8 sept. 2019

L'appel de Cthulhu de Howard P. Lovecraft et François Baranger - Nouvelle mouture pour classique tentaculaire


 Auteur : Howard P. Lovecraft
Illustrateur : François Baranger
Éditeur : Bragelonne
Genre : Fantastique, Roman graphique
Pages : 64 pages (grand format)

Lu dans le cadre du « Pumpkin Autumn Challenge »

Le résumé : Boston, 1926. Suite au décès, dans des circonstances étranges, de son grand-oncle, Francis Thurston découvre dans les documents dont il hérite l’existence d’une secte vouant un culte à une créature innommable, endormie depuis des millions d’années. Sacrifices indicibles pratiqués dans les bayous de Louisiane, meurtres mystérieux perpétrés dans divers endroits du globe, artistes sombrant dans la démence après des visions nocturnes terrifiantes, renaissance de cultes ancestraux et surtout, une cité cyclopéenne surgissant de l’océan lors d’une tempête… Thurston va comprendre peu à peu que les recherches de son grand-oncle concernant le culte de Cthulhu étaient bien trop proches de la vérité et que, dans l’ombre, des adeptes œuvrent au réveil de leur dieu païen, prêts à faire déferler la folie et la destruction sur le monde. Les astres sont alignés. La fin est-elle proche ?


Ma chronique : De Zelazny à Lovecraft il n'y avait semble-t-il qu'un seul petit pas, et si vous suivez la page du blog vous savez déjà que je l'ai franchi le week-end passé en me jetant comme une folle furieuse sur l'une des nouvelles les plus emblématiques de papa Lovecraft : L'appel de Cthulhu - et dans une version collector illustrée par le très grand François Baranger, sivouplé-merci ! Un objet-livre topissime, quatre heures de pur plaisir à savourer la bête et un coup de cœur de plus au compteur : ce mythe bien encré dans la culture geeko-fantastico-littéraire, je me le suis enfilé droit dans la panse et non, je ne regrette rien ! Revêtez votre plus beau pyjama, on part rêver de divinités englouties à face de poulpe.

De son grand-oncle mystérieusement décédé il y a peu, Francis Thurston a hérité un tas de babioles, de vieilleries et de caisses poussiéreuses. Exécuteur testamentaire zélé, il parcourt attentivement chaque document de feu l'archéologue, ouvre méticuleusement chaque boîte qui lui tombe sous la main et découvre à sa plus grande surprise un bas relief énigmatique accompagné d'un carnet de notes soigneusement tenu ... en entête duquel figure un avertissement des plus funestes. Quel rapport entre un culte païen pratiqué par des groupuscules qu'un hémisphère entier sépare, un artiste aux nuits de cauchemar et un équipage entier rendu fou par quelque mirage ? Francis Thurston s'apprête à le découvrir tandis qu'émerge déjà un nom terrible des profondeurs de l'océan : Cthulhu

J'ai fait figurer pas mal de titres dans la liste officieuse des livres que j'aimerais découvrir avant de mourir, et joie ! voilà qu'enfin je me jette dans une lecture qui fait un peu avancer le schimlblik : la nouvelle emblématique de Lovecraft, L'appel de Cthulhu. Des occasions de me la procurer, j'en ai eues à la pelle mais allez savoir pourquoi, le format papier classique, il m'attirait pas du tout. Vous imaginez donc bien que quand j'ai appris grâce à la communauté de rêve du Pumpkin autumn challenge qu'il existait une version illustrée par mon grand chouchou Baranger, j'ai pas hésité une seule seconde. Et Cthulhu m'en soit témoin, c'était une grande et belle idée ! De l'union de Baranger et Lovecraft est née une pépite de l'imaginaire : un ouvrage soigné doublé d'un must-have pour les inconditionnels du genre, sans oublier un moment lecture impérissable. Merci à Bragelonne et à tout ceux qui ont bossé dur pour arriver à ce résultat de fifou, y a du niveau et je ne vous le cache pas, je crois que je suis amoureuse !

Mais ce livre, il a quoi pour lui exactement, Choupaille ? Facile Emile : il a l'ambiance, le graphisme et l'écriture. Lovecraft a beau avoir accouché de Cthulhu dans les années vingt, lire la nouvelle, c'est une très bonne chose et surtout c'est pas ampoulé pour un sou. Mais lire la nouvelle soigneusement jumelée à des illustrations qui la renforcent, c'en est une infiniment plus bonne - et tout particulièrement quand c'est François Baranger qui tient le pinceau. L'atmosphère se fait plus dense à mesure qu'on sombre dans le texte et les illustrations terribles qui l'accompagnent, et plutôt que de se faire harponner par l'un ou l'autre, ce sont les deux qui nous traînent à la suite de Francis Thurston dans un tourbillon d'horreur, de folie et d'archéologie old-school. Pas moyen de se défaire de l'urgence du récit et encore moins de lutter contre l'appel de la divinité qui sommeille dans les profondeurs de la mer : en un coup d’œil on est condamnés à aller au bout et à ne lâcher pour rien au monde ce petit récit qui a effectivement tout du grand classique.

Lovecraft et Baranger ne se sont pas connus mais veillent pourtant à nous couper toute retraite avec une complicité macabre : quand on se lance dans cette édition de L'appel de Cthulhu, c'est pour ne plus reculer. On va au bout, on subit l'horreur grandissante consignée dans le carnet d'un archéologue assassiné et on espère de tout cœur en revenir pas trop atteint mentalement.

Cette édition collector de L'appel de Cthulhu c'est donc du beau, du bon, mais aussi un grand moment de divertissement qui vous fauche aux tripes avec tout ce qu'il faut de rebondissements et de mystères. Archéologie, idoles maudites, sectes ancestrales, policiers sur le fil, peuplades étrangères et divinités perdues : la nouvelle est drôlement complète et a tout pour tenir en haleine. Les intervenants sont nombreux et y a de la densité, je vous le cache pas, mais de la densité comme ça j'en veux bien tous les jours à mon petit-déjeuner. Et pour ceux qui comme moi auraient encore un petit creux après coup, soyez sans crainte : Bragelonne remet le couvert le 16 octobre avec la parution des Montagnes hallucinées, premier volume. Une sortie à guetter de pied ferme et qui dans l'intervalle vous laisse tout le temps de rencontrer notre guide et maître à tous : Cthulhu.





Note :  20/20

Date :   1er septembre 2019

2 commentaires:

  1. Moi aussi je suis convaincue par ce livre-objet. Je suis bluffée par les illustrations qui non seulement soutiennent le récit mais lui donnent une dimension supplémentaire. C'est une vraie plongée dans un univers horrique en ouvrant ce livre ! Et EVIDEMMENT, j'attends le premier tome des Montagnes hallucinées avec im-pa-tien-ce.

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    1. On est beaucoup à l'attendre je pense ... et si mes infos sont bonnes on ne va plus trop attendre longtemps ! Je te souhaite bonne réception et bonne lecture à sa sortie :D !

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