25 sept. 2021

Haut-Royaume, tome 4 : L'Adversaire de Pierre Pevel – Du beurre sur une tartine trop grande

 

Auteur : Pierre Pevel
Editeur : Bragelonne
Genre : Fantasy
Pages : 404 (grand format)

Résumé : 
Un héros

Un proscrit

Deux destinées

Il incarnait l'espoir d'un jour nouveau et la crainte d'une nuit éternelle. Serait-il le sauveur ou l'ennemi ? Le choix était sien.


Attention, ici on spoile sévère sur la fin du tome trois. Vous êtes sûrs que vous voulez rester ici ?

Okay, assumez !


Chronique : Quel régal de savoir que des livres fabuleux n'attendent que vous ! De Pierre Pevel, j'avais déjà adoré Le Paris des Merveilles (un immense coup de coeur) et les trois premiers tomes de Haut-Royaume - saga qui nous occupe là tout de suite et dont le troisième volume était une pure réussite menée tambour battant. Allez donc savoir pourquoi le quatrième tome a traîné dans ma PAL un an et demi (rien que ça, oui oui). Sans doute que je voulais attendre le bon moment pour l'en sortir, car ce n'est que tout récemment que j'ai senti qu'il était temps : hop, ni une ni deux, je me suis retrouvée aux côtés de Lorn Askarian, bâtard royal, Prince Noir, Chevalier à l'épée – le cumul des mandats, on aime – et aussi mais surtout Capitaine de la Garde d'Onyx... ou plutôt de ce qu'il en reste, c'est à dire un gros tas de maccabées.

 

Avant d'aller plus loin, petit récapitulatif de la fin-qui-déchire-tout du troisième tome : Alan a trahi Lorn et profité des incursions barbares pour la lui faire à l'envers et l'abandonner lui et sa compagnie à une mort certaine. L'idée n'était pas des plus brillantes puisque Lorn, de rage, en a profité pour libérer le spectre de Serk'Arn, le Dragon d'Obscure, jusque là emprisonné par de puissants sortilèges. Il ne lui manque plus qu'un corps pour foutre la bringue dans le monde (un peu comme Alduin dans Skyrim, en fait), et c'est ruisselant du sang frais de ses camarades que nous retrouvons Lorn au début du tome quatre... pour une longue, une lente et une morne poursuite d'aventure. Et oui, catastrophe, L'Adversaire est l'exact opposé de son prédécesseur. C'était lent, c'était mou, et (pardon d'avance pour ceux que ça hérissera, vous savez que c'est dit ici avec bienveillance – surtout concernant Haut-Royaume et Pevel) c'était totalement inintéressant. En regard de ce qui précède y a rien qui va, à part quelques chapitres sur la fin où on retrouve la mage d'avant (on en parle plus bas).

 

On ne va pas y aller par quatre chemins, j'ai vraiment senti sur ce tome Pierre Pevel complètement paumé dans ses baskets. Quand je prends un peu de recul sur la saga (toujours en cours, notez bien), je me dis qu'avec les trois premiers tomes on avait déjà fait un carton : un univers, un (anti-)héros, une histoire qui claquent bien. Mais quand je vois la gueule de ce quatrième tome, je me questionne vraiment sur les ambitions de l'auteur concernant Haut-Royaume : comment on justifie (et là je cite Pierre Pevel lui-même avec qui j'ai parlé pour de vrai de vrai), l'écriture d'une "beaucoup-logie" alors qu'on n'arrive manifestement plus à l'alimenter après trois tomes ? Pourquoi cette volonté (cet acharnement, on ose le mot), à vouloir tirer en longueur un récit qui en trois tomes aurait pu être tout simplement parfait ? L'auteur aurait-il du mal à couper le cordon avec ce personage et cet univers tout droit sortis de son imagination (ce que je peux comprendre, quand on écrit du lourd, ça donne envie de continuer à abonder) ? Je me pose ces questions avec beaucoup de sérieux, j'ai pas le moindre semblant de réponse et je suis très intéressée par tous les éléments que vous pourrez m'apporter. Toujours est-il qu'ici l'impression est la suivante, et je cite au passage Biblo Sacquet : Haut-Royaume, ça devient comme du beurre qu'on a étalé sur une tartine trop grande.


La temporalité de ce tome m'a elle aussi posé beaucoup de soucis. Hormis Lorn qui vivote en fomentant plus ou moins seul sa revanche sur Alan, il  ne se passe pas grand chose de passionnant. Une révélation sans doute censée être dingue m'a laissée totalement de marbre tellement elle était amenée en free-styleL'Adversaire m'a davantage donné l'impression d'être un spin-off qu'un tome à part entière, mais à cela donc est venu s'ajouter un second problème d'autant plus gênant que le récit est ici bien plus court que ses prédécesseur (attention, vous le savez, quantité ne veut pas dire qualité, et inversément) : les ellipses temporelles. Ca n'arrête pas, on saute en une page d'une saison à l'autre, d'une année à la suivante, et si pour certains le procédé rime avec dynamisme, chez moi c'est surtout venu renforcer cette impression qu'il ne se passe rien et que le temps se traîne. 


Et puis soudain, sur la fin de cette énorme déconfiture, un miracle : on retrouve dans les cinquante dernières pages du récit tout ce qui a fait la magie des tomes précédents : une quête contre l'infâme, de la bonne baston et une fine équipe. Une porte s'ouvre en grand vers un cinquième tome dont la direction est claire et où, je l'espère, on tergiversera beaucoup moins. En quelques mots, L'Adversaire aura été une très longue nuit ... mais un soleil bien rouge se lève maintenant à l'horizon, signe que ça va bientôtt saigner (et ça, c'était du Légaloas paraphrasé). Y a plus qu'à espérer qu'une conclusion finale suive sans trop tarder.


Ma note : 11/20


3 commentaires:

  1. J'ai lu la série, Haut-Royaume Les Sept Cités et je l'avais bien apprécié donc il va falloir que je tente celle-ci même si tu m'inquiètes un peu avec ce tome 4 qui ressemble à un tome de transition vers un final, non ?

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  2. J'ai lu le 1er il y a longtemps, il m'avait bien plus, mais je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais lu la suite.

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  3. Je garde un bon souvenir du premier opus, mais je n'ai pas pu poursuivre la série. Faudrait que je m'y remette, parce que ça me tente de fou. Même si cet avis sur le tome 4 me donne plus envie de tester la lecture en empruntant les tomes ^^

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