Auteur : Maxime Chattam
Éditeur : Le livre de poche (2018)
Genre : Fantastique
Pages : 714 (format poche)
Le résumé : Traqués par l'empereur et par Entropia, Matt, Tobias, Ambre et les leurs doivent fuir et rallier des terres inconnues pour s'emparer du dernier Cœur de la Terre avant qu'il ne soit détruit. Mais le monde souterrain qu'ils découvrent ne grouille pas seulement de dangers. Il recèle d'incroyables révélations. La guerre est proche. Les sacrifices nécessaires. L'ultime course-poursuite est déclarée. Autre-Monde s'achève et livre enfin tous ses secrets.
Ma chronique : J'avançais vaille que vaille dans mes sagas, la fleur au fusil, quand le petit dernier d'Autre-Monde m'est tombé dessus. Hélas, c'était pas forcément des plus agréables. Rien à faire, j'ai eu beau essayer, je suis passée totalement à côté de ce septième tome. Lui par contre, il ne m'a pas loupée - tout comme ses copains du second cycle. Plus qu'une chronique de ce tome sept, c'est un retour à contre-courant du second volet d'Autre-Monde que je vous propose aujourd'hui. Et me concernant, c'est pas joli-joli. Allez, on embarque !
Malgré tous les sacrifices des Pans, Ambre n'est pas parvenue à absorber le second Cœur de la Terre à temps : Ggl l'a devancée de peu et assimilé la formidable quantité d'Energie Source qu'il contenait. Animés par l'énergie du désespoir, la rage au ventre, c'est vers l'Est que se tournent à présent Matt, Ambre, Tobias et leurs amis. Une destination où, d'après le Testament de Roche, se cache le dernier Cœur de la Terre - le seul espoir qui leur reste s'ils veulent en finir avec Ggl et Entropia. Mais Autre-Monde est tout sauf un long fleuve tranquille, et la route orientale semée d’embûches et de dangers. L'étau se resserre sur l'Alliance des Trois, l'urgence gronde et les réponses, elles, pleuvent enfin.
Avant d'en venir à ce qui m'a profondément déplu dans le second cycle d'Autre-Monde, j'aimerais prendre le temps de souligner les points qui m'ont enthousiasmée. Car oui, il y en a clairement une poignée qui m'a séduite - la plupart d'ailleurs dès le premier cycle. Premièrement, l'univers ; celui-là on ne peut pas passer à côté ! Faune, flore, Maxime Chattam a complètement remanié notre bonne vieille Terre. Il se l'est appropriée à la sauce Fantastique et jongle sans cesse entre l' « Avant Tempête », que le lecteur connait, et l' « Après Tempête », qui lui étonne et questionne. A travers sa saga, c'est un petit monde de possibles fantaisistes grouillant de bestioles en tous genres que Chattam décrit : c'est enivrant, exotiquement mortel et on y prend rapidement goût. Pour tout vous dire, au terme des trois premiers tomes d'Autre-Monde, j'étais conquise. Ensuite, bien que l'auteur nous livre beaucoup d'étrangetés, il cherche à leur donner un sens. Bon, je vous avoue que le côté abracadabrantesque de certaines explications m'a souvent tapé sur le système - on y reviendra d'ailleurs - mais au moins l'intention est là et dans l'ensemble, objectivement parlant, c'est se tient pas mal. Mention spéciale également aux références cachées, anagrammes et autres trésors qu'un lecteur actif s'amusera à débusquer tout en savourant le rythme soutenu du récit.
