Auteur : Céline Rosenheim
Editeur : Séma éditions
Genre : Fantasy
Pages : 186 pages (grand format)
Résumé : Le duché de Nebleim connaît des heures sombres. Tandis qu’épidémies et catastrophes naturelles se succèdent, les prémices d’une guerre avec la principauté d’Histrionie se dessinent. Malgré cette situation difficile, la duchesse Ermessende espère la lumière. Les Parfaits affirment que la Terre, cette création du Diable, vacille sous les assauts de la foi véritable et que l’apocalypse viendra bientôt délivrer les âmes de leurs tourments. Dans ce monde au bord du précipice, Ermessende de Nebleim et ses vassaux se préparent à livrer bataille, tandis que dans les villes et les campagnes, chacun tente de surmonter les épreuves... jusqu’au jugement dernier.
Chronique : D'un point de vue rigoureusement littéraire, je suis du genre assez prévisible. J'ai mes habitudes et je tape souvent sur les mêmes genres (mais ça, ça me paraît normal), sur les mêmes auteurs et sur les mêmes maisons d'édition. Les vraies bonnes surprises se font rares parce qu'elles demandent que je sorte de ma zone de confort, mais heureusement ma grande sœurette (autrice à ses heures perdues, voyez plutôt par ici) est là pour me coller un bon coup de pied dans le train de temps à autres. Elle l'a fait à l'occasion des fêtes de fin d'années avec un somptueux pack cadeau des éditions Séma - dont j'ai malheureusement appris récemment la débâcle et la reprise prochaine par une nouvelle équipe. Dans ce pack : de la bière, une écharpe qui m'a déjà bien servi, quelques goodies et Consolament de Céline Rosenheim. Que de bonnes surprises, mais que de regrets à sortir cette chronique avec deux mois de retard quand une chronique en temps et en heure aurait peut-être donné un mini coup de pouce à l'ancienne Séma. Quand bien même, j'espère que mon avis accompagnera positivement la passation de pouvoir de l'éditeur, et que vous donnerez sa chance à ce joli manuscrit.
Petit disclaimer avant d'aller plus loin : cette chronique est la première que j'écris depuis l'arrivée de bébé Choupaille, or j'ai terminé Consalement fin décembre (le temps file, c'est hallucinant les copains !). J'ai gardé l'essentiel en mémoire, mais de fait avec le temps qui a passé mon avis sera plus court que d'habitude... tout comme les chroniques qui suivent, parce que vous vous en doutez j'ai moins de temps à disposition qu'avant, ah-ah ! Je fais donc l'impasse ce coup-ci sur le résumé "fait maison" du roman, la quatrième de couverture vous renseignera ce coup-ci à elle seule, et c'est bien suffisant.
Petit disclaimer avant d'aller plus loin : cette chronique est la première que j'écris depuis l'arrivée de bébé Choupaille, or j'ai terminé Consalement fin décembre (le temps file, c'est hallucinant les copains !). J'ai gardé l'essentiel en mémoire, mais de fait avec le temps qui a passé mon avis sera plus court que d'habitude... tout comme les chroniques qui suivent, parce que vous vous en doutez j'ai moins de temps à disposition qu'avant, ah-ah ! Je fais donc l'impasse ce coup-ci sur le résumé "fait maison" du roman, la quatrième de couverture vous renseignera ce coup-ci à elle seule, et c'est bien suffisant.
Si la fin d'année est souvent pour moi une période de boulimie littéraire, 2020 aura été une petite exception. En novembre et décembre j'ai heureusement opté pour des romans assez courts, et sur ce point Consolament de Céline Rosenheim est un champion : des bons romans de fantasy de moins de deux cent pages, j'en connais pas des masses mais j'ajoute celui-ci à la liste illico. Il se lit super bien, il est fluide et surtout il a une belle identité - ce à quoi je ne m'attendais pas, je l'avoue, de part l'autrice et son éditeur qui m'étaient l'un comme l'autre inconnus (ça m'apprendra, tiens ~ dans les dents Choupaille !). J'ai en effet ce sale a priori qu'un bouquin discret, c'est un bouquin mauvais ou du moins pas top. Consolament m'a d'entrée de jeu prouvé que j'avais tort, d'abord parce que la trame n'est ni trop classique ni trop excentrique, et ensuite parce que la narration est dynamique. Difficile de s'ennuyer en moins de deux cents pages, mais Céline Rosenheim veille à ce que ça ne soit définitivement pas le cas en multipliant les points de vues. Entre les quelques personnages récurrents à se partager la narration, elle donne ponctuellement la parole aux boulangers, menuisiers et ecclésiastiques du coin. Ces gens-là n'interviennent qu'une seule fois pour balancer leurs observations sur la fin des temps qu'ils pensent voir approcher. On n'entend plus jamais parler d'eux une fois leur chapitre fini, mais ils apportent juste ce qu'il faut de background à la trame principale plus politisée pour que ça passe nickel et que ça aère la roman.
