• Livres chroniqués
  • Coups de cœur
  • Acquisitions livresques
  • Tags et challenges
  • Autour du livre
  • 14 déc. 2019

    Le vieil homme et la guerre, tome 1 de John Scalzi - Perry fait de la résistance !

    Auteur : John Scalzi
    Éditeur : Bragelonne
    Genre : Science-fiction
    Pages :  380 pages (format poche)


    Résumé : « J’ai fait deux choses le jour de mon soixante-quinzième anniversaire. Je suis allé sur la tombe de ma femme et je me suis engagé. » À soixante-quinze ans, l’âge minimum requis, John Perry n’est pas le seul à intégrer les Forces de défense coloniale, le seul ticket pour les étoiles, mais sans retour. Plus rien ne le retient sur Terre. Combien d’années de vie peut-il encore espérer ? En revanche, s’engager, c’est défendre la Terre, protéger l’expansion de l’humanité dans les étoiles, retrouver une seconde jeunesse et, à l’issue du service, obtenir le statut de colon sur une planète nouvelle. Sur Terre, nul ne sait ce qu’il advient de ces recrues à part qu’on leur promet une guerre sans merci contre la myriade d’espèces intelligentes qui se partagent un espace vital interstellaire beaucoup trop étroit. John Perry devient donc soldat. Avec son nouveau statut commencent les révélations, inimaginables.

    Ma chronique : Il parait que la vie appartient à ceux qui chroniquent tôt, et c'est le jour pas tout à fait levé sur ma petite Belgique que je débute ce bref mais très enthousiasmant retour sur une lecture que je me veux maintenant d'avoir constamment différée : Le vieil homme et la guerre de John Scalzi - le bouquin de SF militaire tout public ! Des chroniques à propos de ce récit, j'en lis à la pelle depuis que j'en ai entendu parler. Les attentes étaient grandes et le septuagénaire John Perry avait du souci à se faire, et pourtant le défi a été relevé haut la main. On n'est pas passé très loin du coup de cœur mais à défaut de l'atteindre j'ai atterri sur quantités de colonies présentes ou futures, avec à la clé un bon gros shot d'humanité bien placé. L'oncle Sam, c'est surfait : engagez vous dans les Forces de défense coloniale aux côtés de la recrue Perry !

    Depuis la mort de sa femme sept ans plus tôt, John Perry vivote au jour le jour un sourire aux lèvres mais l'âme en peine. Lorsque vient son septante-cinquième anniversaire, le veuf n'hésite pas une seconde et s'engage auprès des Forces de défense coloniale après un ultime recueillement sur la tombe de sa femme ; un aller simple pour les galaxies où l'Homme moderne s'est établi, sans espoir de retour sur Terre. Au cours de ce voyage à sens unique, John rencontre des vieux terriens désabusés de sa trempe et noue des liens solides alors que les FDC font de lui une machine à obéir et à tuer. Déployés à travers une quantité invraisemblable d'univers et de galaxies, Perry, sa légion et ses frères d'armes font face aux espèces aliens leur disputant les rares colonies vivables, à la perte des leurs et à cette nouvelle vie mouvementée qui ne fait que commencer. Deux ans à servir et ce sera la retraite et la chance de redébuter de rien, à moins que les FDC ne leur en demandent dix.

    Dix ans, pourtant, c'est pas grand chose à l'échelle d'une Terre qu'on devine bien plus vieille que celle qu'on connait. Sans donner de repère temporel ni s'embourber dans des dates et des siècles dont on peut finalement se passer, Scalzi projette Perry et sa clique dans un futur hypothétique insaisissable : on le visualise sans souci, on se persuade que pourquoi pas, ça peut tenir la route - et même pas besoin de savoir de quel millénaire on cause pour savourer la chose ! L'important c'est pas le temps qui a passé mais la façon dont la Terre a semble-t-il stagné sur place, petits et grands conflits incessants pour la tirer vers le bas et priver monsieur tout le monde des avancées traditionnelles de la SF. Au lieu de la planète à la technologique exacerbée façon Altered Carbon, le monde du Vieil homme et la guerre est à bout de souffle et la Terre la grande perdante de la course aux avancées futuristes. On y nait, on y vit et on y veillit sans aucune technologie miracle pour palier à la décrépitude des organismes et témoigner de ça dans un roman de SF où c'est plutôt à l'inverse qu'on s'attend d'habitude, c'est très fort.

    Les tracas de l'Homme du futur de Scalzi restent à peu de choses près les mêmes qu'aujourd'hui : on se questionne sur demain et sur ce corps limité qui finira par faire défaut, on étudie les possibilités et les échappatoires ... quitte à vendre son âme au plus offrant - et en termes d'offre, ce sont les FDC les plus généreuses !

