Auteur : Victoria E. Scwhab
Éditeur : Lumen (2017, 2018)
Genres : Fantasy, Young Adult
Pages : respectivement 504 et 638 pages (grands formats)
Le
résumé du premier tome : Kell est le dernier des
magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d'un monde à l'autre. Des
mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l'âme. Le
nôtre est gris, sans magie d'aucune sorte. Celui de Kell, rouge – on y respire
le merveilleux à chaque bouffée d'air. Le troisième est blanc : là, les
sortilèges se font si rares qu'on s'y tranche la gorge pour une simple
incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l'a envahi quand la
magie a dévoré tout ce qui s'y trouvait, obligeant les trois autres à couper
tout lien avec lui. Depuis cette contagion, il est interdit de transporter
le moindre objet entre les univers. C'est malgré tout ce que Kell va prendre le
risque de faire, histoire de défier la famille royale qui l'a pourtant adopté
comme son fils, à commencer par le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait
par ailleurs sa vie sans hésiter. Mais, à force de jouer avec le feu, il finit
par commettre l'irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre
noire comme la nuit, qu'une jeune fille du nom de Lila décide, sur un coup de
tête, de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes, à
vrai dire – le compte à rebours est lancé.
Ma
chronique : Parfois, j'ai des envies livresques
soudaines. Sorties de nulle part, il m'est généralement difficile de leur
résister. Ce coup-ci, c'est un besoin irrépressible de lire du Young Adult qui
m'a saisie (ouais, ça arrive !). Et c'est donc tout naturellement vers la saga Shades of Magic de
V.E. Schwab, dont j'avais beaucoup entendu parler, que je me suis tournée. À raison,
car j'ai passé un moment pas dégueu.
S'il
n'y avait pas cet œil d'un noir profond attestant de son statut de
magicien du sang, Kell serait un jeune homme d'une vingtaine d'années comme les
autres. Ou presque. Adopté dès son plus jeune âge par la famille royale
d'Arnes, un royaume écarlate de magie pure, Kell use de ses pouvoirs rarissimes
afin de permettre à son suzerain de communiquer avec ses homologues des autres
mondes. Et des autres mondes, il y en a trois : le monde blanc que la magie
déserte un peu plus chaque jour ; le monde gris dont elle est absente ; et
le monde noir où la magie a jadis tout dévasté sur son passage. Depuis ce jour,
transporter des artefacts d'un monde à l'autre est assimilé à un acte de haute
trahison... ce qui n'empêche pas Kell de s'adonner à ce petit trafic avec
entrain. Mais un jour tout dérape. Le mage de sang se voit remettre contre son
gré un étrange paquet qu'il ramène sur un malentendu dans le monde gris... où
Lila Bard, une intrépide voleuse, lui vole l'artefact. Bon gré mal gré,
l'improbable duo devra alors tout tenter - même les actes les plus fous et les
plus désespérés - pour sauver leurs mondes en sursis.
Il
y a à la fois beaucoup et peu à dire au sujet des deux premiers volumes de Shades of Magic. Beaucoup parce que lorsque l'on apprécie un roman (ce qui est le cas ici) on a parfois envie d'en parler plus que nécessaire, presque à tort
et à travers. Et peu aussi, parce qu'en définitive il n'y a pas grand chose à redire de ces deux volumes, si ce n'est que leur simplicité est leur plus gros atout. Clairement, Shades of Magic n'est ni la saga la plus originale, ni la mieux écrite du genre. C'est classique, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais pfiou, c'est sympa à parcourir ! C'est simple, c'est frais, et sur le moment, j'en demandais pas plus.
Vous me l'auriez donné à lire une semaine plus tard, c'était foutu, j'aimais pas. Mais la lecture est question de timing et celui-là était parfait.
Premier bon point du bulletin, l'univers - ou plutôt le multivers. Sans nous mâcher le travail, V. E. Schwab nous introduit son monde avec beaucoup de pédagogie. Sans nous prendre pour des demeurés, elle nous accompagne dans la découverte des mondes gris, rouge, blanc et noir qu'elle a bâtis. L'occasion pour elle de planter efficacement le décor, contexte inclus, tout en s'assurant notre sympathie. Parce qu'il faut l'avouer, si parfois on apprécie d'être jetés sans ménagement dans le grand bain, il est parfois confortable et rassurant d'être pris par la main un instant et d'avancer petite brasse par petite brasse. Sans pression. La lecture qui détend par excellence.
Ensuite, l'intrigue. Pas bien dingue, mais suffisamment prenante et inattendue pour que ça marche. Bien qu'à première vue Shades of Magic ne fasse pas dans l'originalité ultime - un duo improbable amené à sauver le monde suite à la découverte d'un artefact maléfique, on a vu plus inédit - l'intrigue a le mérite de se révéler au fil des pages plus complexe qu'il n'y paraît. Elle se métamorphose au gré des chapitres et tient en haleine sans trop de problème, d'autant que les chapitres sont courts et le style fluide et digeste. Gros bémol cependant sur le second volume (Shades
of Shadows) pratiquement hors sujet vis-à-vis de l'intrigue principale.
Encore une victime du terrible syndrome du tome deux.
Côté
protagonistes, on a un peu de tout. Quoi que vous appréciez, vous trouverez votre bonheur. De mon côté je suis tombée sous le charme du charismatique capitaine Alucard Emery, mi-pirate mi-gentleman. Encore une fois, on est pas dans quelque chose de dingue, mais ça m'a suffit - on va mettre ça sur le compte des hormones. Ceci dit, ce que j'ai particulièrement apprécié côté personnages, c'est le vécu que l'auteure apporte mine de rien à chacun. Sans entrer dans des détails qui alourdissent le récit, elle développe ce qui doit l'être au moment où ça doit l'être. Attention toutefois, certains
clichés subsistent malgré tout. Soyez donc avertis : toute
sympathique que soit cette saga, vous n'échapperez pas à la traditionnelle
héroïne bornée et tête brûlée représentative de la Young Adult. Même avec un bon timing, ça, je peux pas passer à côté, ça me file des boutons.
Si l'heure s'y prête pour vous et que la Young Adult c'est votre came, n'attendez
pas et lancez vous dans Shades of Magic. Sinon, passez votre tour.
Ma note : 15/20
Date de lecture : 05 avril 2018 - 09 avril 2018
J'ai très envie de les lire ceux-là !!
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