Auteur : Mo Hayder
Éditeur : Pocket
Genre : Thriller
Pages : 539 pages (grand format)
Résumé : Des chuchotis dans les ténèbres. Une cavalcade étouffée dans les couloirs. Des gémissements. Les nuits sont rudes et effrayantes à l'établissement psychiatrique haute sécurité de Beechway... Pour le personnel comme pour les patients. On murmure que le fantôme de « La Maude », la cruelle infirmière de tous leurs cauchemars, serait reparue. Hallucination collective ? Autosuggestion ? Lorsque des malades commencent à se mutiler et que des morts suspectes surviennent, l'infirmier en chef, AJ, décide d'alerter le commissaire Jack Caffery. La folie rôde, l'horreur est en marche et ne demande qu'à s'évader.
Ma chronique : Certains livres traînent depuis tellement longtemps dans ma bibliothèque que j'en oublie l'existence, et je vous cache pas que Fétiches est assurément l'un des plus beaux spécimens en la matière - j'ai un peu honte, okay. Ma phase thriller m'est passée en laissant derrière elle une PAL aussi glauque que bien garnie, et quoi de mieux que le Pumpkin Autumn Challenge et son menu « automne frissonnant » pour sortir quelques reliques ! Fétiches a donc été l'heureux élu - hôpital psychiatrique, poupées flippantes et naine tyrannique obligent - et malgré tout le rêve que ça vendait, cette lecture ç'a pas été la franche marrade espérée ~ c'était pourtant pas faute d'être enfin prête à en découdre avec Slappy de Chair de poule et sa digne engeance, ah ça nan !
L'hôpital psychiatrique de Beechway compte parmi l'un des plus renommés du Royaume-Uni. Nombre de patients y séjournent, certains ne font qu'y passer tandis que d'autres y prennent racine, et parmi le personnel hospitalier que tous voient défiler il est un interne qui fait l'unanimité : AJ - AJ le bon copain, AJ le bon médecin et surtout AJ qui tous les soirs voit ses effectifs diminuer. Et pour cause : depuis quelques mois une présence malsaine semble courir les couloirs de l'établissement, effrayant à chacun de ses macabres passages patients comme membres du personnel. Des cris, des disparitions, des bras mutilés, des yeux arrachés et toujours ce poids sur la poitrine : le spectre qu'on connaît tristement sous le nom de « La Maude » rôde, plus personne n'en doute. Directrice de Beechway, Mélanie est dépassée ... et ce d'autant plus lorsqu'il apparaît que les sinistres méfaits de La Maude ne doivent rien au hasard. Quand il comprend qu'une volonté malsaine joue avec personnel et pensionnés, AJ n'hésite plus et contacte l'agent Caffery.
Pendant que certains se plaisent à suivre scrupuleusement les parutions des auteurs et à les aborder dans l'ordre le plus strict, d'autres y vont à la barbare et commencent une saga policière par son sixième tome, et sans surprise je fais partie de ces terroristes littéraires. Sachez-le avant de craquer, Fétiches n'est pas un stand-alone à strictement parler. C'est le sixième volume d'une saga dédiée à l'agent Jack Caffery tout en muscles et caractère de misère - la base pour tout bon policier qu'une vie de carrière dans la lutte contre le crime a pas mal amoché. Le gars est bourru, plutôt cash et a pas peur de se salir les mains et cerner le personnage en un tome sur les sept actuellement parus n'a rien de compliqué - c'est même le principal reproche que je fais à Fétiches et à la série à laquelle il appartient. Ce tome aurait pu être le premier, le troisième ou le septième que ça m'aurait pas empêché de faire le tour de Caffery en vingt pages. Les zones d'ombre que dessine Mo Hayder ne m'ont suffi pas à entretenir le « mystère Caffery » ni donné l'envie d'en apprendre vraiment plus. On est sur le portrait habituel de l'écorché vif n'agissant pas toujours dans la légalité la plus totale, un certain fardeau sur la conscience et vas-y que je résous des enquêtes bien glauques grâce à mon instinct de chien fou. J'ai pas trouvé ça dépaysant et par rapport à un bon Thilliez - j'ai pas pu empêcher la comparaison, mille pardons ! - on est quand même sur un personnage globalement bien moins profond qu'un Franck Sharko, une Lucie Henebelle ou un Nicolas Beranger. ~ et oui, j'assume totalement ma fan-attitude.