Hélas au delà, ce deuxième cycle c'est un peu le cycle du drame, pour ne pas dire du drama - et en terme de drama queen et de drama king (comprenez par-là les rois et reines de la dramatisation niaiseuse), l'Alliance des Trois et ses compagnons font fort. Du quatrième au septième tome et plus particulièrement dans ce dernier, c'est comme qui dirait la course à qui se sacrifiera le plus vite au service du bien commun. Je ne suis pas contre l'héroïsme judicieusement placé, surtout au sein d'un groupe aussi soudé que celui-ci, mais la main excessivement lourde de Maxime Chattam sur la chose finit par rendre ridicule le moindre acte de bravoure. A trop forcer sur la dose, Chattam fait de ses héros des victimes volontaires dégoulinant de bons sentiments ; et moi ça ne me met pas en appétit. D'autant que tout ça engendre un autre problème et pas le moindre : le manichéisme latent du cycle. Là où dans le premier volet les personnages étaient relativement nuancés (pas de beaucoup, mais quand même), on a droit dans les tomes quatre à sept à de belles teintes bien nettes. D'un côté, « les méchants qui sont très méchants parce qu'ils aiment être méchants et/ou qu'ils sont comme ça voilà c'est tout » et de l'autre « les gentils qui s'aiment les uns les autres et font des beaux discours sur l'amitié l'espoir et le don de soi ». Il y a bien deux-trois protagonistes légèrement plus nuancés que les autres, mais ça reste discret et jamais Chattam n'assume pleinement et jusqu'au bout leur dualité.
Par opposition à ces derniers, Matt et Ambre apparaissent dans ce deuxième cycle comme des personnages entiers - et quand je dis entiers, je veux dire antipathiques. Les adolescents des trois premiers volumes ont grandi et Maxime Chattam en a fait des êtres froids et distants. Vivre en Autre-Monde ce n'est pas Byzance tous les jours, d'accord, mais de là à devenir aussi plombant, non. Chattam a voulu jouer la carte de la gravité en donnant un coup de vieux très mal placé à Matt et Ambre, et c'est finalement la magie de la saga toute entière qui s'est écroulée. La formidable fable écologique introduite avec légèreté dans les trois premiers tomes devient alors un discours odieux et moralisateur. Question de forme plus que de fond, mais il n'empêche que ça irrite très fortement ; un peu à l'image d'Ambre qui poursuit dans son rôle de Miss Je-Sais-Tout et que l'absorption d'un second Cœur de la Terre ne bonifie pas.
En vous parlant des points forts d'Autre-Monde, j'ai salué la volonté de l'auteur à donner du sens à ses propos - ou, pour le dire plus platement, à expliquer tout ce boxon qu'est devenu la Terre après la Tempête. D'ailleurs, lors de ma lecture des trois premiers tomes, je me prosternais presque aux pieds de Chattam tant j'étais bluffée par son ingéniosité. Je sentais l'ensemble cohérent et réfléchi. Au terme de ce dernier tome, le second cycle d'Autre-Monde me fait l'effet d'un bolide douteux qu'on aurait bricolé à la va-vite à l'aide pièces détachées suspectes. Tome après tome, Maxime Chattam cherche à tout prix à placer de nouvelles inconnues qui ne faisaient clairement pas partie de l'équation initiale. En l'espace de quatre volumes, Autre-Monde se transforme en un méli-mélo inélégant d'idées nouvelles, en soi pas mauvaises mais intégrées très grossièrement en cours de route. Ça saute aux yeux et pour moi ces révélations n'ont vraiment pas été d'agréables découvertes - le récit n'en avait pas besoin. Quant aux trames narratives qui se répètent inlassablement de tome en tome, je préfère me passer de commentaire.
J'en ai fini avec cette chronique un peu sévère mais sincère, écrite avec le cœur et le dépit d'une lectrice qui voit un bon récit sombrer inexorablement. Vous l'aurez compris, je laisse à ses amateurs le second cycle d'Autre-Monde tandis que je garde en tête le premier, qui se suffisait largement à lui-même. Un beau gâchis.
Ma chronique : J'avançais vaille que vaille dans mes sagas, la fleur au fusil, quand le petit dernier d'Autre-Monde m'est tombé dessus. Hélas, c'était pas forcément des plus agréables. Rien à faire, j'ai eu beau essayer, je suis passée totalement à côté de ce septième tome. Lui par contre, il ne m'a pas loupée - tout comme ses copains du second cycle. Plus qu'une chronique de ce tome sept, c'est un retour à contre-courant du second volet d'Autre-Monde que je vous propose aujourd'hui. Et me concernant, c'est pas joli-joli. Allez, on embarque !
