Auteur : Brent Weeks
Éditeur : Bragelonne (2015)
Genres : Fantasy
Pages : 863 (format poche)
Cette chronique peut contenir des spoilers du tome un !
Le résumé : Chaque lumière dissimule un secret. Chaque secret porte en lui une révélation. Gavin Guile se meurt. Il croyait encore avoir cinq ans de répit avant de succomber au sort de tous les Prismes. En vérité, il lui reste à peine une année… À travers le monde, la magie des couleurs devient incontrôlable et menace de destruction les sept satrapies. Les anciens dieux reviennent à la vie, levant une implacable armée de spirites. L’unique salut pourrait se trouver du côté du frère renégat de Gavin. Celui dont il a volé la liberté il y a seize ans…
Ma chronique : A peine après avoir terminé le premier tome du Porteur de Lumière, je me promettais presque de ne pas attaquer le second trop rapidement. Non pas parce que je souhaitais ménager mon plaisir, mais plutôt parce qu'il me fallait reposer ma déception. Puis, au fil de certaines discussions et échanges, j'ai fini par trouver l'envie de me jeter dans ce deuxième volume sans trop attendre. Ce que j'ai donc fait ; une décision qui s'est soldée par un abandon.
Gavin Guile, haut seigneur Prisme, est au désespoir. Il a perdu le bleu ; il ne le voit plus, il ne le crée plus. Et Gavin le sait, l'étrange phénomène, synonyme pour lui de mort, ne s'arrêtera pas là. Dans l'année, les couleurs lui échapperont une à une, et leur perte le précipitera dans l'insignifiance. Mais alors que Gavin fait face à cet avenir incertain, le Prince des couleurs poursuit sa croisade contre la Chromerie. Il envahit et massacre, et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Surtout pas Liv qui, à son côté, se découvre une personnalité nouvelle. Heureusement, Gavin peut compter sur son bâtard, Kip Guile. Un atout qui pourrait bien faire toute la différence malgré les obstacles qui se dressent sur sa route.
Inutile de le cacher, Le Couteau aveuglant a été une grosse déception. Je ne suis même pas arrivée au bout de ma lecture, bien que je m'en sorte avec l'honorable mention de cinq cent pages lues sur presque neuf cent. Et une fois n'est pas coutume, je sais exactement ce qui m'a posé problème. Si vous avez lu ma chronique sur le tome un (par ici), vous savez que certains détails m'ont chiffonnée. Et bien apprêtez-vous à en entendre encore parler, car ils sont les seuls responsables de mon abandon.
Encore une fois et pendant près de neuf cent pages, il n'y en a que pour la magie, la magie et la magie. Certes, la trouvaille bluffante de Brent Weeks vaut la peine d'être exploitée, mais de là à en faire l'unique élément intelligemment développé de sa saga, non merci. Je ne veux pas d'un univers à une seule dimension qui se définit et se repose sur un élément unique. Or de l'empire des sept satrapies (si c'est bien là son nom, car j'ignore toujours au bout de deux tomes comment je suis censée le nommer), le lecteur n'apprend jamais rien si ce n'est que les couleurs y sont reines. Le background est pratiquement inexistant, et l'auteur donne immanquablement l'impression d'avoir sorti un monde entier préfabriqué d'un vulgaire chapeau magique. En bref, l'univers du Porteur de Lumière donne l'impression de n'exister qu'au présent.
Une fois, ça passe, deux fois, ça casse.
Encore une fois et pendant près de neuf cent pages, il n'y en a que pour la magie, la magie et la magie. Certes, la trouvaille bluffante de Brent Weeks vaut la peine d'être exploitée, mais de là à en faire l'unique élément intelligemment développé de sa saga, non merci. Je ne veux pas d'un univers à une seule dimension qui se définit et se repose sur un élément unique. Or de l'empire des sept satrapies (si c'est bien là son nom, car j'ignore toujours au bout de deux tomes comment je suis censée le nommer), le lecteur n'apprend jamais rien si ce n'est que les couleurs y sont reines. Le background est pratiquement inexistant, et l'auteur donne immanquablement l'impression d'avoir sorti un monde entier préfabriqué d'un vulgaire chapeau magique. En bref, l'univers du Porteur de Lumière donne l'impression de n'exister qu'au présent.
Je fais ici la distinction entre développement et développement intelligent. Car dire que l'auteur ne développe rien (magie mise à part) serait faire preuve de mauvaise foi. Paradoxalement bien plus riche que le premier volume, Weeks nous dévoile dans Le Couteau aveuglant une dimension politique considérable, il faut le reconnaître. Malheureusement, il le fait avec peu de pertinence. Des passages entiers pourraient être supprimés sans que cela n'altère le récit, preuve de leur inutilité et de leur seule capacité à égarer le lecteur, tout en donnant à l'auteur la satisfaction d'avoir écrit un pavé. A vouloir faussement donner de la profondeur à son récit, Brent Weeks a tapé des lieues à côté.
Cependant, il révèle ici de nouvelles facettes de ses protagonistes. Kip s'assume davantage et en devient presque sympathique ; l'éternelle assurance de Gavin s'effondre, le rendant simplement humain ; et Andros Guile, le père de Gavin, apporte une touche de charisme plus que bienvenue à tout ce beau monde. Car du charisme et du relief, ce livre en a bien besoin, vous l'avez compris, et ce n'est manifestement pas Liv qui les lui apportera. Ceci dit, bien que Gavin se montre globalement plus attachant, sa tendance à ne jamais rien révéler à personne m'a prodigieusement agacée. Brent Weeks a certes le sens du secret, mais il l'emploie fort mal : ses protagonistes perdent en crédibilité à force de ne jamais s'ouvrir à personne tandis que, sans ces silences agaçants, la saga se verrait réduite de moitié. De mon point de vue, les non-dits de chacun rallongent donc inutilement l'intrigue plutôt que de lui apporter une réelle plus-value.
Mais certains éléments valent la peine d'être salués, comme l'introduction du jeu des Neuf Rois que le lecteur devine important pour la suite. Hélas, toute intéressante que soit cette idée, elle se perd dans le fouillis général du récit.
Pour les curieux qui souhaiteraient lire d'autres avis que le mien, voici le lien vers une critique signée par l'équipe d'Elbakin.net, hélas aussi peu convaincue que moi.
Note : 11/20
Date : 16 avril 2018 - 22 avril 2018
Dommage, moi j'adore cette série :)
RépondreSupprimerEt je comprends que certains l'adorent ! :-) Mais il y a eu trop d'éléments auxquels je n'ai pas accrochés. Ceci dit ça ne veut pas dire que je laisse tomber Brent Weeks... j'ai hâte de voir ce qu'il écrira après cette saga ! Si ça me dit, je tenterai peut-être le coup ! :-)
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