Auteur : Oliver Peru
Éditeur : J'ai lu
Genre : Dark fantasy
Pages : 694 pages (format semi-poche)
Résumé : Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...
Ma chronique : Il y a une grosse dizaine de jours j'ai laissé le challenge automnal de Guimause derrière moi pour redonner ses lettres de noblesse au petit bébé de PrettyRosemary et Charmant Petit Monstre. Hold on bitches !, le Hold my SFFF Challenge est de retour sur le blog avec un super-charmant candidat pour ce mois d'octobre trop vite passé : Martyrs, livre premier de sieur Oliver Peru. Un cadeau d'anniversaire comme je les aime, accompagné de son grand frère et de trois-quatre autres lectures dont je vous causerai très bientôt dans le bilan de mes réceptions dédié au mois d'octobre - promis ça vient, encore un peu de patience ! Concernant Martyrs je peux par contre vous faire un topo rapide : on est sur de la très, très bonne fantasy francophone, un niveau d'excellence au dessus de Druide du même auteur, de la politique comme on l'aime et du paranormal en prime. Allez, venez par ici que je vous tire les cartes - de tarot, ça va de soi !
Helbrand et Irmine sont des solitaires aux yeux d'or, des tueurs redoutables et patients, mais surtout des Arsekers. Depuis la curée menée par feu le roi Siegtrie, ils comptent parmi les derniers représentants d'un peuple qu'ils ne connaissent qu'à travers les terribles légendes qui subsistent encore au Reycorax. Craints par la populace, les deux frères se sont forgés une destinée d'assassins hors du commun ; mais alors qu'un vent de révolte souffle sur les îles de l'ouest et que les insurgés lirans gagnent le continent, Irmine achève son dernier contrat dans le désarroi le plus total : le spectre qu'il vient de croiser dans la cité maudite de Tanterelle partage à s'y méprendre ses propres traits. Difficile de ne pas y voir de sinistre augure, d'autant plus lorsque chacune de leur manœuvre pour éclaircir ce mystère les pousse systématiquement dans les filets d'un insaisissable Arserker borgne. Une nouvelle tentative d'assassinat sur la princesse captive Kassis pousse cependant les frères hors de leur retraite : à contrecœur les voilà gardes du corps de la belle, et aux premières loges pour assister à la lutte des Liranders et des fidèles sujets de l'abominable roi Karmalys...
... et à défaut d'avoir de la fight et des bagarres où guerroient les plus nobles chevaliers du royaume, on s'amuse vachement bien à écouter Oliver Peru causer politique, complots, tentatives d'assassinat et autres fourberies bien sympathiques. Martyrs, c'est pas la High Fantasy des champs de batailles et des héros valeureux ; c'est plutôt les dessous (très) sales des petites manigances entre factions adverses - ceux qu'on lave sournoisement en famille à l'abri des regards indiscrets du roi. Et il faut dire que l'ambiance du Reycorax telle que nous l'écrit Oliver Peru s'y prête méchamment bien : du côté des îles du Couchant les Liranders goûtent peu à la sanglante Rey Ley de Karmalys et s'en vont lui mener un guérilla discrète mais efficace, tandis que sur le continent ce sont les sympathisants, opportunistes, traîtres et comploteurs qui se tirent discrètement dans les pattes ... et à ce petit jeu là, le roi Karmalys est sans doute le plus fort ! Bref la fourberie règne en maîtresse absolue sur le Reycorax, point de duel à l'épée au menu mais quantité de pelotes de laine bien sombres à démêler. C'est un monde qu'on se plaît à imaginer sans pour autant rêver d'aller s'y salir les pieds, on ne s'ennuie jamais et on suit avec plaisir Irmine et Helbrand, les deux assassins-parias au destin hors du commun.
