteurs de passage en prendront plein les yeux et les vieux blasés qui pensaient avoir trop lu de Fantasy "vieille école" pour encore l'apprécier en prendront pour leur grade (je suis dans cette seconde catégorie et ceci est mon repenti !).

    Peter A. Flannery n'y est pas allé avec le dos de la main morte dans les stéréotypes. La carte en elle-même et les nations qui l'occupent balaient l'Europe vite fait pour en livrer une version fantasy-ste. Nous avons la Thrace, l'Achéron, la Valence, l'Illicie (avec des noms de persos hyper typés grecs, allemands ou français selon) ... et je vous le donne en mille : les méchants, bah ils viennent de Férocie (graouuuuu !). Ca prête à sourire et ce serait même carrément tordant si ce n'était pas aussi bien fichu ; si les Possédés, les démons et le Marquis de la Douleur (alias Marchio Dolor, un vrai nom de méchant, sérieux) n'étaient pas aussi réussis. Avec les Férociens on n'est pas dans la cour de la méchanceté mais dans celle du Mal et des tourments éternels, et la jeune maman que je suis a plus d'une fois été embrasser le front de son fils en réaction à un chapitre bien gratiné de souffrances. Mage de bataille emploie les stéréotypes dans tout ce qu'ils ont de positif : poser un cadre confortable pour mieux creuser les personnages– et surtout son personage principal : Falco Danté.

    En termes de récit stéréotypé ma plus grosse référence (et celle qui parlera au plus grand nombre), c'est Druss de Légende, dans le cycle de Drenaï de David Gemmel. Druss est fort, Druss est (un peu) malin, Druss sait discourir devant les soldats (genre comme ça), et Druss se bat super bien avec une hache à double tranchant plus lourde que moi. Falco, bah c'est tout l'inverse : il pèse soixante kilos tout mouillé, il est rongé par la maladie et c'est un paria. Personne ne le calcule ni ne l'estime... jusqu'à ce qu'il fasse la démonstration de sa volonté de fer. Direction l'Académie pour débuter un entraînement de mage de bataille, mais au grand dam de son formateur Aurélian, de son dragon Dwimervane et de leur copain Dusaule (un mage de bataille Désavoué, nous y reviendrons), Falco ne montre aucun talent offensif. C' est un héros de volonté aux capacités défensives et sur les épaules duquel pèse un gouffre de honte et de culpabilité. En résumé, Falco Danté est la résilience incarnée et ça se prête à merveille à un roman de la trempe de Mage de bataille. On souffre avec lui et cette connivence fait avaler les pages par dizaines.

    L'univers en lui-même, pas très original  mais hyper bien fichu donc, offre un super spectacle (quoiqu'un peu calciné sur la fin avec l'avancement des armées férociennes, ouaip). Et pour cause : Peter A. Flannery a très bien joué la carte "dragons". Si ils sont rouge, bleu, vert, jaune, violet, ce sont les compagnons indéfectibles des mages de batailles, ils sont loyaux et sacrément vifs au combat. Si ils sont noirs en revanche, ce sont les ennemis de l'humanité – car c'est bien connu, les dragons noirs sont fous (et rien n'égale la folie d'un dragon si ce n'est le chagrin d'un dragon, souvenez-vous en bien). Les mages de bataille dont la bête est noire à l'invocation sont les Désavoués, et leur devoir est d'occire sans sommation ce qui aurait pu être le compagnon de toute une vie (spoiler alerte : c'est dur). Outre la trame Falco contre Marchio Dolor, il y a donc aussi une grosse pelotte à démêler : le mystère de la folie des dragons noirs occupe une bonne partie du récit et le cheminement vers le grand levé de rideau est superbement orchesté. Un intrigue dans l'intrigue comme je l'aime avec son lot de grosses révélations.

    Et juste pour clôturer sur un énième point positif sans m'étaler : les personnages secondaires sont bons, les amitiés et amourettes un peu bateau mais solides (heureusement on n'insistera pas sur les relations que Faclo entretient avec la gente feminine), les bastons épiques et les revirements de situation particulèrement enthousiasmants. Bref ce livre, c'est un carton plein ! Ma pensée en quelques mots : lisez lisez lisez !


    5 commentaires:

    1. Il faudra que je le lise celui-là à l'occasion !

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      1. Il a fait ses preuves, mais il faut garder à l'esprit qu'il est bien cliché ... génial, mais cliché ! ^-^

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    2. Et hop, ajouté dans ma wishlist ! Merci Choupiii !

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      1. Avec plaisir Ju ! Ravie de voir que tu passes par ici :-D !

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      2. Je viens de l'acheter d'occas' pour l'offrir à une copine.

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