Auteur : Koethi Zan
Éditeur : Pocket (2017)
Genre : Thriller
Pages : 380 pages (format poche)
Le résumé :
Ne
pas sortir sans bombe lacrymo
Toujours
repérer les sorties
Toujours
avoir un plan de secours
Ne jamais
se retrouver coincée
Ne jamais
paniquer...
Et la règle n°1 : ne jamais monter dans la voiture d'un
inconnu. Elles avaient tout prévu. Rédiger une liste exhaustive des
dangers qui peuplent notre environnement. Établi tous les interdits. Pris
toutes les mesures de sécurité pour rendre leur monde plus sur. Aucun
imprévu ne devait plus pouvoir les surprendre. Elles ont enfreint la
première règle : elles ont pris un taxi. Dès lors, le cauchemar n'aura
plus de fin.
Ma
chronique : Cela faisait un moment que je voyais circuler La liste de nos interdits sur le net sans pour autant me laisser tenter.
Disons que le résumé ne me mettait pas franchement l'eau à la bouche. Je n'ai
donc pas acheté ce livre ; je l'ai reçu via ma Kube mensuelle. Kube, c'est une
boite littéraire fort sympathique qui vous envoie de quoi remplir votre
bibliothèque au gré de vos inspirations. En trois clics, vous renseignez votre
envie lecture, et l'équipe se charge de faire le reste (si tu es curieux, c'est
par ici que
ça se passe). Ce coup-ci, j'avais demandé à recevoir un thriller
psychologique surprenant, le genre de ceux dont on ne voit pas la fin venir. Un
livre à la Shutter Island et à la Puzzle.
Et voilà que je reçois ce roman.... d'abord dubitative quant à la pertinence du
choix du libraire ayant traité ma demande, je lui ai laissé sa chance. Et
j'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir.
Sarah
est une survivante. Dix ans plus tôt, elle a vécu l'enfer enchaînée au fond
d'une cave lugubre en compagnie de deux autres malheureuses jeunes femmes, et
le calvaire a duré des mois. Aujourd’hui, bien que Sarah n'ait plus que de
vagues souvenirs des sévices que lui a infligés Jack Derber, elle peine à
renouer avec une vie normale. Elle ne sort jamais de son petit appartement
new-yorkais, et tout écart au train-train du quotidien lui fait perdre les pédales.
Mais alors que Jim McCordy, l'agent fédéral ayant enquêté sur sa séquestration,
la prie de se rendre à une audience visant à contrer toute sortie anticipée de
Jack Derber, Sarah se décide à partir en quête de réponses : où se trouve
le corps de Jennifer, son amie elle aussi enlevée par le professeur de
psychologie mais dont la dépouille n'a jamais été retrouvée ? Qui est
réellement le professeur Derber : un fou ou un chercheur prêt à tout ? Pour
seuls indices, elle dispose de lettres que lui a adressées son ravisseur depuis
la prison. Ces réponses qu'elle cherche tant s'y trouvent, elle en est
persuadée. Mais d'autres jeunes femmes, ex-compagnes d'infortune, détiennent
certainement d'autres lettres... Pour comprendre, Sarah n'a pas le choix
; il lui faudra renouer avec ses vieux démons.
Arrêtons-nous
sur ce qui a d'emblée émoussé mon enthousiasme de lectrice : le genre dans
lequel s'inscrit ce roman (c'est le moment pour un petit coup de gueule, un
petit "pas content! pas content ! pas content !" envers le
libraire qui a traité ma commande Kube). J'avais pensé avoir été claire lors de
ma demande : j'étais à la recherche d'un thriller psychologique et, pour bien
me faire comprendre, j'avais volontairement fait une référence à
l'excellent Shutter Island, un incontournable dans le domaine. Dès
sa réception, je me suis questionnée sur le livre qui m'a été envoyé et, après
lecture, je peux affirmer que La liste de nos interdits n'est
pas un thriller psychologique. C'est un thriller, point barre. De mon point
de vue, à partir du moment où la menace qui pèse sur les protagonistes
s'incarne en une personne ou un groupe de personnes (souvent un psychopathe, un
tueur en série ou une organisation sectaire), alors on a affaire à un thriller
classique, comme il en existe de très bons. Mais lorsque cette menace
tient plutôt d'une atmosphère lourde, oppressante et indéfinissable et que
c'est avant tout au niveau de la psyché et de l'esprit humains que se joue
l'essentiel de l'intrigue (et de la chute !), alors, là, on peut parler de
thriller psychologique. Suivant cette définition, il est clair que La
liste de nos interdits est tout sauf du côté psychologique des
thrillers... n'en déplaise au libraire qui a choisi cet ouvrage, et qui a
certainement pensé que le poste de professeur de psychologie de Jack Derber
suffirait à faire de ce roman un thriller psychologique. Et bien, non.
Le
combat était donc déjà mal engagé, et ça ne s'est pas arrangé par la suite. Sur
le fond, l'idée même de l'intrigue n'est pas inintéressante : une victime en
mal de reconstruction qui tente de combattre le mal par le mal. Mais son
traitement laisse grandement à désirer : les différents éléments de
l'enquête que mène Sarah s'imbriquent très imparfaitement les uns aux autres,
au point que le lecteur se demande à de multiples reprises comment elle s'y
retrouve, elle, tant il est lui-même perdu. Les conclusions
abracadabrantes qu'elle tire sur base de maigres indices et de simples
insinuations sont légion et, à la longue, fatiguent le lecteur. A ce
titre, Sarah est donc une héroïne bien peu convaincante. On sent
clairement l'auteure tirer les ficelles derrière son personnage. Les
décisions prises, les pistes privilégiées, les intuitions soudaines, les
protagonistes secondaires qui racontent leur vie à de parfaits inconnus sans se
poser une seule question ... rien ne parait naturel, et l'ensemble en
devient brouillon et amateur.
Mais
Sarah et le mal que cause à travers elle Koethi Zan à l'intrigue ne sont pas
les seuls responsables du fiasco qu'a été La liste de nos interdits. Le pire, c'est prévisibilité
du roman. Dix pages. C'est tout ce qu'il m'aura fallu pour en deviner la
révélation finale, de son contenu à son contexte exacts. De quoi décevoir plus
d'un lecteur, et de quoi le faire à la fois rire et pester. Surtout quand il
est habitué aux révélations stupéfiantes, et encore plus s'il a demandé
explicitement (comme c'était mon cas) à avoir affaire à une fin renversante.
Avec le recul, je me demande presque comment ce roman a pu passer, chez Pocket, l'étape du comité de lecture. Ceci dit mon avis ne regarde que moi et, comme il est essentiel de le rappeler, chacun a ses propres goûts. Peut-être certains se laisseront-ils emporter là où je suis restée de marbre ; et peut-être adorerai-je des romans que d'autres détestent. En ce qui la concerne, Koethi Zan se passera de moi pour la suite ; je ne souhaite pas renouveler l'expérience.
Avec le recul, je me demande presque comment ce roman a pu passer, chez Pocket, l'étape du comité de lecture. Ceci dit mon avis ne regarde que moi et, comme il est essentiel de le rappeler, chacun a ses propres goûts. Peut-être certains se laisseront-ils emporter là où je suis restée de marbre ; et peut-être adorerai-je des romans que d'autres détestent. En ce qui la concerne, Koethi Zan se passera de moi pour la suite ; je ne souhaite pas renouveler l'expérience.
Note : 5/20
Date : 19 mars 2018 - 20 mars 2018
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