Auteur : Rainbow Rowell
Éditeur : Castelmore (2018)
Genre : Romance, Young Adult
Pages : 576 pages (format poche)
Le résumé : Cath ne vit que pour et par l’écriture. Elle est une fan inconditionnelle de la série de romans à succès Simon Snow… au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant la parution du dernier tome ! Elle vit dans une bulle qu’elle ne partage qu’avec Wren, sa soeur jumelle, loin de toute vie sociale.Pourtant, c’est désormais en solo qu’elle devra affronter le monde extérieur. Wren vient de lui annoncer l’impensable : cette année, à la fac, elles feront chambre à part. Cath saura-t-elle s’ouvrir aux autres et profiter de sa vie d’étudiante ? Et l’amour, dans tout ça ?
Ma chronique : Entre deux romans fantasy ou suite à un gros coup de beurk, j'aime miser sur un genre que je lis en général très peu et apprécie à petites doses : la romance. Aperçu au détour d'une librairie, c'est sur Fangirl, dont j'avais entendu beaucoup de bien, que je me suis décidée. Un bon choix de ma part, voilà qui est sûr, mais un roman qui ne casse certainement pas trois pattes à un canard non plus. Le coup de cœur de centaines de lecteurs n'a pas pris sur moi.
Cath et sa soeur jumelle Wren ont toujours tout partagé. Leur chambre, leurs états d'âmes, leurs vêtements et, surtout, leur passion pour Simon Snow, héros contemporain de la littérature jeunesse. Mais si Wren se contente d'adorer Simon Snow de loin, Cath, elle, s'y consacre à temps plein en rédigeant une fanfiction suivie par des milliers de lecteurs dans le monde. Plus qu'un passe-temps, Carry on, la fanfiction de Cath, est pour elle un réel projet qu'elle souhaite mener brillamment à son terme. Pourtant, entre les déconvenues universitaires, les rancœurs familiales, la peur de l'inconnu et le souhait de sa sœur de faire pour la première fois de leur vie chambre à part, Cath ne sait plus ou donner de la tête ; sans compter sur la gente masculine du campus. Débute alors pour Cath une année riche en émotions et durant laquelle l'adolescente laisse difficilement place à la jeune femme.
Dès que j'ai eu Fangirl en main, j'ai été surprise par son épaisseur. Plus de cinq-cent pages pour un roman ne payant pas de mine et à l'air plutôt léger, il faut dire que je ne m'y attendais pas. Et si au début j'ai eu peur que l'autrice ne s'étale et se répète trop (comme souvent dans ce type de récit), ça n'a finalement pas été le cas. L'intrigue est mignonne et se suit sans problème, à défaut d'être très originale. Du côté de la forme, le texte est fluide, riche en dialogues et le style peu complexe, ce qui permet de venir à bout de Fangirl sans le moindre effort ni accroc. Cependant, j'émets de sérieuses réserves quant à l'intégration d'extraits de Simon Snow et autres textes au récit. Que Cath en écrive une fanfiction, soit ; mais de là à venir en ponctuer le récit façon en veux-tu, en voilà, non. Ça n'apporte strictement rien au roman.
De plus, niveau fond, Rainbow Rowell ne m'a pas totalement convaincue. Fangirl est un récit traitant du passage délicat de l'adolescence à l'âge adulte, avec tout ce que cela implique de maturité, et c'est à travers le personnage de Cath que l'autrice a choisi de nous faire vivre ce parcours du combattant. Mais voilà, j'ai eu beau faire, le courant n'est pas passé. Avec Cath, le lecteur a droit à une énième jeune fille un peu paumée qui débarque à l'université. Timide, socialement handicapée et faisant preuve de bien peu de jugeote, il m'a semblé que Rainbow Rowell battait avec Cath des sentiers qui l'avaient déjà largement été. Sans parler de l'agacement pur et simple d'être de nouveau face à une jeune fille refusant de se prendre en main et de se secouer les puces.
De plus, niveau fond, Rainbow Rowell ne m'a pas totalement convaincue. Fangirl est un récit traitant du passage délicat de l'adolescence à l'âge adulte, avec tout ce que cela implique de maturité, et c'est à travers le personnage de Cath que l'autrice a choisi de nous faire vivre ce parcours du combattant. Mais voilà, j'ai eu beau faire, le courant n'est pas passé. Avec Cath, le lecteur a droit à une énième jeune fille un peu paumée qui débarque à l'université. Timide, socialement handicapée et faisant preuve de bien peu de jugeote, il m'a semblé que Rainbow Rowell battait avec Cath des sentiers qui l'avaient déjà largement été. Sans parler de l'agacement pur et simple d'être de nouveau face à une jeune fille refusant de se prendre en main et de se secouer les puces.
Et je vous assure qu'il y a de quoi être agacé, avec une héroïne qui passe une semaine à manger des barres protéinées dans sa chambre parce qu'elle a peur de demander où se trouve le réfectoire ; a pour plan de ne se faire aucun ami ; et rend une de ses fanfictions auprès de sa prof de littérature en espérant naïvement que ça passe (tu es à l’université, grande !).
En réalité, ce qui me chagrine le plus, c'est l'évolution très (très!) lente de Cath. Après cinq cent pages et malgré tout le soutien qui lui a été apporté, elle peine toujours à se montrer rationnelle et objective, et comprend trop tard à mon goût ce qui la guette si elle ne se donne qu'à la fanfiction et ne vit que pour cette dernière. Et puis tout ce background familial chaotique dont le roman aurait pu se passer ! Au gré des chapitres, le lecteur apprend que l'histoire familiale de Cath n'est pas des plus simples. Rancunière et blessée, elle se refuse à toute forme de contact avec sa mère, contrairement à sa soeur Wren. Une situation difficile et tendue, mais cependant prometteuse pour le lecteur... et que Rainbow Rowell n'exploite que dans le but de donner quelques coups de fouet au scénario et ne conclut pas. De quoi rester sur sa faim, à l'image de la conclusion générale du roman dont j'ai eu l'impression qu'il me manquait trois à quatre chapitres. Et manque de chance, l'évolution de Cath, c'est dans ces chapitres que je l'attendais !
Mais à côté de ces défauts, il faut reconnaître à Fangirl une romance doucereuse et des personnages attachants. Pas Cath non, mais ceux qui l'entourent et la tirent finalement du bourbier dans lequel elle s'enlise en toute conscience. Reagan est une colocataire haute en couleur et aux réparties piquantes, accueillante sous ses airs revêches, Lévi un bien-heureux avec le cœur sur la main, et Nick un partenaire d'écriture idéal qui aura tôt fait d'illuminer ses soirées. Une belle brochette de protagonistes gravitant autour de Cath et donnant, eux, de la personnalité et du charme au récit.
Ainsi, sans le côté Caliméro de Cath, j'aurais pu sans problème considérer Fangirl comme un roman feel-good... et l'aurais sans doute bien plus apprécié. Soyez donc vigilants, si les héroïnes adeptes de l'auto-apitoiement vous donnent des boutons, évitez Fangirl. Autrement, tentez le coup, il y a des chances que vous tombiez sous le charme.
Note : 14/20
Date : 26 juillet 2018 - 27 juillet 2018
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