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  • 4 août 2019

    Dragon Blood, tome 3 (fin) : l'empire des cendres d'Anthony Ryan - Chute des géants, barbecue stratosphérique

    Auteur : Anthony Ryan
    Éditeur : Bragelonne
    Genre : Fantasy
    Pages : 640 (grand format)

    Le résumé : La horde du drac-Argent trace un sillon sanglant à travers le monde, ne laissant derrière elle que des cendres fumantes. Des milliers d’innocents ont déjà succombé à son appétit de conquête et bien d’autres vont suivre. Seuls Claydon Torcreek et Lizanne Lethridge se dressent encore entre la fureur dévastatrice du drac et la fin de leur peuple. Avec l’aide d’alliés inattendus, il leur faut se tourner vers le passé et percer le mystère intemporel qui, seul, leur permettra d’inverser le cours du raz-de-marée mortel qui s’annonce...

    Ma chronique : Aujourd'hui, je suis joie totale. L'allégresse de celles et ceux qui viennent de terminer une saga d'enfer, je la partage moi aussi depuis quelques jours - depuis que j'ai refermé ce troisième et dernier tome de Dragon Blood et pouah, ça faisait un moment que je n'avais pas été autant absorbée par un roman. Joie totale comme je vous disais, car ce tome trois, c'est avant tout une lecture qui place la barre de la fantasy à un niveau stratosphérique auquel bon nombre de romans à venir devront faire face ... et pour rien au monde j'aimerais être dans leurs bottes. ~ ah ça non ! Pour une conclusion caliente et une aventure reptilienne corporatiste qui sent bon le roussi, c'est sur Dragon Blood qu'il faut miser - et un conseil n'hésitez surtout pas à mettre le paquet, Ryan vous le rendra bien ardemment, juré-craché !

    Le tout puissant Syndicat d'Archefer est tombé, victime de l'Argent et de sa horde d'âmes damnées. Gueules, Sinoples, Azurs et Altérés ont déferlé sur Port-Lestampe, Ferros et autres ports d'importance avant de mettre à genoux le géant corporatiste et de se détourner vers l'Empire Corvantin et le Mandinor. A présent menacée par un fléau dont chacun minimise l'horreur, chacune des factions étrangères poursuit la lutte qu'elle livre intestinement aux autres, ne laissant que peu de place au bon sens et à l'unité nécessaires pour faire face. Une menace et un égocentrisme que sont déterminés à balayer Lizanne Lethridge, Claydon Torcreek et le Capitaine Hilemore, soutenus par des alliés millénaires détenteurs de bien des réponses et porteurs de bien des maux. Et à n'en pas douter, c'est de réponses et de bravoure qu'il faudra s'armer pour défier finalement le drac Argent menaçant d'engloutir le monde.

    Un bail a passé depuis ma chronique du second tome de Dragon Blood. Un bail et une sacrée quantité d'encre virtuel qui font de chaque relecture de ce vieux billet une belle et grosse poilade - l'identité et la syntaxe du blog ont bien, bien, bien changé depuis, y a pas photo et que de rigolade à relire les vieux papiers ! J'ai donc peu causé avec vous de l'univers de cette saga, cet univers aux inspirations de génie, à l'allure de dingue et au caractère si bien trempé. Aujourd'hui, je fais mon mea culpa et j'envoie la sauce, et tout juste après avoir rédigé un article sur le Steampunk, discuter du monde de Dragon Blood ne pouvait pas mieux tomber. Je vous arrête tout de suite, point d'automates gentlemen douteux ni de bonne société anglaise au menu. Enfin, presque pas. Dragon Blood, c'est l'occasion pour Anthony Ryan de nous livrer un monde fait de Corporations, de Syndicats et de Conglomérats librement inspirés d'une certaine Compagnie des Indes anglaises très peu scrupuleuse et typique XVIIe-XVIIIe siècle. Le tout est bien capitaliste comme il faut et le profit le seul élémnt à motiver les magnats qui se disputent ressource sur ressource en hommes presque civilisés. Il y a des flotilles marchandes sillonnant des mers turquoises, des explorations en terres et sanctuaires inviolés, des combats navals entre gros bâtiments et petites frégates, et des contrats rédigés en pattes de mouche recto-verso à honorer par dizaines.  

    D'un point de vue purement graphique on se représente finalement un paysage et une société à la Pirates des Caraïbes, inspiration anglaise, dracs et fantasy en plus - mais hélas Johnny Depp en moins.

