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  • 1 janv. 2019

    Pourquoi j'achète des livres d'occasion


    On a souvent cette image peu reluisante des livres d'occasion : pages poussiéreuses et jaunies, couvertures vieillottes et malmenées ou encore bas de pages baveux à force d'y avoir passé un doigt humecté de salive étrangère. 

    Je l'avoue volontiers, je comptais autrefois parmi les fervents défenseurs du neuf et les détracteurs de la seconde main. Je disais à qui voulait l'entendre que « Jamais, ô grand jamais je n'achèterai de livre d'occasion. Ils sentent mauvais, on ne sait pas où ils ont traîné et, de toute façon, j'ai de quoi me payer les neufs.» Autant vous dire qu'aujourd'hui je rigole bien - et avec indulgence - de ma bêtise ! 

    Allez, viens, que je t'explique pourquoi j'ai changé d'avis et, surtout, pourquoi c'est sympa d'acheter des livres d'occasion.

    ⤅ Ça fait du bien au port-monnaie

    L'argument le plus évident et le plus utilisé, j'en conviens, mais sans doute l'un des plus pertinents.

    Qu'on soit petit ou grand lecteur, les passages en caisse lors des razzias livresques picotent toujours un peu - et parfois même beaucoup. C'est qu'à environ sept euros le format poche et le manga, vingt cinq euro le grand format et quinze euro la bande dessinée classique, l'addition monte vite. J'ai d'ailleurs encore aujourd'hui en mémoire des achats plutôt salés pour des montants dépassant la centaine d'euros. Et cent euros, croyez-moi, quand on est une passionnée et qu'en plus on lit vite, on y est rapidement. 

    Le temps d'acheter deux bandes dessinées, deux mangas, une intégrale format poche et un grand format, le compte est bon.

    Ainsi donc, quand bien même cela me faisait mal de débourser autant, j'en venais finalement à me dire que, de toute façon, ces livres, j'arrivais à me les payer. Mais cet argent, n'aurais-je pas pu l'employer autrement ? N'aurais-je pas pu m'en servir pour mettre sur pied une sortie familiale, entre amis, entre amoureux ? N'aurais-je pas pu le garder de côté pour tous ces projets personnels qui me tiennent à cœur ? Bien sûr que si. 

    Acheter ses livres d'occasion, c'est s'offrir des moments pour plus tard. C'est ménager son budget pour se donner la possibilité d'en faire autre chose.

    ⤅ Ça sent le vieux parchemin et c'est moche que si vous ne faites pas attention à l'achat

    Quel que soit le site de vente de livres d'occasion sur lequel vous vous rendez, vous serez toujours renseignés sur l'état du livre que vous convoitez. Allant du simple «état acceptable» au plus recherché «comme neuf, à offrir», vous trouverez de tout. 
    Il ne tient qu'à vous d'être vigilant à l'état souhaité des livres lors du passage de votre commande.

    Vous vous en doutez cependant, l'état des livres influe sur leur prix ; mais il n'empêche, ce sera toujours moins cher que de les acheter en neuf. Et pour les adeptes du sniffage de livre comme moi, je vous rassure : oui, certains livres d'occasion sentent toujours le neuf ; et non, je n'en ai jamais reçu un sentant la mort. Des livres ayant vécu, oui, à l'odeur naturelle de vieux papier, mais rien de sale ni de rebutant - et le tout commandé en toute connaissance de cause.

    ⤅ Ça évite de s'en vouloir en cas de déception

    Qui n'a jamais craqué sur un livre qui, finalement, s'est avéré être un raté complet ? Un torchon total ? Une bouse ultime ? A titre personnel, ça m'arrive relativement souvent, et autant vous dire que quand je payais mes livres neufs à plein tarif, je m'en voulais pas mal. Et oui, dix, quinze, vingt euros envolés pour des cacahuètes, c'est douloureux.

    Avec des livres achetés d'occasion, le retour de flamme en cas de déception est nettement moins sévère !

    ⤅ Ça finance (parfois) des projets éco-citoyens

    Recyclivre, par exemple, s'engage à reverser directement dix pourcents de ses revenus à des associations et des programmes d'action de lutte contre l'illettrisme, en faveur de l'accès à la culture pour tous.  Mais outre l'activisme social, c'est aussi une forme d'activisme écologique que défend Recyclivre en compensant toutes ses émissions de gaz à effet de serre via le financement de projets de réduction de ces dernières.

    Aujourd'hui, à titre indicatif, c'est plus de 1.300.000€ qui ont été reversés aux divers associations. De quoi faire votre b.a tout en vous adonnant à votre passe-temps favori : la lecture !

    ⤅ C'est un geste écologique et économique fort

    «Achète, consomme, toujours plus, du neuf, du neuf à tout prix.»

    C'est la rengaine qu'on nous sert à tous, partout, depuis que nous sommes nés. A grands coups de slogans, de promotions, de matraquage publicitaire, on nous fait croire que le bonheur est à portée d'achat. Et le pire, c'est qu'on tombe dans le panneau !

