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  • 14 oct. 2018

    La marque de Windfield de Ken Follett


    Auteur : Ken Follett
    Éditeur : Le livre de poche (1999)
    Genre : Roman historique
    Pages : 626 pages (format poche)

    Lu dans le cadre du « Pumpkin Autumn Challenge »

    Le résumé : En 1866, plusieurs élèves du collège de Windfield sont les témoins d'un accident au cours duquel un des leurs trouve la mort. Mais cette noyade est-elle vraiment un accident ? Les secrets qui entourent cet épisode vont marquer à jamais les destins d'Edward, riche héritier d'une grande banque, de Hugh, son cousin pauvre et réprouvé, de Micky Miranda, fils d'un richissime Sud-Américain. Autour d'eux, des dizaines d'autres figures s'agitent, dans cette société où les affaires de pouvoir et d'argent, de débauche et de famille, se mêlent inextricablement derrière une façade de respectabilité.

    Ma chronique :  Cela faisait un moment que je n'avais plus mis le nez dans un Ken Follett, et moi qui étais habituée à le lire dépeignant l'Angleterre du moyen-âge, me voilà à parcourir un récit prenant place en pleine aire victorienne. Une lecture plutôt inattendue de ma part, mais ô combien convaincante, agréable et maîtrisée malgré un schéma narratif répétitif chez l'auteur. De quoi me donner l'irrépressible envie de fourrer mon nez dans d'autres époques et dans d'autres Follett !

    La réputation du collège pour garçons Windfield n'est plus à faire. Chaque année, nombre de familles aristocrates anglaises et étrangères y pressent leurs enfants, certains que l'établissement leur ouvrira par la suite toutes les portes. Mais en 1866, un drame éclate. Peter Middleton, treize ans, se noie dans de mystérieuses circonstances. Et tandis que Hugh Pilaster entreprend de se questionner sur la mort de son ami - à laquelle, il en est certain, son cousin Edward Pilaster et son comparse Micky Miranda ne sont pas étrangers - voici qu'un drame plus personnel encore le frappe : à la suite d'un krach boursier plus tard connu comme le vendredi noir, son père Tobias Pilaster s'ôte la vie. Les interrogations de Hugh cèdent  alors leur place à l'incompréhension, à la tristesse, et à la volonté de faire ses preuves dans le monde de la finance. Mais bien que talentueux, il se heurte à la mauvaise volonté familiale. Brebis galeuse d'une famille renommée de banquiers dont Edward, bien qu'incapable notoire, est l'hériter, sa tante Augusta n'a de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues - et qu'en importent les conséquences. 

    Ken Follett n'a plus à faire ses preuves depuis longtemps. Prolifique, exact et compteur-né, ses romans historiques m'emportent systématiquement vers d'autres époques et d'autres lieux ; et si jamais je n'ai manqué un départ, le style de Follett y est pour beaucoup. A la lecture de ses romans, on pourrait presque le croire historien - voire même voyageur temporel, tant ses descriptions sont maîtrisées et riches en détails. Non pas le genre de détails qui alourdit, mais plutôt celui qui enrichit, qui intéresse et qui ouvre grand les portes de la curiosité. Dans Les piliers de la terre et Un monde sans fin, j'avais appris à bâtir des ponts et des cathédrales envers et contre tout, à voir clair dans le jeu d'une noblesse et d'un clergé corrompu ; mais dans La marque de Windfield, c’est le monde passionnant de la finance et des banquiers qui s'est ouvert à moi, avec son lot de requins et d'opportunistes. De quoi en apprendre davantage sur ces banques d'hier et d'aujourd'hui, et conscientiser chacun sur leurs dessous bien peu élégants.

    Toutefois, bien que le cocktail Follett fasse mouche à tous les coups (du moins sur moi), il n'en reste pas moins lassant à force de répétitions. Sur quatre romans lus de l'auteur, j'ai eu droit à quatre fois la même trame. Et quand bien même on dit souvent de ne pas changer une équipe qui gagne, un vent de renouveau ferait du bien. Outre le manichéisme flagrant à chaque récit (des protagonistes tout blancs ou tout noirs, mais jamais nuancés), la recette d'un bon Follett n'est pas bien complexe : 

    Prenez un secret, des méchants dont l'ambition pousse les gentils dans leurs ultimes retranchements, un amour impossible et, finalement, une révélation acculant les méchants face à leur secret ; et vous avez du Ken Follett. Ne reste plus qu'à choisir votre époque.

    Mais ce qui fait le force de l'auteur, ce n'est pas tant sa formule gagnante, mais les émotions violentes qu'il parvient à générer chez son lectorat - moi la première. Passant de l'amour à la haine, du mépris à la pitié, de la surprise à l'effroi, Follett fait vivre à ses lecteurs une volée d'embardées émotionnelles dont il ne se remettent pas toujours - ou bien difficilement. J'ai eu mal au cœur pour Hugh et sa tendre Maisie, ai haï Augusta avec lui, et ai tremblé face aux conséquences de l'ambition de Micky. En bref, quoi qu'il se passe, jamais on ne reste de marbre. La marque de Windfield n'est pas un roman qu'on lit, mais un roman que l'on vit. Et c'est pour cette raison que je continuerai à recommander l'auteur. Lire un Follett, c'est une façon de mieux comprendre le monde et ses rouages, mais aussi de vivre mille vies et mille émotions en un seul roman.


    Note : 17/20

    Date : 05 octobre 2018 - 11 octobre 2018


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