La politique, parlons-en ! A peu près tous ses voisins sont hostiles au duché de Nebleim et à sa duchesse Ermessende. C'est une femme qui de l'avis (masculin) général administre son territoire d'une main trop souple, et surtout c'est un duché aux croyances excentriques quand on le compare à ses voisins cathos. On y vénère l'ange Raphaël, demeuré sur Terre afin d'offrir à toutes les âmes croyantes le consolament : l'ultime sacrement destiné à libérer les anges prisonniers de leurs enveloppes mortelles après leur chute du Paradis. Or les Parfaits de Nebleim voient les signes annonçant la fin des temps se multiplier. Le message est clair : il faut se bouger les miches et offrir le consolament à autant de bonnes gens que possibles avant l'apocalypse. Pas de chance pour eux, le Duché est pris à partie par ses voisins belliqueux et est obligé de revoir ses priorités et de s'engager dans une guerre perdue d'avance. Le gros plus du roman est caché là-dessous : un peu comme dans Game of Thrones (mais toutes proportions gardées, hein), Céline Rosenheim oppose ici les dissensions territoriales internes et les magouilles des puissants à la catastrophe commune en approche auquel ne croit qu'une poignée. On voit ça souvent en Fantasy, oui, mais la chute du récit est suffisamment surprenante pour faire oublier cette impression de déjà-vu. Dans un premier temps, on peste en se disant "tout ça pour ça ?!" ... avant de savourer l'intelligence de la conclusion. Pour moi, c'est un succès !
Avant d'en finir avec le bouquin on entend parler d'anges à foison, ce qui m'a beaucoup rappelé l'ambiance du très bon Sénéchal de Grégory da Rosa dont Céline Rosenheim partage le style.
Mais le gros point noir, c'est le fouillis général de l'intrigue politique. Duchés, royaumes et empires sont de la partie, et j'ai franchement eu du mal à comprendre l'organisation de tout ça ainsi que les motivations de chacun, souvent assez floues. J'ai cherché qui faisait partie de quoi, qui était vassal de qui sans jamais rien y comprendre. Ça manque très nettement de clarté et c'est super frustrant : on finit par se dire "tant pis" à regrets, parce que le monde était pourtant sympa et aurait valu la peine d'être mieux dévoilé. Ermessende n'est pas non plus très convaincante dans son rôle de duchesse solitaire, mais c'est la seule protagoniste à ne pas être pleinement crédible. Consolament aura toutefois été une bonne surprise. Je n'irai pas jusqu'à promettre que l'autrice et moi c'est du sérieux maintenant, mais si j'aperçois son nom chez mon libraire, je m'arrête deux minutes. Il n'est sans doute pas trop tard pour que vous commandiez dare-dare un ultime roman chez les éditions Séma, et moi je vous conseille celui-ci !
Note : 16/20
Dans un premier temps : félicitations pour le bébé, tous mes vœux 😘
RépondreSupprimerEnsuite, dommage pour la ME, mais ce sont des choses qui arrivent :/
Si la couverture est jolie, je ne pense pas être tentée par ce roman, malgré ton avis positif !
Félicitations pour bébé Choupaille, bienvenue sur Terre =)
RépondreSupprimerIl a l'air très sympathique à lire, un peu de fantasy de moins de 200 pages, ça m'a l'air cool, en tout cas, je suis très curieuse ! C'est dommage pour la ME, j'espère qu'il y aura un repreneur ou que les auteurs retrouveront vite une autre ME pour leurs manuscrits.