    Ainsi vient forcément un moment où trop, c'est trop. Où l'envie de céder son argent à des multinationales et des grandes surfaces impersonnelles disparaît. Alors on devient un consommateur éclairé, ou du moins on essaye de l'être. On se questionne sur la nécessité d'acheter ceci, d'acheter cela. Et, clairement, il m'est apparu que je n'avais pas systématiquement besoin de livres neufs - quand bien même, nous sommes d'accord, ça fait toujours plaisir.

    Mais au-delà de ça, il y a évidemment le pur aspect écologique. Je vous passe les chiffres exacts mais sachez que la confection de pâte a papier est très gourmande en énergie, en eau et, évidemment, en bois - et non, tous les arbres n'ont pas la chance de provenir de forêts gérées durablement, quand bien même certaines maisons d'édition y apportent une attention particulière. Et tout ça sans faire mention des traitements blanchissants du papier à l'aide de produits chlorés. Autant vous dire qu'avec mon rythme d'une petite centaine de livres achetés par an, j'étais plutôt honteuse.

    Acheter ses livres d'occasion, c'est appeler à une gestion plus responsable de nos ressources.

    ⤅ Ça permet de trouver de trésors

    Les maisons d'édition ont bien souvent des raisons que la raison ignore. Combien de fois ne vous êtes-vous pas retrouvés face au drame de la saga plus éditée ? Face au roman que vous voulez à tout prix, mais qui malheureusement est en arrêt d'édition ? Dans ce cas, pas le choix : soit vous baissez les bras et demeurez bougon, frustré et insatisfait une bonne semaine, soit vous sautez le pas et regardez du côté du marché de l'occasion.

    C'est ainsi que des sagas disparues depuis belle lurette trônent dans ma bibliothèque à ma plus grande fierté, et je vous assure que pour rien au monde je ne les lâcherais. Surtout quand certaines vous parviennent dédicacées ... et oui, rien que ça !



    Une opportunité sans pareille de dénicher des petits bijoux introuvables ailleurs.

    ⤅ Ça a plus de charme que d'acheter sur Amazon

    Le moindre livre est aujourd’hui à portée de souris, et sur les plateformes telles qu'Amazon un achat est bouclé en trois à quatre clics à peine. La charme de la quête du livre idéal est rompu ; on est avide d'avoir, d'acheter tout de suite, là maintenant. Clic-clic-clic-clic. Le plaisir de la fouille et des trouvailles a disparu au profit de la précipitation et de la facilité.

    En ce qui le concerne le marché de l'occasion offre ceci de sympathique que ses stocks varient selon les arrivages quotidiens. Et ce plaisir de fouiner et de dénicher au jour le jour des romans que l'on avait oubliés, qu'on attendait simplement de voir réapparaître, ça n'a pas de prix. C'est infiniment plus drôle et magique, parce qu'on a cherché, parce qu'on a pris son temps et que finalement, ça y est, le livre est là dans nos mains.

    Prendre le temps de savourer chaque acquisition, un charme propre au marché de l'occasion.

    ⤅ Ça mérite toutefois quelques nuances

    Acheter ses livres d'occasion, oui, mais pas que...

    Je parlais plus haut d'être un consommateur éclairé - ou du moins d'essayer de l'être - et à ce titre j'aimerais ajouter quelques mots qui, ce coup-ci, ne sont pas destinés à vanter les mérites de la seconde main.

    En dépit de ce tout ce que je viens de vous dire, je n'oublie pas que derrière chaque livre se cache un auteur comptant sur les ventes de son bouquin. Je n'oublie pas que les grandes librairies impersonnelles et géants du net prennent à la gorge les libraires indépendants qui, eux, ont besoin de lecteurs passionnés et assidus pour poursuivre leur affaire. Je n'oublie pas, et je m'adapte en conséquence. Je ménage la chèvre et le chou. Je continue à acheter d'occasion tout comme je continue à acheter du neuf de temps à autres mais, quand je le fais, j'évite les grandes enseignes et la facilité d'Amazon. Je fais comme je peux, dans la mesure de mes possibilités.

    Je ne le cache donc pas : je suis loin d'avoir banni le neuf de ma vie, et à vrai dire je ne le souhaite pas. Les nouveauté des maisons d'édition m'intéressent et lorsque le dernier tome d'une saga que je suis paraît enfin, j'avoue ne pas avoir forcément la patience d'attendre qu'il débarque sur les plateformes d'occasion. Le neuf est un petit plaisir que je m'offre de temps à autres, une gourmandise de moi à moi, et je ne veux pas y renoncer.

    Finalement, il ne tient qu'à soi d'être lucide et raisonnable, et le plaisir suivra.

    Alors, vous êtes tentés ?

    1 commentaire:

    1. Avant j'achetais beaucoup d'occasion, mais depuis que je me suis mis à bloguer, j'ai aussi commencé à suivre les sorties des maisons d'édition, ce qui m'a donné des envies très précises, que je trouvais rarement, et du coup j'ai peu à peu arrêté malheureusement.

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