• Livres chroniqués
  • Coups de cœur
  • Acquisitions livresques
  • Tags et challenges
  • Autour du livre
  • 15 sept. 2018

    Les sœurs Carmines, tome 3 : Dolorine à l'école de Ariel Holzl

    Auteur : Ariel Holzl
    Éditeur : Mnémos (2018)
    Genre : Fantastique, Humour
    Pages : 272 pages (grand format)

    Lu dans le cadre du « Pumpkin Autumn Challenge »

    Le résuméL'école de la vie n'a point de vacances. Même quand on y meurt. Pour Dolorine Carmine, la rentrée des classes est une bonne occasion de se faire de nouveaux ennemis. Cependant, la fillette n'a pas trop l'habitude de parler avec les vivants. Les fantômes, en revanche... Dans le pensionnat bizarre où elle a atterri, les spectres manquent pourtant à l'appel. Ont-ils été chassés par les horreurs des environs ? À moins qu'ils ne travaillent au laboratoire de Miss Elizabeth, la nouvelle institutrice ? Personne ne semble avoir la réponse. Monsieur Nyx veut tout brûler. Mais Dolorine reste optimiste : en fouinant partout, elle finira bien par les retrouver ! Un peu de curiosité n'a jamais tué personne… si ? 


    Ma chronique : Quel plaisir ce fut de retrouver Les sœurs Carmines pour une dernière danse plutôt macabre, et ce en la compagnie de la petite Dolorine ! Dans la lignée directe de ses prédécesseurs mais sur un ton inédit, ce troisième tome vaut le détour, surtout en cas de coup de mou, et clôture parfaitement une saga sans faute.

    Dolorine, huit ans, est dans tout ses états. Dans le véhicule qui l'emmène au pensionnat de madame Boggartine, à deux pas de Grisaille, elle appréhende la rentrée scolaire. Sa première rentrée scolaire. Heureusement, la fillette peut compter sur les tendancieux précieux conseils de Monsieur Nyx pour se faire des ennemis amis ... bien en chair. Une première pour Dolorine à qui les fantômes ont toujours paru bien plus intéressants et sympathiques que les vivants - c'est qu'eux, au moins, ont la décence de vous faire clairement savoir leurs intentions de meurtre ! Pourtant, dans le pensionnat, nulle trace d'ectoplasmes, si ce n'est dans ces étranges tuyaux cuivrés menant au laboratoire de Miss Elizabeth, la nouvelle institutrice. Ni une ni deux, Dolorine mène l'enquête, secondée par un Monsieur Nyx étrangement silencieux. Lui qui n'a pas de nez flaire le mauvais coup tandis que Dolorine, accompagnée de camarades de méfiance confiance, se fait à la vie au pensionnat. Enfin, vie, c'est vite dit ...

    Qu'on se le dise, Ariel Holzl est définitivement un auteur à suivre. Sur trois romans publiés, il réussit l'exploit de charmer par trois fois son lectorat en même temps que de le faire rire aux éclats à grands coups de répliques et situations scandaleuses drôles. Avec Les Soeurs Carmines, le lecteur décomplexe, se rit de tout sans regrets ni remords. Un coup de frais plus que bienvenu dans un monde où l'époque du « rire de tout avec tout le monde » est révolue.

    Mais là où l'auteur impressionne réellement, c'est par sa capacité à varier le ton dans chaque volume tout en collant à un esprit général décalé, sarcastique et convaincant. Après Merryvère la poissarde et Tristabelle le bulldozer, Holzl fait entrer Dolorine en scène à grands renforts de gentillesse et d'innocence. Deux qualités qui, a priori, se marient mal avec l'esprit des Soeurs Carmines et de Grisaille ; mais qui fonctionnent pourtant à merveille. Le décalage entre la rudesse de la vie au pensionnat et la personnalité de Dolorine forme un tout évidemment drôle mais surtout touchant. A travers Dolorine, c'est l'enfance du lecteur qui refait surface, avec son lot d'inconscience et d'aventures, mais aussi de farces de plus ou moins mauvais goût. Et au pensionnant de madame Boggartine, le goût des farces est plutôt mortel. Bref, un véritable régal pour qui aime se mettre sous la dent du macabre à la sauce comédie, accompagnée d'un brin de nostalgie.

    « C'est triste à dire, mon journal, mais je crois bien que je vais devoir la tuer. Oui, parfaitement ! Dans les contes, c'est toujours comme ça que les héros se chargent des grands méchants. Heureusement que j'ai bien lu tous mes livres d'ailleurs, sinon j'aurais jamais pu deviner que la violence pouvait régler autant de problèmes d'un coup ! »

    Ceci dit, retrouver Dolorine dans ce troisième volume, c'est évidemment retrouver par la même occasion Monsieur Nyx. Doudou-chaussettes psychopathe, les conseils qu'il susurre à l'oreille de la fillette l'incitent au mieux au meurtre, et au pire au génocide. Protagoniste à part entière, je l'attendais de pied ferme et avais hâte de voir le sort que Holzl lui réservait. Il faut dire que dans les précédents tomes, l'auteur avait intrigué ses lecteurs avec ce doudou pelucheux peu commun. Malheureusement, plus d'un lecteur risque d'être déçu par le traitement qu'a réservé Ariel Holzl à Monsieur Nyx. Bien que les réponses pleuvent à son sujet, ce dernier se fait trop discret et il faut attendre la dernière dizaine de pages pour le voir prendre une réelle importance. En l'état, le voilà qui donne l'impression d'être un élément secondaire voir tertiaire du récit ; alors que le lecteur a lui plutôt envie de le voir sur le devant de la scène - ce qui finit par arriver, certes, mais bien trop tard.

    Enfin, Dolorine à l'école, c'est aussi l'occasion de renouer avec Merryvère et Tristabelle qui, soyons honnêtes, manqueront au public une fois ce dernier tome refermé. Par ailleurs, en termes de conclusion, Holzl fait mouche et surprend. Après des pages et des pages de rire, il parvient à mettre la larme à l’œil de ses lecteurs. Je n'en dirai pas plus, mais quelle claque ce fut que ces quelques lignes ! Je ne saurais que vous conseiller de vous lancer dans cette excellente trilogie si le Fantastique fraîchement décalé ne vous fait pas peur. Les sœurs Carmines est une excellente saga à la qualité constante, aux volumes et à l'univers de caractère et à l'humour poignardant poignant. Osez le pari, vous ne serez pas déçus !

    Note : 17/20

    Date : 07 septembre 2018 - 10 septembre 2018

    1 commentaire:

    1. J'ai adoré cette saga également :)
      C'est vrai qu'on pourrait regretter le peu de présence de M. Nyx, mais l'auteur avait d'autres choses à offrir et son apathie est justifiée dans le récit, et j'ai beaucoup aimé pour ma part en apprendre plus sur lui et ce qu'il est malgré tout :)

      RépondreSupprimer