Malgré tous les sacrifices des Pans, Ambre n'est pas parvenue à absorber le second Cœur de la Terre à temps : Ggl l'a devancée de peu et assimilé la formidable quantité d'Energie Source qu'il contenait. Animés par l'énergie du désespoir, la rage au ventre, c'est vers l'Est que se tournent à présent Matt, Ambre, Tobias et leurs amis. Une destination où, d'après le Testament de Roche, se cache le dernier Cœur de la Terre - le seul espoir qui leur reste s'ils veulent en finir avec Ggl et Entropia. Mais Autre-Monde est tout sauf un long fleuve tranquille, et la route orientale semée d’embûches et de dangers. L'étau se resserre sur l'Alliance des Trois, l'urgence gronde et les réponses, elles, pleuvent enfin.
Avant d'en venir à ce qui m'a profondément déplu dans le second cycle d'Autre-Monde, j'aimerais prendre le temps de souligner les points qui m'ont enthousiasmée. Car oui, il y en a clairement une poignée qui m'a séduite - la plupart d'ailleurs dès le premier cycle. Premièrement, l'univers ; celui-là on ne peut pas passer à côté ! Faune, flore, Maxime Chattam a complètement remanié notre bonne vieille Terre. Il se l'est appropriée à la sauce Fantastique et jongle sans cesse entre l' « Avant Tempête », que le lecteur connait, et l' « Après Tempête », qui lui étonne et questionne. A travers sa saga, c'est un petit monde de possibles fantaisistes grouillant de bestioles en tous genres que Chattam décrit : c'est enivrant, exotiquement mortel et on y prend rapidement goût. Pour tout vous dire, au terme des trois premiers tomes d'Autre-Monde, j'étais conquise. Ensuite, bien que l'auteur nous livre beaucoup d'étrangetés, il cherche à leur donner un sens. Bon, je vous avoue que le côté abracadabrantesque de certaines explications m'a souvent tapé sur le système - on y reviendra d'ailleurs - mais au moins l'intention est là et dans l'ensemble, objectivement parlant, c'est se tient pas mal. Mention spéciale également aux références cachées, anagrammes et autres trésors qu'un lecteur actif s'amusera à débusquer tout en savourant le rythme soutenu du récit.
Merci les gars d'avoir été là, sans quoi j'aurais décroché dès la fin du quatrième tome !
Hélas au delà, ce deuxième cycle c'est un peu le cycle du drame, pour ne pas dire du drama - et en terme de drama queen et de drama king (comprenez par-là les rois et reines de la dramatisation niaiseuse), l'Alliance des Trois et ses compagnons font fort. Du quatrième au septième tome et plus particulièrement dans ce dernier, c'est comme qui dirait la course à qui se sacrifiera le plus vite au service du bien commun. Je ne suis pas contre l'héroïsme judicieusement placé, surtout au sein d'un groupe aussi soudé que celui-ci, mais la main excessivement lourde de Maxime Chattam sur la chose finit par rendre ridicule le moindre acte de bravoure. A trop forcer sur la dose, Chattam fait de ses héros des victimes volontaires dégoulinant de bons sentiments ; et moi ça ne me met pas en appétit. D'autant que tout ça engendre un autre problème et pas le moindre : le manichéisme latent du cycle. Là où dans le premier volet les personnages étaient relativement nuancés (pas de beaucoup, mais quand même), on a droit dans les tomes quatre à sept à de belles teintes bien nettes. D'un côté, « les méchants qui sont très méchants parce qu'ils aiment être méchants et/ou qu'ils sont comme ça voilà c'est tout » et de l'autre « les gentils qui s'aiment les uns les autres et font des beaux discours sur l'amitié l'espoir et le don de soi ». Il y a bien deux-trois protagonistes légèrement plus nuancés que les autres, mais ça reste discret et jamais Chattam n'assume pleinement et jusqu'au bout leur dualité.
