16 nov. 2020

Comment le dire à la nuit de Vincent Tassy - Le roman sirupeux des vampires en mal d'amour

 

Auteur : Vincent Tassy
Editeur : Chat noir
Genre : Fantastique, Poésie
Pages : 346 pages (grand format)

Résumé : La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu’elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs. Elle l’enleva. Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d’amour et de nuit qui traverserait les siècles..

Chronique : J'ai toujours le même problème quand un challenge intègre une lecture à thématique vampires : je galère à fond pour trouver un candidat qui me parle franchement, et surtout qui soit hors Urban-Fantasy (kss-kss, ce genre me parle pas du tout !). A force de compulser les listes Babelio, ça fait toutefois deux années que la pioche est assez bonne, d'abord avec Le premier de Nadia Coste et ensuite avec Apostasie de Vincent Tassy. Cette année j'ai eu un peu la flemme et je me suis dit que je risquais rien à remiser sur Vincent Tassy avec Comment le dire à la nuit - grossière erreur, presque abandon et tout le tintouin. Je vais donc pas m'attarder sur cette chronique : parlons peu, parlons bien, parlons lecture (très) moyenne !

D'habitude je vous concocte un petit résumé du roman pour vous teaser un coup, mais là on va s'en passer parce que ça reviendrait 1) à pas raconter grand chose, et 2) à vous révéler paradoxalement l'entièreté du roman. J'adresse d'ailleurs au passage un big-up au personnel de chez Chat Noir qui a su trouver les mots en quatrième de couverture pour en dire ni plus ni moins que ce qu'il fallait - bravo bravo. Je vais toutefois faire plus court encore : l'information essentielle pour vous décider (ou pas) à sauter le pas, la voici : Comment le dire à la nuit, c'est un roman ultra torturé de vampires en mal d'amour. Voilà. C'est truffé de tournures mystiques en veux-tu en voilà qui parlent certainement à pas mal de lecteurs, mais pas à moi - ou en tout cas pas à mon moi actuel puisque j'avais été plutôt open et séduite avec Apostasie il y a un an. Comme quoi chaque livre c'est une question de moment, et pour moi c'était manifestement pas celui de me frotter aux envolées littéraires un peu lourdes à force de répétitions de Comment le dire à la nuit. Ça a beau être super-stylé, le contemplatif gothique c'était pas ce qu'il me fallait là tout de suite ... surtout quand c'est doublé d'inteeeeeeerminables longueurs (non, je ne résiste pas à la tentation de forcer le "e" tellement c'était lent et contemplatif, désolée).

En plus des tournures à la Tassy qui font plaisir aux yeux mais un peu mal au crâne (parce que sincèrement; ça a beau être très joli, parfois c'est vraiment too-much voire incompréhensible), j'ai eu un gros blocage avec les personnages. Le roman en compte six :  six déclinaisons du même tableau (sept si on compte Anthelme d'Apostasie qui pour moi est à mettre dans le même panier). Tous en mal d'amour, en mal de vie, en mal de tout. Comprenez-moi bien : ça fait plaiz' d'avoir affaire à des gens qui sont pas tout en sourires colgate, mais ça manque de diversité à l'échelle du roman. En fait après trois cents pages, ça finit pour vous miner grave parce que dans la bande, y en a pas un pour s'accrocher un peu à la vie et y trouver quelque chose de bien - ou les rares fois où c'est le cas, c'est toujours avec une morosité de compèt. En bref ça ne suinte pas la joyeuseté et ça peut être très pesant, d'autant plus si vous traversez une passe tristounette (auquel cas je vous déconseille vraiment de lire du Tassy). Ce qui est chouette par contre, c'est que hormis une folle dingue dont l'histoire finit par expliquer la névrose affective, on n'a ni tout bon ni, tout mauvais personnage. On s'attarde d'ailleurs pas du tout sur le côté pas sympa de boire le sang des amis humains et le sens du carnage de certains comme ça peut être le cas dans les romances vampiriques classiques. Ces écueils là, on les évite, et c'est bien joué.

Pour peaufiner le tableau, j'ajoute à ça une construction un peu laborieuse au début (voire fouillis le temps que tous les points de vue se rejoignent) et une intrigue assez pauvre alors que question texte, c'est paradoxalement hyper bien fourni. Pour certains le style de Tassy rattrapera le tout et portera le roman à des niveaux stratosphériques, mais moi je suis passée cette fois-ci carrément à côté. Ça n'enlève toutefois rien à la beauté du texte (à petite dose pour moi, vous aurez compris) et à la patte de l'auteur reconnaissable entre mille. Un caractère littéraire aussi fort, ça se salue à défaut de s'apprécier à tous les coups - et je salue d'autant plus que je pense en rester là avec Vincent Tassy.

Note : 11/20

6 commentaires:

  1. C'est dommage si tu n'as pas réussi à être convaincue par ce roman...
    Personnellement, je compte bien découvrir un jour la plume de cet auteur, mais peut être pas avec ce livre 😅

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    1. Ah mais je suis 100% pour que tu tentes l'expérience ! Ceci dit à titre personnel je te conseille vraiment Apostasie, il est rédigé comme un conte et ça passe beauuuuuucoup mieux ^-^

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  2. J'avais lu Apostasie et j'avais moyennement aimé mais c'était plus l'histoire que l'écriture. Enfin, je suis pas sûre que ma tolérance au contemplatif gothique résisterait à celui-ci mdr ! Ta chronique est trop cool, j'adore !

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    1. En tout cas si tu le tentes, fais en sorte que ce soit sous les cocotiers et été et pas en pleine période mélancolique sous la pluie, sinon T'ES FOUTUE xD

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  3. J'ai un livre génial à te recommander pour ton prochain thème vampire : Les Radley de Matt Haig !
    Et sinon tu m'as bien fait rire avec ta chronique ! Clairement pas pour moi ce livre !

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    1. Oooooh merci je vais y jeter un œil de suite ! C'est TELLEMENT la galère pour moi ces thèmes à vampires, je suis hyper preneuse (et curieuse, pour le coup :-D) !

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