Auteur : Miles Cameron
Editeur : Bragelonne
Genre : Dark fantasy
Pages : 827 (grand format)
Résumé : Pour diriger une bande de mercenaires sans foi ni loi, mieux vaut réunir les atouts de la naissance, d'une adresse certaine à l'épée et d'une chance diabolique. Le Chevalier rouge a les trois, la jeunesse en plus, et il sait déjà en tirer profit. De retour en Alba après une campagne militaire lointaine, ses mercenaires sont recrutés pour défendre un couvent fortifié ayant fait l'objet de raids sanguinaires. Mais comme le Chevalier et ses hommes vont le découvrir sans tarder, ce contrat implique des pièges insoupçonnés, les entraînant de batailles en traquenards à l'orée d'une véritable guerre. dans laquelle le Chevalier lui-même a bien plus à perdre que prévu. Car celui qui envoie les créatures du Monde Sauvage décimer les humains pourrait bien connaître son secret le plus sombre.
Chronique : Lecteurs de l’Imaginaire, on ne panique pas ! Non, tata Choupaille n’est point morte - à moitié ensevelie sous les cartons de livres pas encore déballés, ça oui, mais les affaires reprennent enfin leur cours sur le blog … et ça fait un bien fou ! Terminer une briquasse que je traîne depuis plus d’un mois aussi (déménagement, travaux et brol administratif font jamais bon ménage avec la lecture), et le moins que je puisse dire c’est que pour une chronique de reprise, y a de la causette en perspective - ça tombe bien, ici on aime la causette ! Avec le recul, attaquer un tel bestiau juste avant un emménagement semble clairement pas être l’idée la plus lumineuse que j’ai jamais eue. Soyez donc pas trop atteints ni révoltés par cette chronique à contre-courant : ce livre que j’ai traîné comme un joli boulet tout du long est clairement pas arrivé au bon moment pour moi. Trève de belles paroles, le moment est venu d’entrer dans les ordres par la grande porte, un charismatique Capitaine pour leader le combat contre un Monde Sauvage prêt à prendre sa revanche et trucider tout sur son passage - et ça commence par des nonnes.
Des années ont passé depuis la dernière bataille opposant les troupes d’Alba à celles du terrible Monde Sauvage. Les paysans ont rejoint leur ferme, les marchands leur convoi, les chevaliers leur seigneur et les mercenaires le plus offrant pour quelques besognes sans importance. Mais la donne s’apprête à changer. L’abbesse de Lissen Carak vient d’engager la troupe du Chevalier Rouge pour renforcer la défense de la place forte menacée par les créatures de cauchemar qui s’en reviennent. A la tête de la centaine de mercenaires sans foi ni loi, le nobliau désabusé n’a guère le choix : il doit rivaliser d’ingéniosité, de culot et de bravoure afin de déjouer les plans du mage renégat d’en face étrangement déterminé à s’emparer de la forteresse mineure. Mais alors que la mêlée approche et que les remparts se parent de trébuchets, des pouvoirs incompris entrent en jeu, apportant leur lot de questions… pour le meilleur et pour le pire.
Et ça tombe plutôt bien, d‘ailleurs, parce que du meilleur et du pire, y en a dans Chevalier Rouge, premier tome d’une saga anglophone comptant pas moins de cinq tomes et quelques nouvelles en VO, pour seulement trois tomes traduits en VF - ah, Bragelonne et ses sagas incomplètes ! Pas la peine de se rouler P.L.S pour autant : penta ou trilogie, même combat, chaque tome est paraît-il parfaitement lisible indépendamment de ses petits copains - du moins n’y a-t-il pas de cliffhanger problématique de l’un à l’autre... sinon, je serai pas là pour vous en parler, j’aurais jamais commencé la bête ! Aussi malgré son arrêt éditorial en VF, la pseudo-trilogie Renégat a su trouver son public dans le monde de l’Imaginaire francophone, et ça se comprend, Gontran ! Avec Chevalier Rouge, on plonge dans un monde assez noir, pas tout à fait remis des horreurs passées mais où l'inconsciente soif de gloriole de certains chevaliers caparaçonnés fait passer les effrayantes incursions du Monde Sauvage pour des opportunités à rater sous aucun prétexte. L'atmosphère est lourde dans le royaume d’Alba mais beaucoup courent après les faits d’armes et les chansons qui vont avec ; certains flippent et d’autres beuglent de défi face aux irques, boguelins, trolls, vouivres et autres joyeusetés (non, l’auteur voulait manifestement pas appeler un chat un chat)... et au milieu de tout ce fatras, le Chevalier Rouge en personne veille et commande d’une main de fer - au propre comme au figuré.
