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  • 11 mars 2021

    Le vieil homme et la guerre, tome 3 : La dernière colonie de John Scalzi - SF feel-good

     

    Auteur : John Scalzi
    Editeur : Bragelonne
    Genre : Science-fiction
    Pages : 384 pages (format poche)

    Résumé : Je m'appelle John Perry. J'ai quatre-vingt-huit ans, dont soixante-quinze passés sur Terre, six dans les Forces de défense coloniale et bientôt huit comme colon sur la planète où je vis avec ma femme Jane, ex-lieutenant des Brigades fantômes, et ma fille adoptive Zoé. Ce monde, nous le quittons demain pour nous en aller fonder la nouvelle colonie de Roanoke. Etrange colonie, Roanoke, condamnée à l'isolement, un pion dans le jeu que mène l'arrogante Union coloniale contre les quatre cent douze espèces extraterrestres du Conclave. L'enjeu ? La survie d'une communauté de pionniers, mais aussi l'avenir de l'espèce humaine dans la Galaxie. La Dernière Colonie conclut la trilogie du Vieil Homme et la guerre.

    Chronique : Ce troisième tome du Vieil homme et la guerre, je l'ai lu à cheval sur 2020 et 2021. Un très, très grand cheval, en fait, puisqu'il m'a fallu jusque fin février pour en venir à bout. Il n'est ni épais, ni complexe, ni rebutant : la raison de cette lecture sans fin ce sont les premières semaines rocambolesques avec bébé. Plonger dans la SF bien fraîche de Scalzi, même pour cinq, dix, ou quinze minutes (les jours plus chanceux, j'ai même pu lire vingt minutes, le luxe du luxe !), c'était vraiment tip top. D'autant plus tip top que ce tome-ci est vachement plus posé et tranquille que les précédents, ce qui m'a permis de pas trop rager (ou si peu) au moment de le lâcher. Bref c'était la bonne lecture au bon moment, et je dirais même une sacrée bonne lecture toujours en la compagnie hyper chouette du comique John Perry. Allez, on fait le point !

    John, Jane et la petite Zoé se sont retirés sur la planète Huckleberry où ils coulent des jours heureux après des années au service des forces de défense coloniales. Leur tranquillité est mise à mal lorsqu'un ancien contact des FDC leur propose le commandement de la prochaine colonie de l'Union coloniale, Roanoke, vers laquelle essaimeront bientôt une dizaine de colonies déjà établies. Malgré un pouvoir décisionnaire quasi absolu, John et Jane doivent composer avec les représentants de chaque peuple et ménager les ambitions de certains de ses membres alors que l'installation sur Roanoke ne se déroule pas comme prévu. Quels sombres manigances se cachent derrière ce projet qui colle de moins en moins avec ce qu'on a vendu  sur papier aux colons ?

    Si dans le monde de l'immobilier il y a le piège des maisons témoins, dans l'univers de John Perry il y a Roanoke - la fausse bonne affaire du siècle. Mais avant de débarquer pour Roanoke, notre fringant vieillard à la répartie d'enfer s'est taillé une petite vie sur la modeste colonie d'Huckleberry. Il ne demandait d'ailleurs qu'à poursuivre à arbitrer les contentieux hauts en couleurs des locaux (une sombre et sympathique affaire de chèvre ouvre d'ailleurs le roman, c'est bien poilant), mais ça c'était sans compter sur un certain sergent des FDC qui vient lui proposer de décoller pour Roanoke, récemment cédée à l'Union coloniale par le peuple obin. La proposition est alléchante, Perry accepte ... mais à mesure que le projet se concrétise, ça sent de plus en plus mauvais. Ben oui, dans ce troisième tome l'Union coloniale garde le cap : c'est une vilaine cachottière doublée d'une petite garce. D'une intrigue très modeste (comment survivre en terre hostile sans se faire bouffer) on passe lentement mais sûrement à un truc vachement plus ambitieux et raccord avec le reste de la saga. Il va ici être question de maintenir la colonie à flots malgré une alliance extraterrestre déterminée à la faire sauter façon étoile de la mort, mais surtout de donner une belle leçon de vie à l'Union coloniale.

    A cet égard Scalzi déploie vraiment toute l'intelligence de son protagoniste-star. A chaque problème sa solution, et c'est Perry qui trouve la bonne à chaque fois. Avant c'était un soldat surmodifié oeuvrant dans l'action, aujourd'hui c'est un fin stratège à la dimension humaine extra. Un régal à lire ! Jane a elle aussi fait du chemin : on la sent bosser dur pour devenir moins cérébrale et cartésienne, et la présence de la petite Zoé aide beaucoup. Toutefois moi ce que j'ai préféré, ce sont les improbables acolytes Obins de la petite : Pirouette et Cacahuète, toujours prêts à rendre service ... ou pas - ben oui, les Obins, c'est un peu comme le personnel dans l'administration : rules are rules ! De quoi s'arracher quelques fois une ou deux touffes de cheveux, mais avec le sourire.

    La conclusion du roman est un immense régal, on pouvait pas faire de plus jolie vendetta. De la première à la dernière page le ton est rieur : Le vieil homme et la guerre c'est de la SF, oui, mais de la SF feel-good ! Lancez- vous !

    Note : 17/20

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