Par opposition à ces derniers, Matt et Ambre apparaissent dans ce deuxième cycle comme des personnages entiers - et quand je dis entiers, je veux dire antipathiques. Les adolescents des trois premiers volumes ont grandi et Maxime Chattam en a fait des êtres froids et distants. Vivre en Autre-Monde ce n'est pas Byzance tous les jours, d'accord, mais de là à devenir aussi plombant, non. Chattam a voulu jouer la carte de la gravité en donnant un coup de vieux très mal placé à Matt et Ambre, et c'est finalement la magie de la saga toute entière qui s'est écroulée. La formidable fable écologique introduite avec légèreté dans les trois premiers tomes devient alors un discours odieux et moralisateur. Question de forme plus que de fond, mais il n'empêche que ça irrite très fortement ; un peu à l'image d'Ambre qui poursuit dans son rôle de Miss Je-Sais-Tout et que l'absorption d'un second Cœur de la Terre ne bonifie pas.
Concernant Tobias, je n'ai rien à vous dire. Chattam le laisse royalement en plan et tout ce que je retiendrai de lui c'est la réplique fort pertinente qu'il sort en fin de septième tome au sujet d'Ambre : « Elle est parfois agaçante à tout savoir, non ? ». Hallelujah !
En vous parlant des points forts d'Autre-Monde, j'ai salué la volonté de l'auteur à donner du sens à ses propos - ou, pour le dire plus platement, à expliquer tout ce boxon qu'est devenu la Terre après la Tempête. D'ailleurs, lors de ma lecture des trois premiers tomes, je me prosternais presque aux pieds de Chattam tant j'étais bluffée par son ingéniosité. Je sentais l'ensemble cohérent et réfléchi. Au terme de ce dernier tome, le second cycle d'Autre-Monde me fait l'effet d'un bolide douteux qu'on aurait bricolé à la va-vite à l'aide pièces détachées suspectes. Tome après tome, Maxime Chattam cherche à tout prix à placer de nouvelles inconnues qui ne faisaient clairement pas partie de l'équation initiale. En l'espace de quatre volumes, Autre-Monde se transforme en un méli-mélo inélégant d'idées nouvelles, en soi pas mauvaises mais intégrées très grossièrement en cours de route. Ça saute aux yeux et pour moi ces révélations n'ont vraiment pas été d'agréables découvertes - le récit n'en avait pas besoin. Quant aux trames narratives qui se répètent inlassablement de tome en tome, je préfère me passer de commentaire.
J'en ai fini avec cette chronique un peu sévère mais sincère, écrite avec le cœur et le dépit d'une lectrice qui voit un bon récit sombrer inexorablement. Vous l'aurez compris, je laisse à ses amateurs le second cycle d'Autre-Monde tandis que je garde en tête le premier, qui se suffisait largement à lui-même. Un beau gâchis.
Note : 10/20
Date : 23 janvier 2019 - 28 janvier 2019
Telleeement d'accord !! A l'époque j'avais adoré le début de cette saga, surtout les décors, la faune, la flore. Mais ensuite ça n'a pas suffit. Le message de base est bon mais c'est vraiment trop moralisateur, trop grossier. J'ai lu les 100 dernières pages en diagonales tellement j'en pouvais plus. Un personnage ne m'a jamais insupporté comme Ambre, elle sait tout parce qu'en plus d'être incroyablement belle, elle est incroyablement intelligente, tout le monde boit ses paroles sans jamais les remettre en question...bref, totalement d'accord avec toi :)
RépondreSupprimerJe t'avoue avoir été soulagée de constater que je n'étais pas la seule à penser ça, du coup merci de te manifester ! :-)) Difficile d'émettre un avis plutôt négatif sur un livre quand tout le monde l'encense ^^' ...
SupprimerA bientôt !
J'ai fini le premier cycle d'Autre-Monde il y a peu et j'ai beaucoup aimé ! Mais tu confirmes mon hésitation à entrer dans le deuxième cycle : je n'ai pas l'impression que les 3 premiers tomes ont besoin d'une suite :/
RépondreSupprimerJ'étais du même avis que toi, et je le reste :/ Le quatrième volume était encore sympa, mais pour le reste on perd tout ce qui faisait le charme d'Autre-Monde et c'est bien dommage !
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