D’abord parce qu’il est méchamment bien équipé, et toute sa troupe avec lui. On sent l’auteur hyper documenté sur la chose militaire au moyen-âge - la base pour un diplômé d’histoire médiévale, me direz-vous ! - et ça fait plaisir à lire. La baston est magnifiquement retranscrite, c'est réaliste si on oublie quelques broutilles magiques et surtout les détails vestimentaires sentent le vrai et la testostérone, armes et armures tout spécialement. Ensuite parce qu’en plus d’une belle cotte, le Capitaine a aussi tout ce qu’il faut pour leader les mécréants à son service : le charisme, le parler, la naissance, le potentiel magique, le passé tragique et le style badass - et je vous rassure, ça passe crème. A lui seul le Chevalier Rouge vaut huit cent pages d’un siège qui n’en finit pas, mais où toutefois on a eu l’intelligence de faire du réaliste plutôt que du sensationnel : les assiégés en très, très, très large minorité sont pas prêts à l’assaut ni équipés pour, ils ne peuvent donc que la jouer finaude pour espérer s’en sortir une toute petite victoire à la fois. Bref, on est loin de Légende de David Gemmell, et malgré certains passages carrément musclés, on joue ici davantage sur l’intellect que les biceps.
Ce qui passe moins, par contre, c’est l’abondance de monde autour du Chevalier. Le tome un de Renégat, c’est l’histoire d’un siège interminable, des assiégés qui grignotent une victoire par-ci, concrétisent une fourberie par-là, et des assiégeants monstrueux qui se pressent à leurs portes - à peu de choses près. Rien de très complexe, et rien qui justifie un bouquin aussi long avec autant d’intervenants, même s’il est bien écrit, sombre comme on aime et qu’on s’y croit à fond. Il n’y a pas de piste politique à creuser, pas de mystère à résoudre ni de gros complot à déjouer et huit cent pages d’assauts et de baston, je vous cache pas que ça fait long quand il y a rien pour aérer. Avec Miles Cameron le siège de Lissen Carak prend des dimensions colossales sans que je trouve ça franchement justifié : on multiplie les narrateurs à plus savoir où donner de la tête (surtout si comme moi vous galérez sur le roman pendant plus d’un mois), on virevolte de l’un à l’autre non-stop, on saupoudre d’une magie bien fichue mais qu’on n’explique jamais vraiment et paf ! on perd Choupaille sur le long terme. J’ai parfois posé le livre pour ne m’y replonger qu’une semaine plus tard : en l’absence d’intrigue particulière et vicieusement élaborée, reprendre la bête n’a jamais été très compliqué … allez savoir si c’est un bon ou un mauvais point - moi, je penche plutôt pour un mauvais.
Avec le recul, on sent que la finalité de ce premier tome c’était de rameuter les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment histoire de former la troupe hétéroclite de toute bonne saga fantasy qui se respecte. Et comme je l’ai déjà dit : huit cent pages d’un gigantesque placement, c’est long.
