27 juil. 2021

Chien du Heaume de Justine Niogret – Vie de chien

 

Auteur : Justine Niogret
Editeur : Mnémos
Genre : Fantasy
Pages : 216 (grand format)

Résumé On l'appelle Chien du Heaume parce qu'elle n'a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d'une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l'épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre... On l'appelle Chien du Heaume parce qu'à chaque bataille, c'est elle qu'on siffle. Dans l'univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l'image idéalisée que l'on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu'elle a de plus cher, son passé et son identité.

Chronique : Chien du Heaume, c’est un petit roman des éditions Mnémos qui ne paie pas de mine et qui, de tête, n’est plus édité en version papier. Il faudra donc vous tourner vers l’occas’ pour vous le procurer, et l’avantage c’est que ce sera d’office à prix hyyyyyyper raisonnable – et ça, on aime ! Mais ce qu’on aime encore plus c’est son héroïne franchement bad-ass, jamais en manque d’insultes fleuries ni de coups de hache testostéronés ! Chien du Heaume, car c’est ainsi qu’on appelle cette donzelle taille XL en cotte de mailles, remonte la piste de son géniteur en quête de son nom à elle et adore au passage mouliner de la hache. Au pilori les héroïnes taille mannequin dans la fleur de l’âge, Chien ramène son vieux cuir et vient pour tout dépoter. Malgré son caractère bourru et sa brutalité décomplexée, promis, on s’attache… et on n’est d’ailleurs pas les seuls puisque passé leur rencontre, le Seigneur Sanglier ne s’en séparera plus.

Sur la piste de feu son paternel donc, Chien passe pas mal de patelins, se fritte avec pas mal de gueux et de Seigneurs, mais se fout surtout à dos une Dame tout juste sortie de l’enfance à qui on aura envie d’arracher la tête plus d’une fois. Sa quête sera également l’occasion de croiser au clair de la lune une petite troupe de chevaliers fantastiques, et si j’ai apprécié la mysticité qui s’en dégageait (z’avez vu, j’ai placé un mot pas commun), j’ai finalement trouvé qu’on s‘éloignait pas mal du sujet principal, à savoir la quête de ce foutu nom. Le roman piétine pendant environ quatre-vingts pages, et à ce moment le temps m’a paru un peu long

Entre les faits d’armes et les ripailles au coin du feu d’un donjon bien humide, le roman creuse toutefois la question identitaire avec une finesse inattendue : est-on vraiment quelqu’un quand on n’a pas de nom ? Les trognes les plus bourrues sortent de belles réflexions et ce contraste est très agréable à se mettre sous la dent. Le moment passé en la compagnie de Chien et du Seigneur Sanglier est bref (on parle de deux cent pages à peu près), mais suffisamment long pour ne pas rester sur sa faim. Le roman dépeint sans concessions une époque âpre où il ne faisait pas bon vivre, on se prend toute cette crasse en pleine gueule et j’ai beaucoup apprécié ça. On n’attendra pas ici une aventure exceptionnelle ni une grande quête héroïque, mais on kiffera l’atmosphère lourde et crasseuse qui se dégage de cette tranche de la vie de Chien.

Note : 16/20

3 commentaires:

  1. J'avais bien apprécié aussi ; il me reste toujours la suite à lire d'ailleurs !

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    1. C'est le plus grand malheur de ma vie, ça : lire ce que je pense être un one-shot pour découvrir qu'une suite a été écrite après coup ^-^" ...

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