    Dans la balance des Forces de défense coloniale, pourtant, l'humain ne pèse pas bien lourd. Toutes les avancées qu'on attendait sur Terre sont jalousement détenues, déployées et tues par les FDC qui les emploient à faire de leurs recrues septuagénaires de super-soldats - le minimum pour aller défier les hordes aliens qui se disputent les colonies humaines. Ça passe par un corps d'emprunt passablement rajeuni d'un demi-siècle, quelques ajouts génétiques, deux à trois boosts informatiques et adds-on top secrets brevetés comme jamais : de quoi transformer de la piétaille croulante en troupe d'élite en deux coups de cuiller à pot, sans grande place laissée à l'éthique dans l'affaire. Les membres des FDC multiplient les capacités invraisemblables alors que sur Terre on se meurt encore des complications d'une mauvaise grippe, et pour vous adapter à votre nouvelle condition de surhomme vous avez trois jours à tout casser - autant dire rien du tout vu le travail sur soi que demande un tel chamboulement ... et le retour fracassant d'hormones depuis si longtemps disparues de votre vie de vieillard. 

    Mais si d'après le pitch de la quatrième de couverture on se doute d'emblée de ce qui attend Perry, quand le gars décide de s'engager, il ignore lui tout ce qui va lui tomber dessus - le meilleur comme le moins bon. Les nouveaux liens qui se tissent, la seconde jeunesse, la courte crise identitaire, la montée au front, la perte d'amis proches : il faudra gérer tout ça en un peu moins de quatre cent pages et croyez-moi, c'est pas évident. Le vieil homme et la guerre a beau être un excellent représentant de la SF militaire, le côté humain n'est pas en reste et vole même la vedette aux piou-piou lasers, aux vaisseaux désintégrés dans le vide sidéral et aux coups de canons atomiques. L'humain est au centre du récit et les recrues des FDC à des lieues du stéréotype guerrier à la tête aussi creuse que les ogives qu'il balance. Chacun débarque dans sa légion avec septante-cinq ans d'existence dans les pattes, et accompagner au front des vieux de la vieille avec autant de bouteille, ça chamboule pas mal et ça émeut beaucoup. Un « club des sept » futuriste dans les tranchées d'une colonie lointaine, l'amitié et les marques d'affection qui se heurtent à la rudesse du front et des batailles spatiales, à la perte et à la mort : j'étais pas loin d'avoir la larmichette sincère à l’œil, et ça c'est franchement rare.

    Reste que malgré tout il faut trouer la racaille alien pour faire de la place à l'Homme, et fort de leurs troupes désabusées par une vie entière sur Terre, les FDC ne font pas dans la dentelle - et on le leur rend d'ailleurs très bien. De l'humain il y en a mais de la bonne grosse bataille aussi, et chance pour les adeptes à petites doses des combats de demain : l'équilibre entre les deux est parfait - SF militaire et humaniste à la Dominium Mundi en veux-tu, en voilà ! On échappe ainsi par la même occasion au piège de la vilaine espèce antagoniste sur laquelle on rejette tous les maux ; ici tous les peuples se valent et aucune étiquette n'est définitivement collée. Il faut de tout pour faire un multivers et ça tombe bien, sous ses airs modestes Le vieil homme et la guerre a de la diversité sous le coude et beaucoup à livrer - y a plus qu'à être réceptif. Au fil du récit l'humanité devient finalement un peuple comme les autres, ni pire ni meilleur, bataillant comme il peut pour se tailler une place dans l'immensité hostile d'un nombre incalculable d'univers ; et ça, ça calme les ardeurs.

    Sans savoir si je l'attaque dans la foulée, j'ai déjà commandé mon exemplaire du second tome des aventures des FDC : Les brigades fantômes. Indépendance des tomes oblige je sais déjà que je n'y trouverai pas Perry, mais j'ai dans l'espoir de croiser un ou deux visages familiers. Reste que Le vieil homme et la guerre m'a fait forte impression et que je vous le recommande très chaudement si vous cherchez une brève touche de SF pour vous remettre d'une lecture plus dense. Pas besoin d'être connaisseur dans le genre, ça se savoure sans prétention et ça fait du bien par où ça passe !


    Note :  18/20

    Date :   03 décembre 2019 - 08 décembre 2019

    6 commentaires:

    1. Ce n'est pas le titre qui m'attire le plus mais un auteur que j'ai très envie de découvrir !!

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. C'est sur qu'il en a écrit, des titres alléchants ! J'ai également entendu parler de la saga "L'interdépendance" qui me dit beaucoup, aussi. D'abord je savoure la suite du "Vieil homme et la guerre", ensuite j'avise :-D

        Supprimer
    2. Je ne suis pas une grande adepte de SF, mais si tu dis qu'il est abordable pour des néophytes je note ce titre dans ma wish-list. Le résumé est assez tentant, et ton avis positif me conforte dans l'idée de découvrir cet auteur :)

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. L'avantage c'est que si tu n'accroches pas, tu peux très bien en rester au premier tome sans souci ! ^-^

        Supprimer
    3. Vazy tu m'as hypée ! J'adore l'idée de base en plus :D

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Clairement on est sur de l'atypique, ouais :-D ! Tente ta chance, il est pas bien épais en plus !

        Supprimer