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  • 31 oct. 2018

    Locke and Key, tomes 1 à 6 (fin) de Joe Hill et Gabriel Rodriguez

    Scénariste : Joe Hill
    Dessinateur : Gabriel Rodriguez
    Éditeur : Hi Comics (2018)
    Genre : Fantastique, Horreur, Thriller

    Lus dans le cadre du « Pumpkin Autumn Challenge »

    Le résumé du tome un : Key House, un étrange manoir de la Nouvelle-Angleterre. Un manoir hanté, dont les portes peuvent transformer ceux qui osent les franchir. Après le meurtre brutal de leur père, Tyler, Bode et Kinsey découvrent leur nouvelle demeure, croyant y trouver le refuge dont ils ont besoin pour panser leurs plaies. Mais une ténébreuse créature les y attend pour ouvrir la plus terrifiante de toutes les portes.

    Ma chronique : Plus d'un an. C'est ce qu'il aura fallu pour que je me décide à me lancer dans la série de comics Locke and Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, récemment réédités chez Hi Comics - Dieu merci ! Les bandes dessinées n'étant clairement pas ma tasse de thé, c'est à tâtons et plutôt méfiante que j'ai débuté ma lecture ... pour changer d'attitude aussitôt. Locke and Key m'a envoûtée dès les premières planches et à l'heure qu'il est, le charme est toujours loin d'être rompu. Le sera-t-il seulement un jour ? J'en doute !

    La vie de Kinsey, Bode et Tyler Locke est en morceaux depuis que Sam Lesser, un lycéen perturbé, a assassiné leur père sous leurs yeux. Mais à présent que Sam est sous les verrous d'un centre de détention pour mineurs, la famille peut recouvrer un semblant de normalité et décide de suivre la dernière volonté de Rendell Locke : emménager au manoir familial Key House, situé  dans une petite ville du Massachusetts du nom de Lovecraft. Hélas le repos et l'occasion de faire leur deuil ne les y attendent pas. Le manoir recèle quantité de portes verrouillées aux pouvoirs étranges ; et si Bode, le benjamin, semble dénicher clé sur clé et se plaire à en jouer, il ne ressent pas moins une attirance malsaine pour le vieux puits du manoir... lui aussi verrouillé. La présence qui y veille cherche quelque chose - mais quoi ? Et quel rapport avec Sam Lesser sur qui elle exerce une influence maléfique ? Pour repousser le mal qui se fraie une nouvelle fois un chemin dans leur vie, Kinsey, Bode et Tyler devront surmonter les doutes, peurs, regrets et remords qui les assaillent depuis le décès de leur père. Un combat qu'ils devront mener à bien s'ils veulent vivre en paix, et vivre tout court.

    C'est un fait : je ne lis pratiquement jamais de bandes-dessinées. Non pas que le format me déplaise, mais parce qu'en général, comparé à un roman, le bilan temps de lecture/argent dépensé joue en la faveur de ce dernier. Il en faut donc beaucoup pour que je me lance dans une bande-dessinée. Et ça tombait bien, parce que Locke and Key, j'en avais beaucoup entendu parler ; en (très, très) bien. Une fois n'est pas coutume, je suis rapidement tombée d'accord avec les échos que j'avais eus. Locke and Key est une excellentissime série. Elle a du caractère, vous retourne dans tous les sens et joue avec vos nerfs fragiles six tomes durant.

    D'abord grâce à son scénario. Il faut l'avouer, avec Joe Hill maniant la plume, c'était gagné d'avance. C'est que la pomme n'est pas tombée bien loin de l'arbre, et le fils du grand King a de qui tenir. Impeccablement bouclée et maîtrisée du premier au dernier tome, l'intrigue de Locke and Key embarque le lecteur et le fait tantôt frissonner d'horreur et d'effroi, tantôt trembler de peine et d'incertitude - quand elle ne lui vole pas un éclat de rire par surprise, bien entendu ! A l'image des protagonistes imaginés par Joe Hill, tellement humains qu'on les penserait faits d'autre chose que d'encre et de papier, le lecteur passe par tous les états possibles et imaginables, les pires comme les meilleurs. Avec Kinsey, il vit la peur au ventre au point de vouloir la bannir à jamais ; avec Tyler, le voilà rongé de regrets, de colère et de remords ; tandis qu'avec Bode, c'est l'heureuse déconnexion de l'enfance qui parle. Et je ne fais ici mention que de la fratrie Locke, sans discuter des personnages qui s'articulent autour d'elle - il y aurait trop à en dire ! - apportant tous un sacré bagage et dont la fière et forte Jordan m'a décidément beaucoup émue. Mais ce qui est le plus à saluer, dans Locke and Key, ce n'est pas tant les protagonistes mais leur évolution. J'avais peur de les voir figés, prisonniers de leur vécu, mais dès le deuxième tome Joe Hill m'a détrompée. Dans l'adversité et sous les yeux du lecteur, chacun combat ses propres démons ... et sort vainqueur de l'affrontement. Une façon comme une autre de clamer haut et fort que quoiqu'il vous arrive, la vie continue.
    The show must go on, et Joe Hill l'a bien compris !

    Ensuite, grâce au style graphique de Gabriel Rodriguez, sanglant et percutant. Lui et Joe Hill se sont bien trouvés, c'est indéniable. L'image est à la mesure de l'intrigue, et inversement. Chacune apporte beaucoup à l'autre, et si j'ai un instant cru que l'aspect comic aurait du mal à passer auprès de moi, je me suis rapidement rendu compte que c'était tout l'inverse. Le charme de Locke and Key, c'est justement ce côté brut et sans concessions qu'offre le comic. Le lecteur n'est jamais épargné, aussi les âmes sensibles devraient-elles sans doute s'abstenir de parcourir cette saga. Ceci dit, si les illustrations sont au moins aussi sombres que le scénario, Gabriel Rodriguez ne verse pas dans la violence gratuite. Chaque scène à un sens, une signification, et c'est au lecteur de les leur donner. Ajoutez à cela une colorisation qui tranche avec la gravité du récit, et c'est le jackpot.

    Voilà donc une bien belle et frissonnante découverte, et un pari que je suis ravie d'avoir tenté ! Sans que je puisse expliquer qu'il n'en soit pas un, Locke and Key frôle le coup de cœur. Je vous la conseille très chaudement, si toutefois l'hémoglobine et le malfaisant ne vous font pas peur.


    Note : 19/20

    Date : 07 octobre 2018 - 25 octobre 2018

    1 commentaire:

    1. J'avais adoré cette série, très riche, dans ses thèmes et sa narration :)

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