Auteur : Sarah J. Maas
Éditeur : La Martinière Jeunesse (2018)
Genres : Fantasy, Romance, Young Adult
Pages : 715 (grand format)
Le résumé : Feyre a survécu aux défis d'Amarantha. Elle est devenue une Fae,
créature immortelle, et a hérité de pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas. Mais
son cœur est resté celui d'une humaine, et elle ne peut effacer ce qu'elle a dû
commettre pour sauver Tamlin et la Cour du Printemps... Elle ne peut non
plus oublier qu'elle a conclu un marché avec Rhysand, le redoutable Grand
Seigneur de la Cour de la Nuit. Une semaine par mois, elle doit séjourner à ses
côtés, dans son palais. Et si elle est d'abord réticente, elle va découvrir
qu'il est loin d'être le Fae cruel et manipulateur qu'elle pensait connaître.
Et, à ses côtés, elle va apprendre à dompter ses pouvoirs d'immortelle. Et
douter de ce qu'elle ressent pour Tamlin... Mais au-delà de la Cour de la
Nuit, une menace se profile à l'horizon. Car les desseins du roi d'Hybern
pourrait bien ébranler tout le royaume des immortels.
Ma chronique : De bien des façons, Un palais d'épines et de roses
(alias ACOTAR, son acronyme anglophone) est une saga qui vaut la peine d'être
lue. Conquise par son premier volume, j'appréhendais autant que j'attendais
avec impatience la lecture du second. Verdict : un presque coup de cœur.
Trois mois ont
passé depuis que Feyre a triomphé d'Amarantha et libéré le peuple de Prythian
de son règne malfaisant. Tamlin et elle ont à présent regagné la Cour du
Printemps et Feyre tente tant bien que mal de se reconstruire. Seule. Car si
Tamlin partage sa couche et la couve parfois d'attentions particulières, il
fait mine d'ignorer ses traits qui se creusent et les cauchemars qui la
dévorent un peu plus chaque nuit. Sans réellement comprendre comment elle et
Tamlin en sont arrivés là, Feyre se retrouve captive d'un palais et d'homme
qu'elle a autrefois aimés, mais qui aujourd'hui l'oppressent, l'étouffent et la
détruisent. Et alors qu'elle en a grand besoin, Rhysand, Grand Seigneur de la
Cour de la Nuit, se montre à elle et demande à ce qu'elle honore le marché
qu'ils ont conclu Sous la Montagne. A la fois furieuse et soulagée, Feyre tient
sa parole et se rend à la Cour de la Nuit... où elle apprendra à connaître un
peuple et, surtout, un homme ... mais aussi les noirs desseins du Roi d'Hybern.
Ce qui frappe
d'entrée de jeu dans ce second tome, c'est la voie qu'a choisi d'emprunter
Sarah J. Maas. Après un premier volume dédié à l'amour que Feyre et Tamlin se
vouaient, difficile de ne pas se sentir confus voire décontenancé par les
événements des premiers chapitres, dépeignant un Tamlin abusif, colérique
et violent. De quoi briser net l'élan "et ils vécurent heureux jusqu'à
la fin de leurs jours" auquel le lecteur s'attend à la fin du premier
volume. Et j'aime ça, être bousculée. Avec le recul, je peux même dire que ça me plaît
beaucoup, surtout lorsque cela permet à l'intrigue de prendre son essor. Mais
sur le moment, ça s'est cependant avéré plus délicat. Car le temps de
voir clair dans le jeu de l'auteure, le lecteur peste, s'agace et
s'interroge... jusqu'à comprendre et se rire du tour qui lui a été joué.
Après lecture, je
me questionne cependant sur l'appartenance de ce roman (et de cette saga) au
genre Young Adult. En effet, au delà de son simple côté romance, Un palais de
colère et de brume (ACOMAF, d'après son nom anglais) est truffé de scènes
érotiques ... et voire même plus que cela. Le récit est imprégné d'une certaine
tension sexuelle qui subsiste de la première à la dernière page et qui, à mon
sens, le classe plutôt du côté de la littérature New Adult. Trouver
cette saga du côté des romans pour ados de sa librairie, c'est tout de même
assez moyen et peut-être pas des plus judicieux.
Mais côté romance,
justement, Sarah J. Maas sait ce qu'elle fait et où elle va. Conséquence
: le roman est truffé de scènes accrocheuses et il
devient très compliqué de le lâcher en cours de lecture. Si le
charme opère sur vous, vous êtes fichu et condamné à céder à Feyre et Rhysand
des heures entières de vos précieuses nuits. Certes, on n'est pas face à un
récit d'une grande originalité. On frôle d'ailleurs de près le classique
triangle amoureux pour s'en débarrasser très vite, et c'est tant mieux !
Mais restent malgré tout les grandes lignes directrices du genre : un
protagoniste masculin, beau, ténébreux et mystérieux, jouant avec les pieds
d'une jeune fille au caractère franc et bien trempé...
... et même un peu
trop bien trempé dans le cas de Feyre. Et c'est là la raison de mon
"presque coup de cœur" pour ce roman. J'ai dit plus tôt que je
doutais de l'appartenance d'ACOMAF à la Young Adult, et je resterai sur ma
position. Mais s'il y a bien un élément typique du genre qu'on retrouve ici,
c'est Feyre. L'héroïne de la Young Adult par excellence. Caractérielle,
égocentrique, impertinente voire insultante ... et j'en passe. Celle qui reçoit
beaucoup, et ne donne jamais en retour. Celle là-même qui exige de la
franchise, sans se montrer franche à son tour. De quoi agacer dès le
départ et jusqu'à la (presque) fin du roman. Heureusement, ACOMAF comporte
son lot de personnages attachants et intriguants... sans parler de Rhysand. La
crème de la crème.
Et enfin, parlons
de l'aspect fantastique, rondement mené. Sans être richement décrit et grâce à
la plume efficace de l'auteure, le monde dans lequel évoluent Feyre et
Rhysand semble accessible et familier au lecteur. Sarah J. Maas ne
s'encombre pas de descriptions fournies, et c'est son choix. En conséquence, le
lecteur est libre de se représenter les choses comme il souhaite les imaginer,
avec plus ou moins de féerie et de magie. Côté action, le charme opère
également. L'intrigue s'intègre parfaitement à la romance, et l'inverse est
vrai lui aussi. L'une ne passe pas à la trappe au profit de l'autre, ce
qui fait de ce récit une oeuvre équilibrée.
Vous l'aurez
compris, se lancer dans la saga Un palais d'épines et de roses, c'est sacrifier
plusieurs heures de sommeil au profit d'une aventure dynamique, grave et
sensuelle et qui, malgré certains lieux communs plus ou moins agaçants, sort
clairement du lot. L'attente du troisième volume s'annonce difficile.
Ma note : 16/20
Date de lecture : 17 février 2018 - 19 février 2018
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