Enfin, si comme moi vous êtes du genre curieux à zieuter les chroniques avant de vous décider à sauter sur tel ou tel bouquin - et que vous avez déjà parcouru trois-quatre retours sur Chevalier Rouge - vous aurez remarqué que ça cause méchamment légendes arthuriennes là-dedans. A en lire certains, Renégat serait une réécriture très imaginative des légendes bretonnes - pas la peine de vous dire que pour le coup j’étais hyper chaude de découvrir la saga. Sauf que la réécriture, je l’ai trouvé vachement bien planquée quand même. Oui, il y a des grandes lignes qui trompent pas, j’avoue : un royaume nommé Alba (soit le petit nom gaélique de l’Ecosse, toi même tu sais), un mur au nord supposé protéger les terres au-delà des invasions du Monde Sauvage (c’est à dire les tribus pictes et autres copains) et enfin un pays voisin d'outre mer qui se la joue assez hautain : la Galle. D’autres références sont largement à portée, loin de moi l’idée de vous gâcher le plaisir, mais pour le reste à moins de maîtriser la chose arthurienne sur le bout des doigts et de creuser le roman à fond … c’est chaud. Si on m’avait rien dit, pas sûr que j’aurais fait le rapprochement, et en l’occurrence j’aurais peut-être aimé ne rien savoir : j’ai passé les trois cent premières pages à creuser, à tenter d’établir des liens inutiles et tout ça pour pas grand chose au final.
Il n’empêche, parcourir Chevalier Rouge a pas été une énorme galère, ç’a été un moment sympa, trop long sans doute, mais pas mal dans le genre crapules, bestioles et anti-héros plutôt gentils. Si j’avais vraiment passé un sale moment, je serais pas allée au bout - rien que ça, ça doit vous encourager à vous lancer, surtout si les sièges et les forteresses en détresse, c’est votre truc. Si par contre c’est plutôt Arthur et sa clique qui vous intéressent, il y a d’autres romans plus sympas pour faire le tour, avec moins de choses à détricoter. L’acharnée en moi donnera toutefois sa chance au second tome déjà présent dans ma PAL, mais pas tout de suite.
Date : 03 février 2020 - 15 mars 2020
Note : 15/20
Hmm, c'est une trop grosse brique à lire, et je ne pense pas que je réussirai à aller jusqu'au bout au vu de ce que tu dis sur l'intrigue. Tant pis pour moi o/
RépondreSupprimerBon retour sur la blogosphère, et bon courage pour la fin de ton emménagement, surtout en cette période :D
Merci beaucoup ! Pour l'instant c'est un peu compliqué puisque je n'ai toujours pas d'installateur dispo pour venir me connecter à internet ... je suis donc TRÈS discrète dans la section commentaires, mais ça me fait toujours SUPER plaisir de voir quand vous laissez un petit mot ! ^-^
SupprimerVoyons les choses positivement : en ne te lançant pas sur ce livre, c'est du temps gagné pour d'autres qui seront plu faits pour toi !
Il faudra quand même que je le lise un jour !
RépondreSupprimerIl existe en poche mais il est difficile à tenir en main, je pense ... rapport à sa taille :-D !
SupprimerEuh... Vu ce que tu en dis au niveau des longueurs et le nombre de pages, je passe mon chemin. Ha bah faudrait pas que t'arrive à ajouter un livre à ma WL à chaque fois non plu ! 😂
RépondreSupprimerSinon, je te souhaite un bon retour par ici et une bonne fin de déménagement (j'espère que ça va malgré les conditions un peu rudes :/)
Merci merci ! C'est un peu bizarre pour le moment, on avait des meubles qui devaient arriver, des installateurs qui devaient passer pour diverses petites choses ... et là c'est en stand-by. mais bon, je positivise : ça fait plus de temps pour lire, et ça je crache pas dessus :-D !
SupprimerJe suis un peu frustrée de toujours pas avoir l'internet à la maison, par contre ... le téléphone et la 4G ont leurs limites ^-^' !
Ca m'a l'air intéressant ^^ Je ne sais pas si je le lirais un jour, mais il a pas mal d'éléments qui le rendent tentant à mes yeux =) Merci pour cette découverte, bon retour sur la blogosphère et j'espère que ce déménagement/emménagement se passe bien malgré le confinement ^^
RépondreSupprimerC'est peut-être pas une priorité, mais je pense vraiment qu'il peut être sympa si on fait partie du bon public !
SupprimerRetour, c'est un grand mot puisque j'ai toujours aucun moyen de vraiment fureter sur la blogo ; mais bon, renouer avec les chroniques fait déjà beaucoup de bien ! L'avantage, c'est que quand je serai opérationnelle à 100%, je vais avoir plein plein plein d'articles à me mettre sous la dent ! :-D