Auteur :
Marion Chesney Beaton
Éditeur : Albin Michel (2016)
Genre : Humour, Policier
Pages : 319 pages (grand format)
Le résumé : Sur
un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux
délices d'une retraite anticipée dans un paisible village des Costwolds, où
elle ne tarde pas à s'ennuyer ferme. Afficher ses talents de cordon-bleu
au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire.
Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l'arbitre de la compétition
s'effondre et Agatha doit révéler l'amère vérité : elle a acheté la quiche
fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la
main à la pâte et démasquer elle-même l'assassin.
Ma
chronique : Comme tout bon lecteur qui se respecte, j'ai parfois
besoin d'un break. D'une lecture légère, sans aucune prise de tête et dans
laquelle me lancer les yeux fermés et les doigts de pieds en éventail. Dès le
premier coup d’œil, j'ai su que Agatha Raisin enquête : La quiche
fatale serait de ces romans-là. Et comme souvent avec ces derniers, en
parler sera rapide.
Au
terme d'une riche carrière dans les relations publiques, Agatha Raisin se
retire de Londres afin de profiter d'une retraite bien méritée à la campagne.
Elle emménage à Carsely, dans un cottage dont le charme n'a d'égal que son
côté rustique, et s'apprête à goûter à sa tranquillité nouvelle, rêve d'une
vie, lorsque la réalité la rattrape. Femme d'action, Agatha ne parvient pas à
se faire à sa nouvelle vie et, cerise sur le gâteau, l'accueil qui lui
réservent les villageois de Carsely est plutôt froid. Afin de se les mettre
dans la poche, elle décide de participer au grand concours annuel de
quiches du village (et de le gagner, bien sûr !). Mais lorsque Mr.
Cummings-Browne, juge plutôt partial dudit concours s'écroule après dégustation
d'une seconde part de la quiche d'Agatha, cette dernière n'a d'autre choix que
d'avouer l'inavouable : sa quiche n'est pas une préparation maison.
Immédiatement disculpée mais rouge de honte, Mrs. Raisin se sent dans
l'obligation d'éclaircir le mystère de la quiche fatale afin de restaurer son
image auprès des villageois. Une enquête qui ne sera pas du goût de tous ...
Difficile
de vous faire avaler que le choix de lire ce livre était le fruit d'une
intuition intime des plus profondes : titre et couverture annoncent d'entrée de
jeu un roman feel-good piqueté d'humour ; et une fois
n'est pas coutume, contenu et couverture sont en parfaite adéquation. L'écriture
est fluide, légère et rythmée tandis que l'auteure va droit à l'essentiel et ne
s'encombre de détails superflus. Les phrases sont courtes, le discours
direct. Et cette franchise paie : le lecteur se laisse happer sans trop de
difficultés dans le récit, sans pour autant se sentir l'obligation de s'y
impliquer émotionnellement. De quoi se divertir tranquillement, en somme.
Tout du long, M. C. Beaton se plait beaucoup à insister sur le caractère aigri, fort peu amène et aimable d'Agatha. Car c'est ce qui fait avant tout le charme de cette quinquagénaire ; cette froideur de façade et cette mine bougonne qu'on se plaît à apprécier. Quel dommage cependant que l'auteure insiste autant sur ce point ! Rapidement, la majorité des situations comiques du récit ne tournent plus qu'autour de cela, et alors l'ensemble peine à se renouveler. De cet humour à l'anglaise que je recherchais, je n'ai pas trouvé grand traces, même si certains passages font sourire.
Et quel dommage, encore, d'avoir une intrigue policière aussi répétitive et peu
surprenante ! Car côté crime, le lecteur sait d'entrée de jeu de quoi il en
retourne ; n'en déplaise à M. C. Beaton qui s'échine à faire
piétiner Agatha... au grand dam des lecteurs les plus avertis. Les
éléments neufs sont rares et, lorsque l'auteure nous gratifie enfin d'une bribe
d'information nouvelle, la déception est bien souvent au rendez-vous. Nulle
révélation palpitante, donc, ni enquête endiablée. On en vient presque à
s'interroger sur la pertinence de l'intitulé du roman. Ceci dit, il est
clair que la vocation première de ce roman n'est pas de faire frissonner
ni de surprendre, mais bien de détendre. Et à cet égard, il remplit
remarquablement bien sa mission.
Bien que prévisible et redondant, Agatha Raisin enquête : la quiche fatale se lit presque tout seul, et ce de façon plutôt agréable. Sur le moment, moi qui n'en demandais ni n'en attendais pas plus, j'ai été ravie. A lire en cas de gueule de bois livresque.
Note : 13/20
Date : 12 mars 2018 - 14 mars 2018
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