Mais le royaume c'est avant tout le roi, et à son sujet oubliez le monarque bien noble des hauts récits de Fantasy pour dire bonjour à Karmalys, la bête monstrueuse de Martyrs. Un roi si gros que l'on ne pourrait imaginer s'il n'existait pas déjà, retors à souhait et prêt à toutes les bassesses pour éviter à la guerre de se frayer un chemin jusqu'à ce royaume dont il n'a jamais demandé la charge. Si ça implique d'assassiner certains chefs de clan gênants et d'entretenir dans l'ombre les vieilles rancunes meurtrières entre deux fringales nocturnes, pas de problème : Karmalys est l'homme de la situation - il a déjà les mains suintantes de gras, alors se les salir davantage, ça lui fait pas peur. Haïssable de l'intérieur, ignoble bête de l'extérieur, le roi du monde n'a rien pour lui et tout est fait pour nous le rendre viscéralement détestable... comme par exemple de soumettre la créature la plus pure et innocente du royaume à son bon vouloir - il est futé, le Peru ! Tout dans Martyrs est bourré de noirceur, le Reycorax comme ses sujets ont tous quelque chose à se reprocher et vivre le roman au côté de deux parias au sort pas très enviable nous fait nous aussi vivre le pire du royaume. La vie est très loin d'être tendre avec les Arserkers et ce n'est ni Irmine ni Helbrand qui vous feront dire le contraire. L'un est taiseux-ténébreux, l'autre charmeur à souhait : ce sont clairement pas des enfants de chœur mais on s'y attache mine de rien.
Un peu comme dans Druide avant lui, j'ai vachement bien goûté à la construction de Martyrs. Les frères assassins, le royaume au bord de la guerre civile, la demoiselle en détresse ... rien de neuf sous le soleil de la fantasy, sauf qu'Oliver Peru introduit ça par des chemins détournés hyper convaincants ! Tout débute par une historie de fantômes en pleine cité hantée de Tanterelle, par un mystérieux Arserker borgne aux multiples coups d'avance sur Irmine et Helbrand, pour finir en une magistrale introduction aux troubles qui guettent le Reycorax. Sur fond de politique et de monarchie en péril on se met à causer paranormal et personnage évanescent - un fil rouge inattendu mais qui fait toute la différence ! Quoi qu'ils fassent Irmine et Helbrand ne peuvent que suivre les traces du borgne sans jamais espérer le devancer, on se creuse les méninges avec eux à tenter de résoudre ce mystère dont toute la communauté arskerker parle et lorsque la chute arrive en fin de récit, on se dit que le second livre ne peut être que mo-nu-men-tal. Comme le dit la quatrième de couverture : « leur martyre ne fait que commencer ». ~ Aaaaah ça oui.
Allez, vraiment pour trouver de quoi redire et faire ma fine bouche, j'avoue avoir parfois trouvé l'écriture un peu brouillonne et la romance cliché - mais franchement quand vous avez un scénario comme celui de Martyrs qui vous tombe dessus, vous oubliez très vite ces petits tracas. Au début de ma lecture je pensais me lancer dans un diptyque, mais manifestement c'est une trilogie qu'Oliver Peru concocte. Y a plus qu'à trouver le bon moment pour passer au second livre et puis faire comme tous les autres lecteurs conquis : prendre mon mal en patience en attendant que le troisième volume en cours d'écriture pointe le bout de son nez.
Et tant qu'à rester dans le domaine du textile, j'en profite pour vous toucher deux mots au sujet de l'intrigue souvent cousue de fil blanc - si si, elle est bien ma transition ! Les révélations et twist finaux n'en sont pas vraiment pour qui sait lire entre les lignes, mais il n'empêche : c'est quand même bien pensé, bien mené et surtout super prenant !