    Il y a aussi comme une odeur de poudre et de trop-cuit qui se dégage de chaque tome - et surtout de ce troisième, ah ça oui ! - la faute aux batteries de canons embarquées à bord du moindre vaisseau et aux dracs qui mènent la vie dure aux honnêtes marins et citoyens du Syndicat d'Archefer. Enfin honnêtes, c'est vite dit. Le Protectorat d'Archefer assoit son pouvoir écrasant grâce au commerce du sang de drac dont certains rares Hommes tirent des propriétés extraordinaires - pyrokinésie ou télékinésie, c'est au choix ! Oubliez donc tout de suite la bestiole mythique dans toute sa splendeur et dites bonjour au nouveau bétail de la fantasy qu'on moissonne à tour de bras, une canule dans la jugulaire - et au suivant ! Et ce produit les amis, c'est une vraie mine d'or mais surtout une source d'énergie sans pareille pour peu qu'on trouve les Sang-bénis pour l'exploiter. Le Steampunk a la vapeur, Dragon Blood le sang de drac et vas-y que la mécanique se développe tout autour avec l'aide d'inventeurs farfelus. Entre roues à aubes et hélices motorisées, c'est toute une panoplie militaire qui finit par voir le jour au fil de la lutte contre le drac Argent et avec elle les prémices d'une ère industrielle sans pareille sur fond de bonne société et de services secrets. 

    Napperons en dentelle, earl grey et poudre à canon : un charmant trio pour un univers mécanisé que je doute d'oublier un jour et dont les ports rappellent parfois la folie de docks londoniens.

    Et d'un point de vue mécanique, justement, ce troisième tome est une vraie pépite. Une mine d'inventions plus destructrices les une que les autres car nécessité fait loi, et l'occasion de mettre dracs et Hommes sur un pied pas loin de l'égalité. La guerre ne se fait plus qu'en mer ou sur la terre : elle gagne le ciel jusque là dominé par les dracs soumis à l'Argent et la narration prend un sacré coup de boost. Anthony Ryan savait impeccablement restituer un accrochage naval ; nul doute à présent que l'aéronautique ne lui pose de problème. Pas le temps de s'ennuyer entre les mésaventures d'un protagoniste à l'autre : les combats s'enchaînent et si à la longue c'est même un peu lassant, il y a suffisamment d'action et de suspens pour ne pas oser décrocher. L'évolution de ce dernier volume est hyper fluide, la mécanique bien huilée et surprise ! que de facilité à en suivre le filIl y a des pertes, du doux et de l'amer mais surtout beaucoup de rythme, d'aventures millénaires et quelques de réponses hélas timides.

    C'est que l'ambition du second tome m'avait vachement effrayée. Entre politique, services secrets, accords commerciaux, légendes, peuplades anciennes et bidouillages magiques, il y avait matière à devoir prendre des notes pour suivre l'affaire. Autant vous dire que j'avais peur de me casser les dents sur la suite. Mais finalement, nope : le drac Argent s'est tapé le sale boulot en éliminant quantité de protagonistes et de factions à coups de gueule et de dents, de sorte que ... baah, il ne reste plus que l'essentiel, le reste s'étant fait cramer la goule. Et c'est tellement plus sympa quand c'est simplifié ! Moins de prise de tête, plus de plaisir mais surtout la porte ouverte à une conclusion très satisfaisante qui clôt comme il faut cette belle saga. Le monde change et se refond après la chute des géants qui en avaient dessiné la carte, on sent une nouvelle ère succéder à ce conflit-barbecue grisant et c'est là tout ce que j'aime. L'un dans l'autre on est mille fois mieux lotis que lors de la conclusion de Blood Song du même auteur bien qu'il y ait encore matière à perfectionner l'affaire - les cristaux magiques dont on sait et ne comprend que dalle, on en parle s'il vous plaît ?

    Non, franchement, renouer avec cet univers inédit de fantasy arrosée d'un poil de mécanique steampunk fut un grand et un beau plaisir. Clôturer une saga supplémentaire aussi, je ne vous le cache pas - faire d'une pierre deux coups, le pied ! - même si terminer une aussi bonne et caliente que celle-ci, ça met presque la larme à l’œil. Je laisse derrière moi Jack Sans-Retour et Lutharon, Claydon Torcreek et la touffeur de la jungle arradsienne, le capitaine Hilemore et son vaisseau le Supérieur, Lizanne Lethridge et son infaillibilité et leur souhaite bon vent dans leur nouveau monde en devenir - un monde de dracs où la technologie moderne s'apprête à émerger pour le meilleur comme pour le pire. L'auteur est à suivre, la saga à lire tout comme sa grande soeur Blood Song. Allez-y les yeux fermés, y a plus qu'à !

    Note :  18/20

    Date :   25 juillet 2019 - 31 juillet 2019

    Chronique connexe : Dragon Blood, tome 2 - Attention c'est vieux et ça pique aux yeux !

    2 commentaires:

    1. Cette saga ne m'avait jamais attirée, mais la façon dont tu en parles donne très envie et va me pousser à m'y intéresser de près ! :)

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      1. N'hésite pas à lire d'autres chroniques, je crois savoir que tout le monde n'est pas tombé sous le charme. Personnellement ça "matche" beaucoup avec l'auteur et cette saga fut un vrai plaisir <3. J'espère que tu décideras de t'y arrêter un instant !

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