Auteur : Terry Pratchett
Éditeur : Pocket
Genre : Fantasy, Humour
Pages : 238 (format poche)
Le résumé : Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu'on égorge. Et non. Même les oiseaux n'y croient pas.
- Il a du cœur, fait son père adossé contre un muret.
– Dame, c'est le reste qui lui manque, répond l'oncle Hamesh.
Mais à la foire à l'embauche, la Mort le remarque et l'emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire la vie ; avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais... est-ce bien raisonnable ?
Ma chronique : Cinq mois après ma lecture du troisième tome des annales du Disque-Monde, il était plus que temps pour moi de retourner faire un tour de tortue astrale et d'éléphants cosmiques - un hobby occasionnel qu'on est très nombreux à partager, n'en doutez pas ! Un Disque-Monde encore plus déjanté que la fois d'avant, un brave garçon dégingandé tranchant à tout-va, la Mort qui pêche à la mouche et un certain Rincevent qui nous fait l'honneur d'une brève apparition : je sais pas vous mais moi, ce casting, il m'a vendu du rêve ! Accrochez-vous à la grande A'Tuin et venez apprendre à semer le chaos dans l'univers, on part en noviciat pour la Mort !
Une éternité de boulot derrière lui, une infinité d'âmes à faucher devant : du boulot, la Mort n'en manque pas et c'est bien là le problème. Un peu de temps pour lui et pour se refaire une santé, c'est tout ce qu'il demande et un apprenti auquel passer le flambeau, voilà qui lui paraît finalement être une solution satisfaisante. A la foire à l'embauche de Montmouton, Morty attend que le maître des pâté-en-croûtes se décide à l'emmener. Manque de chance, c'est la Mort qui l'embarque pour un noviciat peu commun. Savoir manier la faux est facultatif, monter un cheval de légende un plus et garder la tête froide face à la fille du patron une nécessité. Mais Morty, c'est un bon et il apprend vite. La Mort lui lâche peu à peu du leste et s'en va profiter de la vie pendant que Morty fauche à tout-va - ou presque. La princesse Kéli dans la fleur de l'âge, il ne peut se résoudre à l'arracher au Disque-monde. Manque de chance : le Disque-monde, lui, il est persuadé que la princesse est morte...
Si je m'étais attendue à ce que Mortimer soit le meilleur des quatre premiers tomes des Annales du Disque-Monde, j'aurais certainement pas attendu cinq mois pour me lancer - mais ça, c'est le jeu ma pauvre Lucette ! Car on a beau se dire qu'au bout de trois tomes, Pratchett, on connait, y a toujours moyen d'être surpris. La preuve : j'ai jamais autant ri en lisant qu'en la compagnie de la Mort et de celle de Mortimer. La faute au côté subtilement morbide et délicieux des personnages, je suppose, mais aussi aux répliques et réparties mortellement poilantes que Pratchett nous lance à la trogne. Difficile de ne pas éclater de rire en cours de route, et conseil de Choupaille : évitez de lire le bébé dans les transport en commun - à moins que vous n'appréciez qu'on vous prenne pour un dingue, s'entend. Bref vous avez saisi, même comparé à ses confrères, Mortimer est drôlement mortel et mortellement drôle, et si le Disque-monde m'en réserve d'autres comme celui-là, je signe de suite !
La Mort qui pêche à la mouche, de la liqueur jaune dans laquelle macèrent plusieurs frelons : ce quatrième tome c'est encore l'occasion d'expliquer certaines répliques nébuleuses de Naheulbeuk - quinze ans plus tard, j'ai eu droit à ma révélation ; merci Pratchett !
Servir du déjanté, c'est une chose ; le faire avec style, une toute autre histoire ; et bien ficeler le tout pour que le lectorat ne décroche pas à force de drôleries, un vrai défi - mais il l'a fait ! Un peu comme je l'avais déjà souligné avec le troisième tome, on sent qu'enfin le gag pour le gag se fait la malle (avec des jambes la malle, s'il vous plaît) et cède la place à une intrigue certes saugrenue mais accrocheuse. Ici c'est la trame de l'univers que Morty défonce à coup de clémence, et quand deux réalités coexistent, rien de bon ne ressort - surtout pas sur le Disque-Monde, surtout pas quand la Mort vit sa vie à bord d'un food-truck ! On a envie de savoir comment tout ce boxon s'achève et on file droit vers la fin du récit avec autant de curiosité que de crampes abdominales.
Bref si vous n'aviez pas encore compris, Pratchett, c'est de la bonne, et y a pas de mal à s'en enfiler un petit de temps en temps - que du contraire ! Je me garde Sourcellerie et le grand retour de Rincevent pour la fin d'année, et d'ici là j'espère que vous aurez tenté l'affaire !
Note : 16/20
Date : 28 août 2019 - 30 août 2019
Je n'ai toujours pas sauté le pas dans l'univers du Disque-Monde, pourtant ça me tente bien, surtout avec l'humour et l'imagination de l'auteur. Je pense que cette saga a tout pour me plaire. Surtout La Mort : avec ta chronique je sens que je peux l'adorer !
RépondreSupprimerD'après la réactions des copains du net, celui-ci est parmi les meilleurs - et l'avantage avec Pratchett et le Disque-Monde, c'est que si tu veux tu peux commencer par celui-ci, ça change pas grand chose :-D !
SupprimerJ'aimerais énormément me plonger dans l'univers de cet auteur, je suis de plus en plus curieuse :) Merci pour ce retour qui donne méga envie !
RépondreSupprimerEn cas de coup dur, un petit Pratchett et HOP, on a de nouveau le sourire ! Une vraie valeur sûre ^^ ! Un auteur en plus vers qui te tourner si un jour t'as pas le moral :-D
SupprimerOh qu'est ce que je me suis marrée avec ce volume ! J'aime beaucoup le personnage de la mort et par extension, j'ai aimé rencontrer sa fille bien vivante et Mortimer :)
RépondreSupprimerSans oublier Bigadin le cheval - TERRIBLE destrier :D
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