22 sept. 2023

L'héritage de l'esprit-roi de Claire Krust - Indolence nipponne



Auteur 
 : Claire Krust
Editeur : ActuSF
Genre : Fantasy, Fantasy asiatique, Fantastique
Pages : 426 pages (grand format)

Résumé : Shinya est l'onmyoji impérial. Maniant l'illusion et la divination, il est le garant de l'équilibre entre le monde des humains et celui des esprits, à la fois protecteur, juge et bourreau. Quand la fiancée de l'empereur est victime d'une étrange malédiction, c'est à lui de mener l'enquête. Shinya se lance sur les traces du coupable, mais celles-ci semblent conduire tout droit vers un lieu de son propre passé, qu'il pensait oublié... D'où vient la longévité extraordinaire de Shinya et la marque noire qui apparaît parfois sur son front ? Quel prix l'onmyoji est-il prêt à payer pour maintenir l'équilibre ?

Rédaction de cette chronique neuf mois après lecture - il est frais mon avis ; il est frais !

Mon avis : Passons outre le délais dramatique de rédaction de cette chronique, si vous voulez bien, pour attaquer sans attendre un siècle de plus mon retour mi-figue mi-raisin sur ce roman que j'avais attendu, que j'avais rêvé  ... et que j'ai finalement sitôt lu, sitôt zappé. Un bien triste constat pour un roman à la parution si soignée, à l'autrice qui pourtant m'avait déjà fait bondir le coeur avec ses Neiges de l'Eternel, et à la maison d'édition qui (je ne m'en remets toujours pas) a récemment déposé son bilan. J'aurais aimé sortir cette chronique comme une énième ode à ActuSF ; ce ne sera malheureusement pas le cas puisque L'héritage de l'esprit-roi ne m'a pas plu comme je m'y attendais, mais pour autant je n'en tire pas moins mon chapeau à cette ME incroyable qui laisse sans aucun doute un grand vide dans mon rayon préféré des librairies.

ActuSF, ce fût un plaisir de vous lire et c'est une grande tristesse de vous perdre.
Mais pour recentrer un peu cette chronique qui part dans le larmoyage, je dois bien avouer que le plaisir fût moins grand qu'à l'accoutumée avec ce dernier roman passé dans mes mains. Il n'est plus tout frais dans ma tête alors je ne me risquerai pas à vous faire un résumé-maison, ni à vous décrire chaque protagoniste un par un. On va ici parler des souvenirs bruts qui subsistent ...

... en commençant par celui, plutôt agréable, d'avoir passé un moment doux en toute simplicité. L'héritage de l'esprit-roi n'est pas bien épais. Il offre une parenthèse au quotidien agréable, ni trop courte ni trop ambitieuse. Une boule effervescente parfum cerise dans l'eau de mon bain et le tour était joué : je voyageais vers un Japon médiéval-fantastique en un temps record. La narration est très simple, avec une indolocence nipponne caractéristique qui y est pour beaucoup dans le côté relaxant du roman, mais qui bascule rapidement dans le contemplatif.

Shinya, le protagoniste principal, n'aide pas à inverser la donne ; en sa qualité d'onmyoji impérial il est l'impassibilité même (rapport aux esprits qu'il doit justement maîtriser en étant avant tout, je vous le donne en mille, maître de soi et de ses émotions). J'ai souvenir d'un héros dont aucune émotion ne filtre, la placidité même. Et si c'est plutôt raccord à la culture japonisée du roman, ça établit une certaine distance entre le héros et le lecteur. Le pas est difficile à franchir vers la compréhension de Shinya, de ses motivations et ambitions. Il en a résulté de mon côté une certaine indifférence pour les enjeux de l'intrigue ; je ne me suis pas autant investie dans cette lecture que j'aurais souhaité. L'un des démons de compagnie de Shinya - Moro si je me souviens bien ? bref, c'est un démon-loup au caractère bien trempé et avide de vengeance - a ajouté du sel au roman, mais malheureusement pas assez dans la mesure où il était bien le seul à lui donner un peu de vie.

Les querelles entre onmyojis rivaux occupent une place importante dans l'intrigue et apportent quelques touches d'action bien placées (ah, les disputes de famille, toujours un grand moment !)... mais retardent la mise en place de l'intrigue principale, ce qui pour un roman si court commence à faire long. Lorsque Shinya rejoint enfin la cité des esprits dont l'esprit-roi est en péril, c'est pour s'enfermer de nouveau dans une indolence crasse. C'est pas qu'il n'en touche pas une, simplement avec quel flegme il agit ! Je garde par contre un souvenir plus mouvementé de la dernière ligne droite, ce qui est une bonne chose. Simplement il me reste ce regret d'avoir attendu beaucoup d'un roman qui finalement ne m'a fait ni chaud, ni froid.

Farewell, my ActuSF friends !

1 commentaire:

  1. Les récits trop contemplatif ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, alors je passe.

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