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  • 18 juil. 2018

    La Trilogie du Tearling, tomes 1 et 2 de Erika Johansen

    Auteur : Erika Johansen
    Éditeur : Le Livre de Poche (2017, 2018)
    Genre : Fantasy, Science-Fiction
    Pages : 589 et 687 pages

    Le résumé du tome un : Après la mort de sa mère la Reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde l’escorte de son repaire à la capitale, où elle doit reconquérir la place qui lui revient de droit. Kelsea ne s’est jamais sentie aussi peu capable de gouverner. Pourtant, les atrocités qu’elle découvre vont la pousser à commettre un acte d’une incroyable audace, qui jette tout le pays dans la tourmente. Long périple semé d’embûches, plein de bruit et de fureur, de trahisons et de combats… Pour Kelsea, l’épreuve ne fait que commencer.

    Ma chronique : Reine de cendres et Révolte de feu  sont les deux premiers volumes de la Trilogie du Tearling d'Erika Johansen. Originellement parus aux éditions JC Lattès sous des noms bien moins clinquants, force est de constater que ces deux nouveaux titres ont bien plus piqué ma curiosité - ça et la disponibilité du premier tome à un prix très attractif d'occasion. Pouvoir d'achat, quand tu nous tiens ! Après lecture de ces tomes riches en émotions pas toujours positives, il est clair que si ces bouquins ne révolutionnent pas le genre, il se lisent vite et plutôt bien. Ça ne casse pas trois pattes à un pauvre canard, mais ça se tient et se défend sans mal.

    A dix-neuf ans, Kelsea Raleigh ne connait du vaste monde que la chaumière dans laquelle elle a été élevée. Bien que destinée à monter sur le trône du Tearling, un pays modeste au voisin belliqueux, ses tuteurs refusent de lui apprendre ce qu'il advint de son royaume lors du règne de sa défunte mère, que Kelsea n'a d'ailleurs pas connue. Et tandis qu'un jour la Garde de la Reine débarque à la chaumière afin d'escorter Kelsea jusqu'au donjon de New London, celle-ci prend la pleine mesure de la tâche qui l'attend et des dangers qu'elle encourt. Car son oncle le Régent ne compte pas lui céder docilement la place ; et l'ombre de la Reine Rouge, dictatrice du royaume voisin, menace le Tearling. Mais si Kelsea entre soudainement dans la cour des grands, elle peut compter sur sa détermination et sur les deux étranges saphirs qu'elle porte afin de faire face. Car qu'elle le veuille ou non, le destin du Tearling est à présent entre ses mains.

    Y a pas à dire, plonger dans le Tearling pour faire la connaissance d'une héroïne au physique lambda, ça m'a parlé. Kelsea n'est ni mince, ni belle ; elle est ronde et quelconque et l'assume pleinement, et ça, laissez-moi vous dire que ça vaut de l'or dans un univers littéraire de bimbos refoulées trop belles pour être crédibles. Erika Johansen annonce le ton d'emblée : les clichés vont prendre cher, les codes vont être repensés et la gente féminine mise à l'honneur dans son plus simple appareil. Ça partait bien - trop bien peut-être pour continuer - mais hélas tout se vautre au bout de quelques centaines de pages. L'autrice n'a pas le cran de maintenir sa position jusqu'au bout et ne résiste pas à la tentation de faire de son héroïne une bombasse ultime d'un coup de baguette magique - c'était donc si simple que çaaaa ? Mince, si j'avais suuuu ! Tout s'écroule d'un grand coup qui ne fait que tomber encore plus bas ce genre de facilité déconcertante alors que de son coté Kelsea devient une Vraie Reine. Bah voyons, maintenant qu'elle est belle, forcément c'est une Vraie Reine.

    Ça c'est un message fort envoyé à la jeunesse, bravo.

    Heureusement qu'il y avait du bon gros positif à côté. Heu-reu-se-ment ! Sans aller jusqu'à dire, comme c'est mentionné sur la quatrième de couverture, que ce récit est à mi-chemin entre Game of Thrones et Pulp Fiction - sérieusement ?! Nan mais allô, on a bien lu le même livre ? - la Trilogie du Tearling est un récit très surprenant à mi-chemin de la Fantasy et de la Science-Fiction. Si si. Le lecteur pense débarquer dans un univers moyen-âgeux de pure Fantasy, et dès le premier chapitre bim !, il fait face à des éléments lui rappelant son propre monde : une ville et un contient respectivement nommés New London et New Europe, des références explicites aux Américains et aux Anglais, la mention d'une mystérieuse Traversée ; bref autant d'éléments qui surprennent et attisent la curiosité. Et dès le second volume, les réponses pleuvent sous forme de flash-backs saisissants qu'on vient parfois à préférer à la trame principale du récit, et qui apportent une touche de SF à un récit pourtant résolument axé Fantasy. Un mélange osé mais réussi, parfois un peu brouillon mais toujours surprenant.

    Côté style, sans pour autant faire preuve d'une recherche démesurée, il faut bien avouer que c'est élégant. La plume d'Erika Johansen est fluide et se lit vite et bien. Si on ne met que quelques jours à clôturer la lecture de Reine des cendres et Révolte de feu, c'est moins par réelle addiction que par simplicité de style. Ces deux volumes sont idéaux pour qui cherche une pause entre deux lectures un poil plus riches. Ça passe tout seul, comme une lettre à la poste, et ça fait plaisir. Style mis à part, la Trilogie du Tearling peut aussi compter sur une intrigue bien ficelée pour la tirer vers le haut. Il ne fait aucun doute que les amateurs de secrets de famille y trouveront leur bonheur ; quand bien même certaines facettes auraient mérité d'être traitées avec bien plus de profondeur

    Erika Johansen semble adepte du port des gros sabots. Souvent ça envoie dans le bon, parfois ça tape à côté. Et dans sa gestion de Kelsea, on est à côté de beaucoup.

    Bref, la Trilogie du Tearling est une saga divertissante dont la lecture passe toute seule et ravira de nombreux lecteurs. L'intrigue sympathique du récit est plaisant à suivre, mais rien de phénoménal. J'ai toutefois envie de connaître la suite, de savoir par quelle pirouette tout s’achèvera. La hâte de retrouver Kelsea n'est pas là, mais je saurai faire avec.
    Note : 14/20

    Date : 06 juillet 2018 - 13 juillet 2018

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