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  • 9 juil. 2024

    La chronique de Bridgerton, tome 1 de Julia Quinn – lecture de l'incompréhension, retour de Choupaille la vengeresse

     

    Auteur  : Julia Quinn
    Editeur : J'ai lu
    Genre : Romance, romance historique
    Pages : 387 pages (format poche collector)

    Résumé : Très chers lecteurs, quelle saison ! Au rythme des bals et des réceptions, je vous ai narré le feuilleton haletant de la folle romance entre Mlle Daphné Bridgerton et Simon, le ténébreux duc de Hastings. Valses langoureuses, rebondissements cocasses et bagarres mémorables nous auront tenus en haleine jusqu'à l'épilogue d'un romantisme échevelé. Aurons-nous le temps de reprendre notre souffle ? Il est à craindre que non, car il se chuchote déjà dans Londres qu'Anthony, le frère de Daphné, serait décidé à convoler lui aussi. Hélas, l'élue a une soeur odieuse qui s'oppose catégoriquement à cette union en raison du passé libertin du vicomte. Cela nous promet bien des péripéties. Et comme il reste six Bridgerton à marier, votre dévouée chroniqueuse a de beaux jours devant elle. Ne perdez pas le fil, chers lecteurs, la saga ne fait que commencer !

    Mon avis : Cher ami lecteur, telle une héroïne vengeresse surgissant des flots rugissants de la blogosphère, me voici un an et demi après ma disparition brisant la barrière de la toile internet qui nous sépare, vous et moi. Les raisons de cette résurrection ? Une incompréhension totale, un AVC littéraire que je me dois de partager sans tarder avec qui voudra bien me lire.

    Le vie de parent n'épargne pas les lève-tards ; elle les épuise amoureusement et enterre sous les jouets, les panades maison et les mannes à linge les hobbies autrefois florissants qui aujourd'hui se résument à peau de chagrin. Quand elle a de l'énergie, votre oubliée chroniqueuse patine ; quand elle en manque et que la connexion internet campagnarde fait des siennes, elle sort un livre des tréfonds de sa bibliothèque ou (comble de l'outrage pour qui ne lit presque plus et possède des bibliothèque débordantes) commande un nouvel ouvrage selon les envies du moment. Et en bonne mondaine influençable, votre Choupaille nationale a bien entendu cédé à la tentation d'un livre d'un vert et d'un rose criards dont la bonne société littéraire fait grand cas : la Chronique des Bridgerton de Julia Quinn.

    Avons-nous besoin d'entretenir le suspens, ou y allons-nous franchement sur notre incompréhension totale du phénomène littéraire ?

    Telle une prétendante quelconque souffrant la comparaison d'une sœur aînée éblouissante, livre et série, si ils sortent du même moule et ont en commun le rudimentaire de leur trame, donnent cette impression, hélas, que la modiste n'a pu mettre en avant que les charmes de l'un, au détriment de l'autre. Voyez plutôt : la série est chatoyante, pleine d'esprit et d'une personnalité pimentée, elle explore quantité de sous intrigues rythmées et a créé un phénomène que nous ne sommes pas prêts d'oublier – qu'on aime ou non, nous ne pouvons nier qu'il existe un avant et un après Bridgerton sur la plateforme Netflix. Le roman, et je ne peux parler ici que sur le tome un, est en comparaison d'un monotone attristant, centré sur un couple de protagonistes fort peu profonds et aux échanges peu diversifiés. Il est évident que l'époque appelle à une certaine retenue dans les conversations de la haute société londonienne (nous n'allons tout de même pas nous rabaisser à discuter politique et montée affolante du RN, n'est ce pas ? – ces gens n'en valent guère la peine), mais les mondanités de plus de cent pages ont eu raison du peu d'indulgence qui restait à votre ex-chroniqueuse.

    Chers lecteurs, tenez-le vous pour dit : une ex-chroniqueuse qui ne lit plus que très rarement, c'est une lionne affamée en liberté dans la savane : sans pitié pour les proies. Et il faut croire que ce premier tome de Bridgerton était la bête boiteuse du troupeau.

    Nous regrettons une intrigue linéaire ne faisant donc intervenir qu'un nombre restreint de protagonistes, un axe narratif unique et un certain manque d'esprit dans des réparties qui auraient pu tomber plus juste ou percuter plus fort. Nous nous sommes lassée de la longue parade nuptiale de nos deux tourtereaux, chacun conscient dès le premier regard échangé de l'attrait exercé par l'autre. Peu de place pour l'incertitude dans cette histoire d'amour dont on sait dès le début qu'elle aboutira. En réalité, ma personne éprouve davantage de passion pour les romances à suspens, type ennemies-to-lovers souvent bien plus pimentées. Me voici donc rassurée par l'intrigue du second tome, que j'ai déjà en ma possession puisque la collection dont je dispose a édité en un volume les deux premiers tomes. Une lueur d'espoir dans la brume londonienne ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais lorsque le moment sera venu, votre dévouée ex-chroniqueuse sera fidèle au poste, prête à dégainer sa plume.

    Enfin, et pour clôturer cette chronique littéraire mondaine, j'aimerais souligner le manque de virulence et de charisme d'une autre chroniqueuse, autrement plus importante que ma personne, et dont la présence dans le roman qui nous occupe frôle finalement l'anecdotisme (ceci est un mot fait maison, vous ne le trouverez nulle part ailleurs) : j'ai nommé Lady Whistledown. Aurait-elle été absente de cette lecture que ç'eut été pareil. Son alter ego télévisuel, à contrario, porte haut les couleurs du cancan ; de quoi être profondément morose à la découverte de l'originale.

    Très chers amis lecteurs, en l'attente de ma lecture du volume consacré à l'aîné de la fraterie Bridgerton, je vous souhaite une saison estivale riche en ragots et lectures à scandales.


    Sincèrement vôtre,

    Lady de la Choupaille

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