Mais le royaume c'est avant tout le roi, et à son sujet oubliez le monarque bien noble des hauts récits de Fantasy pour dire bonjour à Karmalys, la bête monstrueuse de Martyrs. Un roi si gros que l'on ne pourrait imaginer s'il n'existait pas déjà, retors à souhait et prêt à toutes les bassesses pour éviter à la guerre de se frayer un chemin jusqu'à ce royaume dont il n'a jamais demandé la charge. Si ça implique d'assassiner certains chefs de clan gênants et d'entretenir dans l'ombre les vieilles rancunes meurtrières entre deux fringales nocturnes, pas de problème : Karmalys est l'homme de la situation - il a déjà les mains suintantes de gras, alors se les salir davantage, ça lui fait pas peur. Haïssable de l'intérieur, ignoble bête de l'extérieur, le roi du monde n'a rien pour lui et tout est fait pour nous le rendre viscéralement détestable... comme par exemple de soumettre la créature la plus pure et innocente du royaume à son bon vouloir - il est futé, le Peru ! Tout dans Martyrs est bourré de noirceur, le Reycorax comme ses sujets ont tous quelque chose à se reprocher et vivre le roman au côté de deux parias au sort pas très enviable nous fait nous aussi vivre le pire du royaume. La vie est très loin d'être tendre avec les Arserkers et ce n'est ni Irmine ni Helbrand qui vous feront dire le contraire. L'un est taiseux-ténébreux, l'autre charmeur à souhait : ce sont clairement pas des enfants de chœur mais on s'y attache mine de rien.
Bref Martyrs est un récit de Dark fantasy où personne n'est ni méchant ni gentil, à l'exception toutefois d'un ou deux protagonistes qui dénotent plutôt sévèrement et que j'ai hâte de voir se révéler dans le second livre, la belle et beaucoup trop innocente Kassis en tête de ma liste - nan, j'ai pas peur de balancer des noms !
Un peu comme dans Druide avant lui, j'ai vachement bien goûté à la construction de Martyrs. Les frères assassins, le royaume au bord de la guerre civile, la demoiselle en détresse ... rien de neuf sous le soleil de la fantasy, sauf qu'Oliver Peru introduit ça par des chemins détournés hyper convaincants ! Tout débute par une historie de fantômes en pleine cité hantée de Tanterelle, par un mystérieux Arserker borgne aux multiples coups d'avance sur Irmine et Helbrand, pour finir en une magistrale introduction aux troubles qui guettent le Reycorax. Sur fond de politique et de monarchie en péril on se met à causer paranormal et personnage évanescent - un fil rouge inattendu mais qui fait toute la différence ! Quoi qu'ils fassent Irmine et Helbrand ne peuvent que suivre les traces du borgne sans jamais espérer le devancer, on se creuse les méninges avec eux à tenter de résoudre ce mystère dont toute la communauté arskerker parle et lorsque la chute arrive en fin de récit, on se dit que le second livre ne peut être que mo-nu-men-tal. Comme le dit la quatrième de couverture : « leur martyre ne fait que commencer ». ~ Aaaaah ça oui.
Allez, vraiment pour trouver de quoi redire et faire ma fine bouche, j'avoue avoir parfois trouvé l'écriture un peu brouillonne et la romance cliché - mais franchement quand vous avez un scénario comme celui de Martyrs qui vous tombe dessus, vous oubliez très vite ces petits tracas. Au début de ma lecture je pensais me lancer dans un diptyque, mais manifestement c'est une trilogie qu'Oliver Peru concocte. Y a plus qu'à trouver le bon moment pour passer au second livre et puis faire comme tous les autres lecteurs conquis : prendre mon mal en patience en attendant que le troisième volume en cours d'écriture pointe le bout de son nez.
Note : 18/20
Date : 22 octobre 2019 - 26 octobre 2019
Je n'ai encore jamais lu d'Olivier Peru, mais celui-ci me tenterai bien pour commencer à me familiariser avec son univers et sa plume :) Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerAaaaah mais si tu ne connais pas encore tu peux aussi te lancer avec Druide - c'est un one-shot donc ça n'engage à rien si jamais ça ne plait pas :-) ! Surtout qu'il est super aussi.
SupprimerDruide et Martyrs sont dans ma wishlist depuis tellement longtemps, j'espère un jour les lire ^^ Et ton avis me rend méga impatiente de lire celui-ci ^^
RépondreSupprimerPeru est VRAIMENT un auteur à découvrir, et pas qu'en roman ! Il scénarise certains tomes de la série Elfes, Nains, Orcs & Gobelins etc. (et à ce qu'il parait c'est franchement sympa !) ^^
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