Auteur : Terry Pratchett
Éditeur : Pocket (1997)
Genre : Fantasy, Humour
Le résumé du tome un : Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque est juché sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes posés sur une tortue. À Ankh-Morpork, l'une des villes du Disque-Monde, les habitants croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, avec son Bagage de bois magique circulant sur une myriade de petites jambes... Tellement inoffensif que le Praticien a chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la guilde des voleurs et celle des assassins. Car Deuxfleurs appartient à l'espèce la plus redoutable qui soit : c'est un touriste...
Ma chronique : Les deux premiers volumes de la saga du Disque-Monde sont mes premières lectures du Pumpkin Autumn Challenge (édition 2018), et autant vous dire qu'elles annoncent du lourd. Lues lors d'une semaine plutôt chargée, ces deux ovnis littéraires m'ont fait l'effet d'un courant d'air gai et frais, si bien que je regrette de ne pas avoir tenté l'expérience plus tôt ... et Dieu sait que j'en avais pourtant entendu parler, de Pratchett !
Dans une galaxie peut-être pas si lointaine, la grande tortue A'Tuin taille sa route à travers le cosmos. Sur son dos, quatre éléphants que l'on ne nomme pas, portant à même leurs larges épaules le Disque-Monde. Sur ce disque, des hommes plus ou moins civilisés, des sorciers plus ou moins futés, des dieux plus ou moins vénérés ; et un touriste : Deuxfleurs. Le premier du Disque, s'il vous plaît, qui débarque dans la très rustique et odorante cité d'Ankh-Morpok. Plutôt inoffensifs à vue de nez, Deuxfleurs et son Bagage (très) caractériel ne tardent pas à intriguer ceux dont les poches appellent de leur vœux les plus chers les espèces sonnantes et trébuchantes que le touriste sème à tour de bras... en même temps que le chaos le plus total. Or Deuxfleurs est précieux, aussi le Patriarche d'Ankh-Morpok attache-t-il à sa protection le presque-mage Rincevent sur lequel la Mort ne parvient pas à mettre la main (ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé !). Hélas, si Deuxfleurs, aidé par Rincevent, parvient à survivre à Ankh-Morpok, la cité, elle, ne lui survit pas. Quant à l'univers, le compte à rebours est lancé...
Parlons peu de ces deux premiers volumes du Disque-Monde, mais parlons-en bien. Peu, parce qu'en définitive, la magie de Terry Pratchett tient à peu de choses ; mais bien, parce que c'est cette simplicité qui fait de ces deux volumes de redoutables et enthousiasmantes lectures. Loin du sérieux que dégagent généralement les récits de Fantasy, Terry Pratchett se plaît à en prendre le contre-pied. Le farfelu est mis à l'honneur en toute maîtrise et selon un scénario intelligemment déjanté, si bien que parcourir ces deux volumes du Disque-Monde revient à prendre une bonne bouffée de rire, et, au passage, une belle claque littéraire.
Car oui, en plus d'écrire beaucoup (trente-cinq tomes au total, tout de même, et rien que pour le Disque-Monde), Pratchett écrit très bien. Il a l'esprit aiguisé de ceux qui se rient du monde et ne se gênent pas de le faire savoir, et le sens de l'humour nécessaire à faire passer le message. Chapeau d'ailleurs à Patrick Couton, son traducteur, pour l'excellentissime travail qu'il a fourni. Les jeux de mots, aussi indénombrables que tordants, rendent à la perfection et font rire aux éclats le lecteur, quand ce n'est pas la situation qui l'achève. A cet égard, tomber sur le Disque-Monde après une dure journée de travail n'a pas de prix, si ce n'est celui des joues endolories d'avoir trop sourit.
Attention toutefois : déguster du Terry Pratchett, c'est comme se lancer sur une boite de pralines. C'est bon, c'est fin, ça se mange sans faim/fin ... ou presque ; jusqu'à ce que l'indigestion guette et que l'estomac se révulse d'avoir abusé des bonnes choses. C'est donc au lecteur d'être vigilent et de stopper sa lecture du Disque-Monde lorsqu'il la sent arriver. Dans mon cas, le trop-plein est tombé en fin de second volume, aussi ne vais-je pas me lancer dans le troisième avant un petit moment. Comme on le dit souvent, les plus courtes sont les meilleures ; et il en va de même pour Pratchett, à déguster avec modération... mais à déguster tout de même !
Note : 16/20
Date : 01 septembre 2018 - 06 septembre 2018
20/20. ...😂
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