Comme pour donner justement du corps au gaillard, un bon gros tiers du roman se centre sur une intrigue totalement indépendante de la problématique de La Maude. On y suit Caffery et une jeune recrue qui semble-t-il lui a tapé dans l’œil pour une série de dialogues à base de « allez dis-moi » et de « nan j'te dirai pas » un peu lassante pour qui déboule comme moi en plein milieu du jeu de quilles. Les adeptes ayant suivi Jack depuis ses débuts ont certainement mieux compris que moi ce qui se jouait là, je leur laisse donc l'affaire en main - moi je crois pas être la lectrice la mieux placée pour en juger. Disons seulement que ce « petit » écart prenait trop de place à mon goût.
Comme pour donner justement du corps au gaillard, un bon gros tiers du roman se centre sur une intrigue totalement indépendante de la problématique de La Maude. On y suit Caffery et une jeune recrue qui semble-t-il lui a tapé dans l’œil pour une série de dialogues à base de « allez dis-moi » et de « nan j'te dirai pas » un peu lassante pour qui déboule comme moi en plein milieu du jeu de quilles. Les adeptes ayant suivi Jack depuis ses débuts ont certainement mieux compris que moi ce qui se jouait là, je leur laisse donc l'affaire en main - moi je crois pas être la lectrice la mieux placée pour en juger. Disons seulement que ce « petit » écart prenait trop de place à mon goût.
Le bouquin démarre sacrément bien. Hôpital psychiatrique, ambiance bien anxiogène, patients qui déraillent et personnel qui fait pas le fier : il y a de quoi attendre avec impatience que les promesses de la quatrième de couverture se réalisent. La rumeur qu'on sent enfler dans les couloirs pastels de l'établissement fait d'autant plus froid dans le dos que tout le monde y adhère avec horreur et conviction, et le temps que la rationalité pointe le bout de son nez, on a droit à un récit bien gratiné. De spectre vengeur, poupées fétiches et succubes démoniaques on passe hélas assez rapidement et radicalement à une enquête classique avec ses suspects bien en chair. Il n'y a pas de piste mystique sérieusement étalée et décortiquée jusqu'au switch vers le rationnel, pas vraiment de transition vers le côté terre-à-terre de la force. On y saute allègrement pour plonger dans un thriller pas mauvais mais pas surprenant non plus et je vous avoue ne pas avoir été totalement captivée par ma lecture. Les chapitres sont excessivement courts et si j'apprécie les narrations multiples, l'un et l'autre n'ont pas fait bon ménage cette fois-ci : ça manquait d'urgence et d'oppression quand bien même j'avoue que la fin est inattendue - un sacré bon point !
Fétiches n'a pas été pour moi au top, mais clairement on n'est pas face à un flop non plus. J'aurais aimé voir le récit prendre une direction sans doute différente avec davantage de place laissée au surnaturel et à la flipette : les poupées bien glauques ça fout les chocottes à tout le monde et c'est dommage de pas avoir joué la carte avec plus d'assurance. J'ai cependant dans l'idée de retrouver Mo Hayder et Jack Caffery un de ces quatres avec le petit dernier de la série Caffery : Viscères - un titre pareil, forcément ça me vend du rêve ! J'attends pour ça ma prochaine soif de sang bien frais voire pourquoi pas la session prochaine du PAC... y a toujours de la place pour de l'hémoglobine !
Note : 14/20
Date : 24 septembre 2019 - 29 septembre 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire